dimanche 16 janvier 2011

Retour sur la commémoration du 12 janvier : Revue de la presse francophone internationale. Courtoisie Marc Damord.

Des ouvriers reconstruisent une maison, Port-au-Prince, 5 janvier 2011.

© AFP

Des ouvriers reconstruisent une maison, Port-au-Prince, 5 janvier 2011.


Le programme officiel des commémorations en relation avec le 12 janvier 2010 a été dévoilé le jeudi 6 janvier 2011 par la ministre de la Culture et de la Communication, Marie-Laurence Jocelyn Lassègue.
Sans surprise, la sobriété et le recueillement vont être au cœur du souvenir de ce premier anniversaire du tremblement de terre.
Mais tout le monde ne célèbre pas ce triste anniversaire dans la résignation. Lors de déclarations faites à la presse, Claude Prépetit, le géologue haïtien qui depuis des années tente de prévenir des risques d'un séisme majeur dans le pays, n'a pas caché son amertume et son désappointement. "Pas assez de leçons ont été tirées de la tragédie du 12 janvier 2010" déclare-t-il.
Selon le scientifique, nous sommes toujours insouciants des failles [qui courent sous la surface de la capitale]. Nous ne sommes pas plus préparés un an plus tard que nous ne l'étions un jour avant le séisme à faire face à un nouveau tremblement de terre.
"Goudougoudou" [onomatopée pour imiter, désigner, traduire ou interpréter le son ou le bruit provoqué par les mouvements du séisme du 12 janvier 2010] repointerait son museau que nous n'aurions d'autre choix que de courir et geindre. Compter les victimes et appeler à l'aide.
Ni l'éducation de la population, ni les capacités des services d'urgence ne se sont adaptées à notre carte sismique. Le Cap-Haïtien et le nord du pays, qui vivent aussi au-dessus d'une ligne de failles, ne sont pas plus aptes à faire face aux forces de la terre que ne l'est Port-au-Prince.
"Bon Dieu bon" [expression créole qui veut dire "à la grâce de Dieu"] est toujours la seule philosophie que nous pratiquons et notre seule planche de salut.
Dans un autre registre, un an après le déferlement des ONG, nous ne sommes pas plus équipés pour contrôler ou simplement être informés de leurs actions.
Il est de notoriété publique que le gouvernement, dans le cadre de la commémoration de la catastrophe du 12 janvier, va instituer un nouvel organisme pour prendre en charge le secteur de l'aide non gouvernementale.
Mais c'est sans doute une rumeur qui restera sans suite. Nous aimons tellement l'aide, nous sommes tellement convaincus que l'argent des ONG leur appartient, à quoi bon chercher à savoir dans quoi elles l'investissent et combien elles dépensent ?
Sauf qu'un jour, quand on fera les comptes, il sera dit qu'Haïti, encore une fois, a englouti des milliards pour rien.


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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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