jeudi 7 octobre 2010

Quelques déclarations historiques : Alexis, Neptune et Fils-Aimé.

Haïti-Politique-Aristide

Aristide avait "démissionné" en 2004, dit son ancien Premier ministre.

Outre ce coup de massue asséné à son ex-patron, Yvon Neptune, aujourd'hui candidat à la présidence, confirme la présence de "chimères" dans les rangs de la Police Nationale avant la chute de Lavalas

mercredi 6 octobre 2010,

Radio Kiskeya

Le dernier Premier ministre de Jean-Bertrand Aristide, Yvon Neptune (2002-2004), candidat du parti Ayisyen Pou Ayiti aux présidentielles de novembre, a déclaré mercredi sur Radio Kiskeya que l'ancien Président Lavalas avait bel et bien présenté sa démission avant son départ en exil, le 29 février 2004.

"J'ai eu la copie de la lettre de démission de M. Aristide, elle était authentique", a lâché Neptune en réponse à une question à l'émission Di m ma di w consacrée aux élections.

Une affirmation qui contraste totalement avec les propos d'Aristide lui-même et de ses partisans selon lesquels l'ancien chef de l'Etat, exilé en Afrique du Sud, aurait été victime d'un "kidnapping moderne" commandité par la France et les Etats-Unis.

Tour à tour porte-parole de la présidence et président du Sénat avant de devenir le Premier ministre d'Aristide, au départ de ce dernier, Yvon Neptune avait assuré la transition et cohabité avec le nouveau Président provisoire d'alors, Me Boniface Alexandre.

Gérard Latortue devait succéder au Premier ministre sortant quelques semaines plus tard.

Dans la même émission, le candidat à la Présidence est allé d'une révélation à une autre en affirmant que des "chimères", nom des partisans zélés du régime Lavalas, avaient intégré la Police Nationale aux derniers jours de Jean-Bertrand Aristide au pouvoir.

Différents témoignages ont été recueillis sur la présence dans l'Artibonite d'un certain nombre de "faux policiers" venus combattre les rebelles du Front de résistance dont la progression de l'insurrection, couplée aux pressions diplomatiques occidentales, avait pratiquement donné le coup de grâce à un régime déjà fortement ébranlé par des manifestations pacifiques colossales de l'opposition démocratique.

Libéré de prison après plus d'un an d'incarcération pour son implication présumée dans le "massacre de La Scirie" à St-Marc (Artibonite, nord), au cours duquel de plusieurs dizaines de personnes proches de l'opposition auraient été exécutées, Yvon Neptune a, encore une fois, protesté de son innocence. spp/Radio Kiskeya

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Haïti-Elections-Sécurité

Révélations de Jacques-Edouard Alexis sur le pouvoir : des candidats préoccupés.

Entre demande d'enquête judiciaire sur une présumée distribution d'armes aux partisans du régime et inquiétudes sur la sécurité du processus électoral, Jean Henry Céant (Renmen Ayiti), Eric Charles (PENH) et Leslie Voltaire s'expriment ; en revanche, Jean Hector Anacacis (MODEJHA) réagit avec ironie aux graves accusations de celui qui se prenait pour le dauphin de René Préval jusqu'à son éjection de la plateforme INITE

mardi 5 octobre 2010,

Radio Kiskeya

Plusieurs candidats à la présidence ont accueilli mardi avec une certaine inquiétude les fracassantes déclarations de leur rival du parti Mobilisation pour le progrès d'Haïti (MPH), l'ex-Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, selon lesquelles le régime de René Préval aurait distribué des armes à ses partisans afin de s'assurer la victoire aux prochaines élections.

Le notaire public Jean Henry Céant, présent dans la course sous la bannière de Renmen Ayiti, qualifie de "très graves" les révélations de l'ancien intime du Président René Préval qui, estime-t-il, devraient porter le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince à inviter l'intéressé à étayer ses accusations.

Le candidat dit attendre des autorités judiciaires et des différents secteurs concernés qu'ils se mettent à la hauteur de leurs responsabilités en vue de prévenir des violences électorales dont la population pourrait faire les frais.

