D'aucuns qui liront ce titre pourraient m'accuser d'aller trop vite en besogne parce qu'au niveau des faits politiques rien n'indiquent que tous les différends ont été aplanis au milieu des acteurs politiques haïtiens et étrangers pour arriver á ce dénouement souhaité par plus d'un. Justement pour aplanir les différends il faut les identifier et les documenter. Au moment ou nous écrivons ces lignes aucun acteur ne veut approcher de face le problème politique, quand on se rappelle que INSULZA avait dit á un mois des élections que tout était prêt pour la réalisation de bonnes élections et que Muller, prenant le Président Préval de vitesse de son coté, s'était même empressé de déclarer la date de ces élections.
Ce sont quoi le problème politique et les différends ?
Alors que le problème politique réel mais irréel c'est l'avenir de la population haïtienne et de la nation haïtienne que refusent de poser en commun les leaders politiques haïtiens coincés par l'International , le problème politique irréel mais réel c'est la difficile cohabitation future de deux groupes , un groupe anarcho-populiste formé des lavalassiens et de neolavalassiens dits prévaliens et un groupe traditionnel de faucons sans base idéologique donc sans programme de gouvernement pour résoudre des problèmes fondamentaux que la masse des misérables haïtiens avides de changements ne cesse de réclamer á chaque élection présidentielle bien orchestrée. Le peuple des rues d'Haïti croit mordicus que c'est au niveau de la présidence que se résoudra leur problème d'amélioration des conditions de vie. Depuis que Haïti est Haïti aucun des deux groupes n'est arrivé á articuler aux bénéfices de la masse des votants ce problème de changement de conditions de vie qui se détériorent avec la dégradation annuelle du milieu ambiant . Ils n'ont pas pu le faire á cause de l'ingérence immédiate ou diluée de la communauté internationale dans les affaires politiques et économiques haïtiennes.
Chacun des deux groupes actionné par l'International est incapable de s'unir á l'autre pour chercher des solutions haïtiennes á la problématique du développement d'Haïti .Les deux recherchent plutôt l'appui de l'Internationale qui a son propre paradigme dans la gestion du puzzle haïtien. Le paradigme de l'international est qu'Haïti doit rester un peuple cobaye, un laboratoire où devront se tester toutes les hypothèses de déstabilisation institutionnelle non favorables á la production nationale , donc favorable á la mondialisation á sens unique et á la gouvernance des ONG devenus les bras financiers de ce projet macabre. En clair l'International cherche á réaliser dans les grands centres de consommation urbaine Port-au-Prince , Cap haïtien, Cayes , Mirebalais, voir Port-de-Paix, á l'image des zones vertes d'Irak, d'Afghanistan, de la République Dominicaine et de la Jamaïque des pôles superficiels de développement façade où les conditions de sécurité seront telles que les avions et les bateaux peuvent décharger á longueur de l'année leurs cargaisons de touristes ,d'officiels ,d'hommes d'affaire, d'experts et de marchandises sans le moindre souci d'être dérangés par des mouvements populaciers , que ce développement façade aura repoussés dans des bidonvilles adjacents minutieusement surveillés par les forces d'occupation . De la le refus permanent des lavalassiens et de l'International de reconstituer les forces armées d'Haïti tout en recherchant les services de fores armées étrangères sur le sol de Dessalines pour asseoir leur agenda politique.
Cet international, pour se donner bonne conscience cherche comme interlocuteur des gouvernements fantoches ou de doublure appelés á endosser tous les actes politiques antinationaux devant garantir les investissements de façade. Le séisme du 12 janvier et le cholera apparaissent aux yeux de l'internationale comme les événements mortifiants catalysateurs qui justifieraient aux yeux de la masse des vulnérables et des votants le besoin urgent d'aller coute que coute aux élections pour doter le pays d'un leurre de corpus politique légitime et stable devant assurer la pérennité et la sécurité des investissements futurs. Avec le président Préval et le groupe CPP, l'international a obtenu une partie de ses ambitions. La totalité de ses ambitions ne peut être satisfaite qu'á travers une équipe politique soudée et Unie autour d'un contre projet politique clanique qui garantirait aux hommes de l'INITE l'obtention de privilèges infâmes et la continuité du pillage systématique du budget de la république d'Haïti en marge de l'exécution des projets de mondialisation évoqués plus haut.
