mardi 14 août 2012

La bataille qu'on observe au CSPJ (Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) autour de la nomination des Conseillers Electoraux est-elle motivée par le souci d’organiser des élections libres ou vise-t-elle à contrôler le Conseil Electoral Permanent? (Texte de Cyrus Sibert)

Depuis environ un (1) mois, nous observons un duel au sein du CSPJ. Les membres du Pouvoir Judiciaire paraissent divisés aux yeux de l'opinion publique, sur la désignation de trois (3) membres qui auront à siéger au Conseil Electoral Permanent. Sur les médias, des politiques et des juristes attaquent certains membres du CSPJ, les accusant de manœuvres pour contrôler le CEP Permanent. Le Président de la Cour de Cassation, le Juge Anel Joseph fait face à des critiques virulentes. On s'acharne à détruire son image dans l'opinion publique.
 
Comme d'habitude, on utilise les armes privilégiées des destructeurs d'homme en Haïti, ces armes qui ont fait tant de victimes au sein de la famille haïtienne : Intimidation, dénonciations systématiques souvent calomnieuses dans la presse, dénigrements, menaces… Ce n'est pas un secret que la gauche haïtienne utilise cette tactique depuis plusieurs décennies au nom de la démocratie. D'expérience, au lieu de viser le renforcement du projet démocratique, le résultat est toujours l'hégémonie d'une force politique.
 
Comme nous l'avons mentionné dans notre texte titré  Autour du texte  " L'INDÉCENCE DOMINE " du Juge Heidi Fortuné : ''Le problème de la CONTINUITE est d'abord cette résistance du passé à travers le Parlement, l'administration publique et la Société civile.'' Nous avions ajouté : ''Le Magistrat sera d'accord avec moi que les associations de professionnels du Droit ont en leur sein des criminels, des trafiquants de drogue, des personnages corrompus, des faussaires, des escrocs… Ces gens, accepteront-ils le changement? Ne chercheront-ils pas à manipuler le CSPJ (Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) dans le sens de la défense du statu quo?''  http://reseaucitadelle.blogspot.com/2012/07/autour-du-texte-lindecence-domine-du.html
 
Nous n'attendons pas de miracle du CSPJ. Car, la Justice étant une instance déterminante pour l'exercice des libertés et des droits des citoyens, les conservateurs, les criminels et les corrompus chercheront à manipuler ce nouveau pouvoir prescrit par la Constitution de 1987.
 
Pour avoir été parmi les défenseurs de l'Indépendance du Pouvoir Judiciaire; pour avoir suivi de très prêt les efforts de la Commission Présidentielle sur la Réforme Judiciaire dirigée par Micha Gaillard* sous le gouvernement de René Préval, ce Président démagogue qui n'avait rien fait concrètement en faveur du processus; nous n'allons pas céder aux manœuvres des manipulateurs et abandonner le CSPJ aux politiciens démagogues, surtout ceux de la gauche qui en 25 ans ont prouvé leur attachement à des élections contrôlées anti-démocratiques. 
 
Nous mettons l'emphase sur la GAUCHE parce que depuis le 7 février 1986, le peuple haïtien a rejeté la dictature populiste duvaliériste dite de « droite » et recommandé un Etat de droit fonctionnant suivant les principes démocratiques i.e. respectueux des libertés civiles, politiques, économiques, sociales et culturelles. La Constitution de 1987 ayant proclamé la mise à l'écart des duvaliéristes, depuis l'échec du retour au pouvoir de ce secteur avec le Coup d'Etat avorté de Roger Lafontant le 6 janvier 1991, la gauche haïtienne règne sans partage sur la scène politique. Elle est donc responsable de la situation désastreuse que connait le pays. Les violences politiques, les chaos, l'embargo et ses conséquences socio-économiques-environnementales, les interventions militaires, la tutelle internationale avec la MINUSTAH… le bilan désastreux des 25 dernières années est à mettre sur son compte.  Car, dès le départ, cette gauche a refusé le pluralisme politique en créant une confusion entre le macoutisme et la droite. Tout individu accusé d'avoir des idées contraires est indexé de Tonton macoute destiné au bûcher à la plus prochaine agitation politique. L'audace des certains citoyens de s'opposer idéologiquement et électoralement à la Gauche a été payante. Des membres de l'ANDP (Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès) de Marc L. Bazin, cet économiste haïtien qui s'était opposé à Jean-Bertrand Aristide en 1990, ont été régulièrement persécutés, « déchoukés » ou lynchés par des militants de gauche agissant sous les directives des leaders « Marxistes haïtiens» déterminés à instaurer en Haïti une « tyrannie de gauche » en lieu et place de la « démocratie » prônée dans la Constitution en vigueur, adoptée par référendum en mars 1987.
 