Jean Henry Céant croit qu'en tant qu'ancien Premier ministre de Préval, M. Alexis doit disposer d'informations fiables sur les armes à feu qu'auraient reçues les partisans du pouvoir.

Même réaction chez Eric Smarki Charles, candidat du Parti de l'évolution nationale haïtienne (PENH). Il affirme accorder beaucoup d'importance aux déclarations de Jacques-Edouard Alexis qui n'est autre que l'ancien président du Conseil supérieur de la Police Nationale (CSPN) sous l'administration Préval.

L'ex-directeur de la douane de Port-au-Prince juge enfin irréaliste le projet du chef de l'Etat de maintenir son parti pouvoir par la terreur et la force des armes.

Pour sa part, l'ancien ministre Leslie Voltaire déclare prendre très au sérieux les allégations de l'ex-chef de gouvernement, même s'il n'est pas en mesure lui-même de les confirmer. Ses fonctions passées de haut responsable de l'Etat et de son appareil de sécurité ont certainement permis à M. Alexis de recueillir des informations crédibles par rapport à une éventuelle campagne de distribution d'armes aux affidés du régime, soutient Voltaire, candidat de la plateforme Ansanm Nou Fò.

Les paroles de l'ex-Premier ministre mettent en relief les risques de violence qui planent sur le processus électoral, conclut l'architecte.

Invité également par Radio Kiskeya à commenter la charge de Jacques-Edouard Alexis contre son ancien mentor, le Sénateur Jean Hector Anacacis, aspirant au fauteuil présidentiel sous les couleurs du MODEJHA, s'est contenté d'affirmer que l'intéressé doit certainement savoir quelle quantité d'armes il avait fait importer sous son gouvernement.

Lors de l'inauguration lundi de son bureau de campagne, l'ancien Premier ministre avait, devant des dizaines de partisans survoltés, accusé le gouvernement d'implication directe dans une entreprise de distribution d'armes de façon à faire main basse sur les présidentielles et législatives du 28 novembre.

Annonçant son intention de contrecarrer ce projet macabre, sans toutefois dévoiler les moyens avec lesquels il entend le faire, Jacques Edouard Alexis avait d'une voix tonitruante annoncé son divorce définitif avec René Préval qui chercherait à s'accrocher au pouvoir alors que son deuxième et dernier mandat touche bientôt à sa fin.

A la traîne dans deux récents sondages d'opinion sur les présidentielles, le candidat du MPH affronte désormais, le couteau entre les dents, son ancienne famille politique qui lui avait infligé un véritable camouflet en lui refusant l'investiture de la plateforme au pouvoir INITE au profit de Jude Célestin. Depuis l'ouverture, le 27 septembre, de la campagne électorale, ce dernier est porté par une machine de propagande aux moyens apparemment illimités et d'une puissance supérieure à celle de tous ses rivaux réunis. spp/Radio Kiskeya

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Haïti-Elections

Jacques Edouard Alexis « se déchaine » : « Préval veut garder le pouvoir, des armes ont été distribuées », dénonce-t-il.

Le candidat lançait sa campagne sous le signe de la lutte contre le « petit groupe » qui veut tout accaparer.

lundi 4 octobre 2010,

Radio Kiskeya

L'ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis, candidat à la présidence sous la bannière du parti Mobilisation pour le Progrès d'Haïti (MPH), a inauguré lundi sa campagne électorale à Port-au-Prince par une attaque en règle contre le chef de l'Etat, ses candidats et le « petit groupe » qu'il dit être derrière eux et dont le mobile n'est autre que de garder le pouvoir.

« Je n'ai plus aucun rapport avec le président René Préval », a scandé M. Alexis, ovationné par plusieurs dizaines de supporters, des jeunes pour la plupart. Il a imputé au chef de l'Etat l'intention de tout faire en vue de garder le pouvoir. Au nombre des manœuvres entreprises à cette fin, le candidat a fait état de la distribution d'armes à travers le pays.