L'amendement constitutionnel apparaît comme une condition sine qua none au pouvoir de l'INITE pour faciliter la naissance d'un « PRAI haitien « parti républicain anti institutionnel ( par analogie au PRI mexicain) qui prendrait le pouvoir pour un maximum de cinquante ans et qui créerait une stabilité politique factice liée á la présence permanente des forces des Nations Unies en Haïti. L'amendement constitutionnel est l'un des enjeux majeurs et le contrôle du parlement haïtien par l'INITE est de suprême importance. (Myrlande Manigat n'aurait pas fait cette analyse et, si oui, miserait sur une quelconque percée louverturienne pour déjouer ce projet) C'est dans cet esprit que l'INITE a été formée á partir des parlementaires les plus visibles de la quarante huitième législature avec bien entendu des promesses mirobolantes d'élections législatives sélection qui feraient d'eux des parlementaires á vie appuyés par un CEP permanent qu'ils auront enfanté eux-mêmes .
Voilà l'INITE partie en campagne avec un plan ficelé qui verrouillerait toutes les issues pour empêcher l'entrée même accidentelle de parlementaires non initiés qui viendraient infirmer la majorité parlementaire et du même coup nuire á l'amendement constitutionnel qui devra créer le PRAI haïtien. Ce plan incluait bien entendu l'acceptation de six á huit candidats pro présidentiels sans décharge pour émietter le vote et le faire arriver á un second tour.
Un premier impondérable á ce dessein macabre de l'INITE est apparu avec le phénomène Wyclef et a été étouffé avant d'avoir vu le jour. Il a été rapidement phagocyté par le président Préval. L'Initiative présidentielle de visites de charme faite á chaque candidat en course pour la présidence participerait de ce plan. La candidature de MIKI qui vient dérouter le plan de l'INITE n'était pas prise au sérieux au début et elle a acquis de l'importance avec l'élimination de Wyclef d'une part , et avec le grand talent d'animateur du candidat chanteur qui a su se démarquer des questions farfelues des journalistes pour attaquer Neptune et Lesly Voltaire lors du fameux débat qui opposait Miki á Manigat et aux deux larons lavalassiens.
L'INITE était donc partie donc en campagne très confiante et on se rappelle l'émission « Ramasse « du samedi précédant le weekend électoral où le Sénateur Lambert et l'ex député et candidat unique á sa succession Sorel Yacinthe prévoyaient le raz de marée que l'INITE allait faire des onze heures du matin . Le projet électoral de l'INITE dénommé opération « Chove Souris » par le sénateur William Jeanty a échoué á cause du verrouillage trop étanche du processus qui ne laissait aucune marge de manœuvre aux candidats d'en face et qui allait provoquer le retrait imprévisible de la course á la présidence de 14 candidats devenus aujourd'hui groupe des 12. Cet abandon du terrain par l'opposition non prévu par les hommes de Lambert et culminé en une conférence de presse mondialement télévisée apparaît comme le coup de poker électoral le plus ingénieux du groupe de 14 qui, en laissant le champ libre á l'INITE pour achever sa forfaiture attira l'attention du monde entier sur la mascarade instrumentalisée par un CEP qui devait rester au dessus de tout soupçon. Ce coup de poker vint á point pour confirmer les reportages radio et télédiffusés qui montraient auparavant la frustration du petit peuple accouru en masse aux urnes pour sanctionner les hommes de l'INITE et qui en a été empêché parce que le dessein du CEP d'infirmer la participation populaire avait brouillé leurs noms dans la majorité des listes électorales. 22,13% est le taux de participation officiel comptabilisé par le CEP dans une élection où la population entière allait et venait comme des chiens fous dans toutes les directions pour retrouver leurs noms et voter contre tout ce qui avait un parfum du président Préval.