Ce n'est pas un hasard si les institutions démocratiques recommandées par cette dite Constitution n'ont jamais été construites. Et sur ce point, les leaders de cette gauche qui qualifient le pouvoir actuel du Président Martelly de « Droite Ignorante et Arrogante » doivent reconnaitre que ce gouvernement a le mérite d'instituer le CSPJ (Indépendance du Pouvoir Judiciaire) et bientôt le Conseil Electoral Permanent, deux institutions qu'ils n'ont jamais eu la compétence ni le souci de construire en 25 ans de pouvoir sans partage.
 
Sur les questions Electorales, la gauche haïtienne est mauvaise conseillère.
 
En 1990, Haïti a connu un plébiscite. Car, on n'avait même pas fini de compter les bulletins quand des agitateurs de la gauche haïtienne avaient proclamé Jean-Bertrand Aristide Président avec l'aide de la France, spécifiquement Radio France Internationale (RFI). Nous étions trop jeunes pour saisir le danger que cette pratique allait représenter pour la culture électorale et le processus démocratique en Haïti.
 
Année 1995, après le retour de Jean-Bertrand Aristide, nous avons assisté à des élections officielles, cautionnées par les États-Unis. Nous gardons en mémoire la lutte du Professeur Hubert Deroncerey pour faire accepter son parti au processus électoral. Malheureusement, c'était des élections officielles non-transparentes en faveur des membres de la gauche haïtienne réunis  autour d'une Table "Bo Tab La". Le slogan d'alors était " L'UNITE DANS LA DIVERSITE" ; ce qui signifiait un semblant de pluralité politique avec des partis de même tendance lavalas comme: OPL (Organisation Politique Lavalas) ci-après (Organisation du Peuple en Lutte) , PLB (Pati Louvri Barye), MOP, etc.  On se souvient encore de cette déclaration ironique du Professeur Gérard Pierre-Charles - que nous admirons pour son courage de corriger ses erreurs pro-Aristidiennes - sur les ondes des médias de la capitale haïtienne. Pour répondre au Prof. Hubert Deroncerey qui contestait la légitimité des élections de 1995, il avait déclaré " Ce sont des groupuscules insignifiants, incapables de réunir cinq (5) personnes sous un arbre". A ce moment, le parti du Professeur Pierre-Charles, l'OPL se taillait la part du lion. C'était une question de partage des postes politiques par une mise en scène électorale. On parlait d'un projet politique visant à répliquer l'exploit du PRI, ce Parti Mexicain qui a fait main basse sur le pouvoir politique pendant 70 ans.
 
1997, Aristide a tenté de rendre à l'OPL la pareille, lors des élections législatives. 
 
En Mai 2000, le Président Jean-Bertrand Aristide a réussi à détourner les élections au profit de son Parti Fanmi Lavalas. Ce n'est qu'à ce moment, l'OPL de Gérard Pierre-Charles est devenu démocratique sur le plan électoral, au point de rejoindre les autres partis, qui ne pouvaient pas réunir cinq (5) personnes sous un arbre, pour former la CONVERGENCE DEMOCRATIQUE.
 