« Le président Préval a bouclé son mandat, il doit partir », a encore déclaré M. Alexis sur un ton enflammé. Comme pour paraphraser l'ancien président Jean Bertrand Aristide réfugié en Afrique du Sud qui, dans ses rares interventions, a implicitement qualifié M. Préval de traitre, M. Alexis a dénoncé les traitres et l'ingratitude, terme qu'il a tout de suite traduit en créole (engratitid) pour mieux indiquer ce à quoi il voulait faire référence, la consonnance des deux dernières syllabes du mot référant au sobriquet d'Aristide "Titid". Le chef de l'Etat avait rejeté le choix de M. Alexis au profit de celui de M. Jude Célestin (alors directeur du Centre National des Equipements, CNE) pour représenter la plateforme officielle INITE (Unité) à l'élection présidentielle.

L'ancien premier ministre s'est engagé à lutter contre le « petit groupe » qui cherche à tout accaparer, tout en reconnaissant que les choses ne seront pas faciles.

Il a aussi préconisé l'art de ne plus négocier « tête baissée » et de retrouver la fierté qui caractérisait l'haïtien, se référant implicitement à la toute puissance de l'étranger actuellement sur le terrain.

Evoquant l'année scolaire dont l'ouverture coïncidait avec le lancement de sa campagne électorale, M. Alexis qui a été ministre de l'éducation nationale puis deux fois premier ministre, s'est engagé à doubler le budget de l'éducation s'il accède à la présidence.

Il a également promis de tout entreprendre en vue de favoriser l'afflux d'investissements directs en Haïti.

Le candidat à la présidence du MPH a enfin lancé un appel à la mobilisation pour éviter la manipulation des résultats des élections.

Outre les partisans chauffés à blanc, dont l'épouse du candidat Mme Fédérika Alexis, on pouvait remarquer dans l'entourage de M. Alexis le président du MPH, Samir Mourra, et l'ancien vice-président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Rodol Pierre, qui avait dénoncé, jusqu'à devoir abandonner son poste, les graves irrégularités dont l'organisme électoral s'était rendu coupable dans l'Artibonite et le Sud, lors des dernières élections pour le renouvellement du tiers du Sénat. [jmd/Radio Kiskeya]

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Haïti-Elections

Les étrangers ne font qu'exploiter à leur profit la crise haïtienne, déclare le président de la CNDDR Alix Fils-Aimé.

Il dit ne disposer d'aucune information sur la distribution d'armes dans le pays, comme le soutient l'ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis

jeudi 7 octobre 2010,

Radio Kiskeya

La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) présentes sur le terrain ne pratiquent que le « business crise », a déclaré mercredi M. Alix Fils-Aimé, président de la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR), dans une interview accordée à Radio Kiskeya.

« Les étrangers trouvent leurs intérêts dans nos crises et jamais Haïti n'avancera tant que ses propres fils ne se seront résolus à assumer leur destin », a poursuivi le responsable de la CNDDR, une entité avec laquelle la mission onusienne a collaboré dans les initiatives qui visaient à démanteler les gangs constitués après le départ du président Jean Bertrand Aristide en 2004.

Alix-Fils-Aimé a fait ces déclarations en marge d'une réaction qu'il était invité à produire concernant les récentes révélations de l'ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis, candidat à la présidence sous la bannière du Mouvement pour le Progrès d'Haïti (MPH), relatives à la distribution d'armes par le gouvernement dans le but de contrôler les prochaines élections. Le président de la CNDDR qui estime que ce serait vraiment grave si de telles révélations étaient fondées, affirme ne disposer d'aucune information en ce sens. Il estime que ce serait à M. Alexis de fournir des détails à ce sujet. Par contre, il admet que, à chaque période électorale, des groupes tentent d'accéder au pouvoir par la violence.

M. Fils-Aimé a enfin réitéré la volonté de la CNDDR et de la Police Nationale d'Haïti à continuer l'œuvre de désarmement et à sévir contre les bandits. [jmd/Radio Kiskeya]

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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