Un psychiatre pour un sénateur atteint de vertige du pouvoir.
Trois sénateurs haïtiens se disputent le meilleur Award de politiciens comédiens dans la quarante neuvième législatures. Ils ont tout fait pour talonner le talent naturel de Gesifra. Deux d'entr'eux décrochent souvent chez les haïtiens que des rictus en raison du parti pris de leurs déclarations partisanes et de leur allégeance respective aux leaders de Fanmi Lavalas et de l'INITE. Ce sont Moise Jean Charles et Hector Anacasis . Le troisième est le Pétion-Villois Stevens Benoit qui dans ses sorties tragi comiques montre tous les symptômes d'un malade atteint de vertige du pouvoir .Il faudrait au plus vite lui trouver un médecin car avant la fin de son mandat ,il aura semé tous ceux qui le créditaient d'un éventuel savoir faire politique. Rappelons á cet effet, , le mois passé, les propos du sénateur Benoit suggérant au président Martelly d'aller rencontrer les anciens présidents Aristide et Préval pour régler la nomination du premier ministre. Le sénateur n'a pas vu dans cette approche une manœuvre de politiciens en chambre qui voulaient utiliser le nouveau président pour réhabiliter deux hommes qui ont épuisé leur momentum politique. « Si j'embrasse mon rival c'est pour l'étrangler » ,disait Neron. Mon pauvre Stevens !
C'est vrai que vous aviez été beaucoup plus utile au président que ces écrivains au moment des élections. De grâce ! Les 12 points dénoncés comme les 12 dérives de la présidence de Mr Martelly qu'il faille arrêter tout de suite pour éviter qu'il ne soit trop tard sont une tentative désespérée du sénateur de se dégager des étreintes de ses constituants devenues suffocantes. Notre sénateur ne fait pas preuve de cohérence. D'ailleurs le sénateur Stevens est un transfuge connu en politique. Rien d'étonnant dans sa nouvelle défection.
En reprochant au président des décisions politiques prises pour se dégager justement de l'étau parlementaire qui a paralysé le pays depuis trois mois, le sénateur a choisi d'appliquer au président Martelly, le propre jugement dont il est crédité de la part de ses constituants » Nous commençons á avoir mare de vos interventions creuses et jessifrayiques ».
Voici quelques unes des dérives dont le sénateur accuse le président :
-Refus de publier la constitution amendée.
-Projet de nomination d'un conseil électoral pour deux ans
-Renouvellement de la CIRH
-Perception et gestion illégale des fonds d'éducation
-Substitution au conseil électoral dans la validation de deux députés sur quatre en listes
-Publication de la loi scolaire
-Résolution du sénat sur le départ de la MINUSTHA ignorée par le président
-Discussion présidentielle avec la coopération du projet de forces armées sans information du Senat.
-Nomination illégale de délégués, de vices délégués et de directeurs généraux sur la base de délégation d'autorité du conseil des ministres ignorée par ce dernier. Souffrez sénateur que ces questions arrivent d'abord devant le nouveau gouvernement. Il faut d'abord remonter aux motivations de Mr Préval pour savoir comment s'y prendre.
Mais par delà le mauvais gout tragi-comique de ces interventions politiquement misérables et malvenues, il serait de bon ton qu'on s'y attarde parce que les flèches d'un politicien sont toujours le fruit de calculs piégeurs qui ont essentiellement rapport avec ses motivations personnelles.
La première motivation du Sénateur en serait une fausse. Il voudrait exploiter les minces concessions accordées par la constitution amendée á la diaspora et á la création du conseil institutionnel pour se faire un nouveau capital comme au temps du salaire minimum. Il y a piteusement échoué, parce qu'il n'a pas su reconnaître que le dit amendement est un piège où sont inscrites les conditions d'accaparement d'un pouvoir par un parti unique, l'INITE. qui anticipait de faire harakiri sur tous les instruments d'un pouvoir sans partage. Le terme parti unique est du sénateur Edmonde Supplice Beauzile au micro de radio caraïbes, á la suite d'une rencontre pour la construction de la nébuleuse INITE avec le président Préval.
La deuxième motivation est un sadisme politique á nulle autre pareil, lorsque le sénateur utilise la constitution prostituée pour défendre la constitution amendée et sodomisée. L'objectif inavoué du sénateur est la conservation du pouvoir renforcé du parlement au détriment de l'exécutif et du législatif inscrit dans la constitution amendée.
La troisième motivation est l'effet de diversion recherché au niveau de l'opinion quant á un éventuel rejet du choix de Mr Conille comme premier ministre. Il aura cherché á créer une nouvelle plus chaude pour détruire une autre beaucoup plus importante en terme d'événement politiques.
La quatrième motivation serait une tentative du rassemblement Alternative d'augmenter la pression sur Martelly pour le forcer á organiser des élections qui viendraient renforcer l'emprise du parlement , en argumentant que Mr Martelly veut continuer les dérives électorales de Préval
La loi sur les frais scolaires. Il faudrait considérer la non publication de cette loi dans le même esprit que le refus du président Préval de publier la loi sur le salaire minimum. Est-il indiqué que le président s'aliène á l'aube de son pouvoir les 80%du privé qui dominent l'éducation nationale, quand au niveau du parlement il n'a aucun support ?Tu as été découvert , sénateur Stevens, par les Think tank du président.
Bref toutes les acrobaties du sénateur viseraient á isoler le président de sa base pour l'amener á capituler et á abdiquer ses droits en faisant le plus de concessions possibles dans la formation éventuelle du gouvernement de Mr Conille.
-L'acteur politique qui réagit á froid par nature, en faisant des déclarations aussi désinvoltes, doit avoir considéré á l'avance un ensemble de paramètres capable d'orienter également les commentaires de la Presse qui elle-même réagit toujours á chaud dans la formation de l'opinion publique. La sortie tragi-comique de Stevens Benoit devrait être analysée calmement á la lumière de toutes ces hypothèses et du peu de représentants que le sénat se doit d'attendre dans les négociations pour la formation du nouveau gouvernement. Décidément il faut courir en urgence avec le sénateur Stevens Benoit chez un psychiatre de la place pour empêcher que politiquement il ne se suicide pas de si tôt.
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