2006, n'était-ce la décision de la Communauté internationale de partager les votes blancs, on pourrait dire que c'était les seules élections démocratiques d'Haïti depuis la chute de Jean-Claude Duvalier. 
 
Juin 2009, Elections frauduleuses du Président René Préval dans le but de renforcer son contrôle sur le pouvoir d'Etat. Il en a profité pour introduire ses délinquants au Parlement. Pour calmer l'opposition, des partis comme Fusion, l'OPL, Artibonite en Action, ont reçu quelques miettes au parlement et au gouvernement. La démocratie haïtienne a eu droit à des arrangements électoraux. 
 
2010-2011, tout le monde connait l'histoire. N'était-ce l'ingérence de la Communauté Internationale contre Préval, cette fois-ci, nous aurions en Haïti le parti INITE à tous les niveaux. Car, la machine électorale était montée dans le but de permettre à la Plate-forme INITE du Président Préval de tout rafler: le Parlement et la Présidence.
 
L'amendement de la Constitution haïtienne était manipulé en ce sens. Préval était tellement sûr de son coup, qu'il avait anticipé la mise sur pied du Conseil Electoral Permanent. En ce sens, on avait falsifié la proposition d'amendement en 2009 pour pouvoir écarter les délégués des assemblées départementales qui normalement devaient être sur la liste de 30 personnes parmi lesquelles le Chef de l'Etat aura à choisir  neuf (9) Conseillers pour former le CEP permanent. Calculateur, Préval n'avait pas organisé les élections indirectes en 2007, car il savait pertinemment que trop de partis avaient des élus au niveau des collectivités. Il ne voulait pas de pluralité dans le CEP permanent. En conséquences, par un amendement frauduleux, il a simplifié la procédure de formation du CEP-permanent, avec l'espoir que l'INITE contrôlera le Pouvoir Législatif, le Pouvoir Exécutif, et, étant donné qu'il avait laissé la Cour de Cassation en lambeau, sans juges, son Fils Jude Célestin aurait à compléter la Cour suprême en consultation avec le Sénat que son Parti INITE contrôlerait aussi.
 
En conclusion, ce qu'on a peur de dire, c'est que la gauche haïtienne est une mauvaise conseillère, si l'on veut organiser des élections libres honnêtes et démocratiques en Haïti. En 25 ans, elle a prouvé son attachement à l'Idée de PARTI UNIQUE de type Léniniste. Incapable de se réinventer et de produire de nouvelle théorie de pouvoir, elle est restée bloquée dans des dogmes dépassés et décousus. OPL, FANMI LAVALAS, INITE sont, tous, 3 projets de Parti Unique visant à dominer sans partage la scène politique haïtienne. Une conception qui est en total désaccord avec les principes démocratiques de pluralisme politique et d'alternance; une conception source de crises, de tensions et d'instabilités politiques. 
 
Aujourd'hui, le DEMOCRATE résolu doit être vigilant. Les institutions démocratiques comme le CSPJ ne doit pas être un outil au service d'une entité politique ou idéologique. D'une part, nous connaissons la raideur idéologique des marxistes haïtiens - plus dogmatiques que scientifiques, incapables de s'adapter à la démocratie représentative. D'autre part, nous savons aussi les manœuvres habituelles des cupides, des épicuriens, ces pervers qui constituent l'aile sonore de la gauche haïtienne, ces éléments qui parlent tout le temps, que nous voyons partout, au sein de tout gouvernement, des organisations des droits humains, de la presse et des organisations de la société civile. Ils doivent cesser de manipuler les institutions démocratiques ; ils doivent comprendre qu'en voulant manipuler les élections en leur faveur, ils affaiblissent le processus de renouvellement du personnel politique par des voies démocratiques. Le choix des Conseillers doit-être démocratique, légitime et de droit. 
 
Il fallait quelqu'un pour le dire!      
 
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti
 
* (Micha Gaillard est décédé au Ministère de la Justice lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Il devait participer à une réunion sur la réforme de la Justice) 
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

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