L'annonce des investissements étrangers en Haïti constitue une menace pour la survie de la bourgeoisie traditionnelle qui ne peut exister qu'à partir des rentes, des prébendes, des monopoles et des faveurs de l'Etat au détriment des masses populaires. La bataille pour le changement est entrée dans une phase déterminante. La résistance du statu quo prendra sa forme violente. Les progressistes doivent serrer les rangs. Le gouvernement doit mobiliser des Unités de la Police pour protéger les investissements stratégiques et les investisseurs potentiels. La presse progressiste (indépendante et militante) doit se montrer vigilante pour ne pas faire le jeu des rétrogrades. La sécurité des membres du gouvernement chargés des dossiers d'investissements stratégiques doit-être renforcée.
Aussi, faut-il une campagne de communication et de promotion pour déjouer les manœuvres des politiciens traditionnels comme Moise Jean-Charles qui se sont alliés à la bourgeoisie traditionnelle dans le but de défendre leur MONOPOLE POLITIQUE et utilisent les moindres faits pour attaquer le Chef de l'Etat et chercher le soulèvement populaire.
Dans le Nord du pays, nous vivons les conséquences désastreuses de l'alliance du Sénateur Jean-Charles avec des familles de la bourgeoise traditionnelle. Car si, sur le gouvernement d'Aristide, ce Moise Jean-Charles acceptait en silence l'œuvre catastrophique de « HL Construction » dans la ville du Cap-Haitien et dans le Nord en général ; Conseiller du Président Préval, il a récidivé en livrant la 2e ville à la Compagnie « Vorbes et Fils » dans le seul objectif d'accumuler des fonds indispensables à son projet politique. Si de Port-au-Prince aux Gonaïves, de Port-au-Prince à Hinche, la route est bonne; si dans le Nord-Ouest, le Sénateur Evallière Beauplan a pu imposer la construction de ponts; dans le Nord, les parlementaires menés par les affairistes Moise Jean-Charles et Dr Kelly C. Bastien, se sont contentés de faire fortune : 2 bateaux, des maisons de trafiquants de drogue emprisonnés aux Etats-Unis, pots de vin de la douane, détournement de fonds alloués aux collectivités, encaissement des fonds du Ministère de la culture au travers des festivals culturels fantoches...
Jamais, on n'a entendu le bruyant Moise Jean-Charles élever la voix contre le travail au rabais de ces compagnies, spécialement "Vorbes et Fils" surnommée par la population « Volè Fini », « Vrai ou Faux ».
Sous le gouvernement de René Préval, les défenseurs du statu quo étaient contre le développement de la Centrale hydraulique de Pélligre par les Brésiliens. L'offre du gouvernement Brésilien a été négligée dans le but de protéger des compagnies comme SOGENER des Vorbes dans laquelle, rapporte t-on, Madame Préval était actionnaire. Le Sénateur Moise Jean-Charles gardait le silence devant cette bêtise antipopulaire, anti-changement et antinationale. Il y a aussi l'augmentation du prix kilowatt/heure. Une augmentation excessive qui appauvrie les ménages, mais fait l'affaire des néoféodaux producteurs d'électricité.
L'arrivée du Président Martelly accélère certains dossiers gelés sous l'administration de Préval à cause des pressions de membres influents du secteur économique qui supportait Préval (le fameux Groupe de Bourdon de Stanley Lucas) : l'Aéroport international du Cap-Haitien, la construction du Parc Industriel du Nord (Caracol), le Port de Fort-Liberté, des hôtels dans le Nord, la décentralisation, le développement réel du tourisme. Des projets redoutés par les conservateurs qui imposaient que les revenus du programme PetroCaribe soient investis dans des secteurs qu'ils contrôlent. Ils ne sont sans doute pas contents quand le Président Martelly propose de financer des projets sociaux d'Education (Lekol Timoun Yo) et Alimentation (Aba Grangou) qui permettraient au peuple de bénéficier directement des ressources de l'Etat.