Dans la foulée, Martely et Myrlande, et par voie de conséquence les douze autres candidats présidentiels, en abandonnant le terrain dès les onze heures du matin la journée du 28 novembre et en demandant de vider les lieux á leurs mandataires auxquels on refusait le droit d'entrée dans les bureaux de vote, se retrouvent aujourd'hui sans procès verbaux en main et ne peuvent se présenter valablement devant aucune juridiction pour exercer leurs droits de contestation. Ce contretemps a ralenti considérablement la candidate du RDNP dans ses tentatives de trouver unilatéralement une solution á une crise multiforme.
Les Nations Unies et l'OEA impliquées jusqu'au coup dans la dérive du processus électorale, après avoir minimisé les scènes de violence perpétrées par les partisans des candidats frauduleusement évincés et aussi les déclarations empressées de Colin Granderson ,déclarant trop prématurément valides les résultats du scrutin, en vinrent á tenter un nouveau coup de poker. Elles projetaient de réaliser une conférence télévisée où tous les candidats viendraient débattre á la face du monde et devant un CEP en quête de réhabilitation, les causes de leur échec au scrutin du 28 novembre. La perspicacité politique de Jacques Edouard Alexis a fait avorter le jeu macabre de la communauté internationale et du CEP, en déclarant le matin sur Vision 2000 que lui Jacques Edouard Alexis ne se prêterait pas á une telle farce qui n'avait d'autre but que de dédouaner l'international de ses responsabilités dans l'avortement du scrutin et de culpabiliser les candidats eux-mêmes face aux réponses d'apparence légale que le CEP tenterait de donner á la face du monde á leurs préoccupations. Il faut dire aussi que l'apparition des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le reportage au vif des faits électoraux a surpris les hommes de l'INITE qui ne prévoyaient le coup de poker des 12.
La gestion maladroite du processus électoral par un CEP décrié depuis l'acceptation de candidats sans certificat de décharge de la commission bicamérale en passant par celle des candidats présidentiels sans candidats parlementaires pour approuver leur programme de gouvernement jusqu'à la manipulation éhontée des listes électorales suivie de galvaudage de procès verbaux au centre de tabulation ironiquement dénommée centre de fabulation au profit du député de de Ouanaminthe de l'INITE a créé dans le public un courant de pensée qui généralise l'idée de l'annulation de la mascarade du 28 novembre , le renvoi du CEP , la nomination d'un nouveau cabinet ministériel avec le maintien du président Préval sur le ruines du 28 novembre pour gérer les affaires courantes en attendant la date fétiche du 7 février pour passer l'écharpe présidentiel, á un juge de la cour de cassation , respectant ainsi une solution constitutionnelle de la crise. Le nouveau gouvernement provisoire convoquerait dans de meilleures conditions de nouvelles élections générales dans un délai de 90 jours . Toute autre solution cooptée par le CEP et l'International doit être étudiée en profondeur pour éviter d'autres hécatombes qui feraient reculer d'avantage les investisseurs de la CIRH.
L'analyse de cette proposition apparaîtrait très constitutionnelle et serait basée sur le fait qu'elle répond á un courant d'opinion répandu dans la presse nationale et partagé par la presse internationale á savoir l'annulation des élections et ou la reprise générale /á trois etc… Elle permettrait de trouver une solution haïtienne á une crise haïtienne. Elle permettrait á l'International de sauver la face avec un minimum de casse qui ne la mettrait pas trop en position de faiblesse . Elle permettrait á l'INITE de prouver qu'elle serait á même de reconquérir un électorat qu'on lui conteste. Elle permettrait au président Préval d'être celui auquel incombe la responsabilité historique de trouver une issue heureuse á une crise voulue par lui pour n'avoir pas veillé au renforcement et á la bonne marche des institutions pendant ses deux mandats et aussi la chance de négocier une sortie personnelle conditionnelle.
____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
dimanche 16 janvier 2011
S'approcherait on vers la formation d'un gouvernement de consensus?
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