dimanche 7 mars 2010

Malgré les attentats, les Irakiens ont voté en nombre.


Al-Qaida a menacé de tout faire pour troubler la tenue d'un scrutin jugé crucial pour l'avenir de l'Irak.
AFP/JOSEPH EID
Al-Qaida a menacé de tout faire pour troubler la tenue d'un scrutin jugé crucial pour l'avenir de l'Irak.

Malgré les bombes, malgré les obus, de nombreux Irakiens se sont rendu dimanche dans les bureaux de vote pour un scrutin législatif crucial. Selon les premières estimations données par les responsables locaux, les régions sunnites qui avaient boycotté le scrutin en 2005 ont voté davantage que les provinces chiites. Ainsi 90 % des électeurs se sont rendus aux urnes dans la province de Diyala et, dans la province de Kirkouk que se disputent Arabes et Kurdes, 70% des électeurs ont fait leur devoir de citoyen. En revanche, dans les régions chiites le pourcentage varie entre 46% à Kut à 64% à Mouthana.

Un taux de participation en forme de camouflet pour Al-Qaïda qui avait menacé de mort quiconque participerait à ces élections, les deuxièmes depuis le renversement de Saddam Hussein. "Cette journée a montré l'échec du terrorisme et la victoire de la volonté du peuple", a déclaré à la télévision le Premier ministre Nouri al-Maliki.

38 MORTS ET 110 BLESSÉS

Les Etats-unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Union européenne ont salué "le courage" des Irakiens qui ont été voter malgré les attentats.

Dès l'ouverture du scrutin, les tirs d'obus de mortier et de roquettes katioucha ont secoué la capitale, survolée par des hélicoptères. Au moins soixante-dix projectiles sont tombés principalement sur les quartiers sunnites. Trente huit personnes ont été tuées par ces tirs. Vingt-cinq ont péri dans l'effondrement d'un immeuble à Our, dans le nord de Bagdad, selon le ministère de l'Intérieur. Les autres sont mortes dans la capitale et ses environs.

Le nombre de blessés s'élève à 110 personnes dans tout le pays, dont 13 par des tirs d'obus contre un bureau de vote à Iskandariya, à 50 km au sud de Bagdad.

Environ 19 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner les 325 députés pour un mandat de quatre ans durant lequel 96 000 soldats américains quitteront définitivement l'Irak. Plusieurs centaines de milliers de militaires et policiers protégeaient les 46 000 bureaux de vote. Ces législatives devaient consacrer l'hégémonie politique des chiites, qui représentent près de 60 % de la population et le retour sur la scène politique des sunnites, qui ont perdu en 2003 la direction de l'Etat qu'il détenait depuis sa création en 1920.

Douze coalitions et 74 partis étaient en lice mais deux listes sont données favorites: l'une ayant une forte connotation religieuse chiite, "l'Alliance pour l'Etat de droit" de M. Maliki, et l'autre résolument laïque, le Bloc Irakien, dirigé par l'ancien chef du gouvernement Iyad Allawi. Ce dernier a critiqué la Haute commission électorale pour sa mauvaise organisation et l'a enjointe "d'être exacte dans les décomptes et de bien surveiller les procédures".

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Une Irakienne à la sortie d'un bureau de vote à Bagdad.
AFP/JOSEPH EID
Une Irakienne à la sortie d'un bureau de vote à Bagdad.


Entre 500 et 600 observateurs étrangers surveillent le déroulement du scrutin., aux côtés de 200 000 à 300 000 observateurs irakiens.
REUTERS/AHMED JADALLAH
Entre 500 et 600 observateurs étrangers surveillent le déroulement du scrutin.,
aux côtés de 200 000 à 300 000 observateurs irakiens.

Des femmes arrivent à un bureau de vote à Bagdad.
AFP/SABAH ARAR
Des femmes arrivent à un bureau de vote à Bagdad.
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