En 1991, l'une des premières décisions du gouvernement Lavalas du Président Jean-Bertrand Aristide fut d'arrêter la construction de l'Aéroport du Cap-Haitien lancée par le Général Avril. Le ministre Frantz Verella, surnommé Bourreau de la ville du Cap-Haitien, dirigea personnellement le retrait des matériels vers la capitale. Le discours d'alors : « Il faut arrêter la construction de cet aéroport qui desservira les missions de la CIA en Amérique latine ». Les militants lavalas du Nord et ceux de la gauche en général aidèrent, avec une fierté anti-américaine «charlemagneperaltement», à fermer le chantier, faisant le jeu de la bourgeoisie neoféodale.
Les progressistes doivent-être vigilants. Car, après chaque Conférence de l'Etat haïtien avec des investisseurs internationaux dans le but d'ouvrir l'économie haïtienne aux capitaux étrangers, le pays connaît des événements visant à décourager les explorateurs. Après la 1ere Conférence, sous le gouvernement du Président Préval, les neoféodaux, forts de leur majorité au parlement, avait renversé Madame Duvivier Pierre-Louis, la Dame Premier Ministre d'alors. Si, sur les ondes des grands médias de la bourgeoisie traditionnelle, Moise Jean-Charles l'accusait de détournement de fonds, dans les coulisses, on lui reprochait d'être trop proche de Bill Clinton et du milliardaire Georges Soros, deux promoteurs de l'idée d'ouverture du marché haïtien aux capitaux étrangers.
Moise Jean-Charles, que des médias de la capitale critiquaient dans le temps comme un violent chef de gang responsable d'attaques contre la presse, était devenu, à la surprise de l'opinion publique, leur chouchou. Ces grands médias de la bourgeoise traditionnelle dominée par des rétrogrades défenseurs du statu quo neoféodal, recevaient à toutes leurs émissions, même les shows culturels, le Chef de gang du Nord devenu Sénateur à la faveur des élections frauduleuses du gouvernement Préval. C'est ce que nous appelons à Réseau Citadelle : L'ALLIANCE ANARCHOPOPULISTE/BOURGEOISIE-NEOFEODALE-MONOPOLISTE
Aujourd'hui, environ 2 semaines après la 2e Conférence visant à attirer des investissements en Haïti, nous observons des manœuvres déstabilisatrices comme des nouvelles de kidnapping ; des manifestations dans le Nord-est, zone qui accueillera le plus grand Parc Industriel de la Caraïbe et un Port en eau profonde ; incendie criminelle du lycée de Limonade suivie de l'effondrement d'un mur sur le chantier du Campus de Limonade (accident ou sabotage ?) ; la crise du dollars ; des coïncidences qu'on peut facilement interpréter comme des événements visant à déstabiliser le pays, à créer le trouble, une mauvaise presse et à décourager les investissements potentiels.
Si les Ministères de l'Intérieur et de la Justice ne se décident pas à être proactifs, c'est- à -dire anticiper les événements à partir de surveillance permanente, si les responsables de ces ministères se contentent de mettre l'accent uniquement sur le caractère administratif de leur fonction, le travail de la Présidence et du Ministère des Affaires Étrangères ne sera que peine perdue, un coup d'épée dans l'eau.
De source confidentielle, une étude menée par une agence internationale sur l'insécurité en Haïti démontre que le secteur rétrograde et/ou conservateur de la bourgeoisie haïtienne finance l'insécurité et/ou l'alimente dans le but de dissuader les investisseurs étrangers à venir s'installer en Haïti. Les médias que ce secteur contrôle relaie et amplifie les informations sur l'insécurité. Un système bien organisé pour protéger le statu quo ante, même quand il n'arrive pas à transformer les masses populaires en force de travail et en force de consommation indispensables à la croissance dans une économie capitaliste classique.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
Lisez :
Remarques de Cyrus Sibert sur l'Édito "Job" de Daly Valet
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi" Margaret Mead (1901-1978)
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