Les 16 sénateurs majoritaires donnent « la fin de la semaine »
mercredi 23 avril 2008,
Une certaine impatience était perceptible mardi au Parlement et dans la classe politique au sujet du temps mis jusqu’ici par le chef de l’Etat à désigner un nouveau premier ministre, dix jours après la destitution de Jacques Edouard Alexis par le Sénat.
Le groupe des seize sénateurs qui avait renversé le chef du gouvernement, a souhaité que le président de la République procède à ce choix d’ici la fin de la semaine en cours. « Pour le bien du pays, il est impératif que la période de liquidation des affaires courantes par le gouvernement démissionnaire n’aille pas au-delà de la semaine en cours », précise le groupe dans une lettre adressée lundi au chef de l’Etat.
Les « 16 » estiment que l’heure est à l’urgence. Le président de la République, le Parlement et les autres acteurs politiques doivent se mettre au travail en toute célérité en vue de doter le pays d’un nouveau gouvernement dont la mission première consistera en la mise en application d’une nouvelle politique qui puisse, à la limite des ressources du pays, satisfaire les revendications légitimes de la population, indiquent les 16 sénateurs.
Ils mettent l’accent sur la lutte contre la misère et la faim, la baisse du coût de la vie, la lutte contre le chômage et la corruption et la relance de la production nationale.
Le groupe se dit prêt à collaborer à la ratification du nouveau premier ministre et à l’approbation de sa déclaration de politique générale.
Dans le même temps, il appelle à la vigilance du chef de l’Etat et des institutions concernées afin que « les mesures administratives et financières prises pendant la période de liquidation des affaires courantes, soient conformes aux lois en vigueur sur la comptabilité publique ».
L’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), l’un des principaux partis représentés au Parlement et au gouvernement, a elle aussi exhorté le président René Préval à se décider. Le coordonnateur de ce parti, Edgard Leblanc Fils, a souligné, lors d’une conférence presse mardi, la nécessité que le chef de l’Etat ne fasse pas durer « les consultations » et qu’il aboutisse au plus vite à des décisions, de concert avec les secteurs concernés.
Un député de l’OPL, Arcluche Louis Jeune, présent à la table de conférence, a accordé au président Préval un "délai" allant jusqu’au prochain week-end pour qu’il se décide.
L’idée que le président Préval soit généralement lent à se décider sur des questions cruciales, est très répandue dans les milieux politiques. Elle l’est aujourd’hui davantage en raison des soupçons ayant cours dans ces milieux sur l’intention qu’aurait le chef de l’Etat de retarder sa décision jusqu’au 9 mai, date de la fin du mandat de 8 des 16 sénateurs du bloc majoritaire actuel. [jmd/RK]
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