Parlement-Interpellation: Me Josué Pierre-Louis, plus intéressé à la loi qu'à un poste de ministre
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Josué Pierre-Louis, est attendu ce samedi 5 novembre au Sénat de la République, dans le cadre de la séance d'interpellation, relative à l'arrestation du député Arnel Bélizaire la semaine dernière. Le garde des sceaux de la République dit être plus intéressé aux principes établis par la loi à un poste de ministre.
"Je suis à la fois calme et serein. La gestion des affaires de l'État exige le sang-froid et le calme. Dès que je parle de la justice, je tiens toujours à respecter ces trois principes. D'abord, l'indépendance absolue de la séparation des pouvoirs, ensuite, ne jamais commenter une décision de justice, puis, veiller à ce qu'il n'y ait pas de médiatisation de la justice", a déclaré Me Josué Pierre-Louis ce vendredi sur les ondes de radio Vision 2000.
Selon le ministre de la Justice, une arrestation illégale ou arbitraire, demeure une question judiciaire et que personne ne peut se substituer à la justice. Il fait référence à l'article 173-1 de la Constitution qui précise clairement que les contestations qui ont pour objet les droits civils sont exclusivement du ressort des tribunaux.
"Dans ce cadre, en tant que magistrat de mon État, je ne pouvais juger une arrestation illégale et arbitraire. Au même titre que les parlementaires défendant les principes constitutionnels qui, selon eux, ne sont pas respectés, toutes les autorités sont appelées à respecter l'article 26 et 26-1 de la Constitution qui trace clairement les démarches et procédures à suivre dans le cas d'une arrestation jugée arbitraire et illégale", a fait comprendre Me Pierre-Louis.
Josué Pierre-Louis a indiqué que, si dans l'affaire du député Arnel Bélizaire, il a estimé que le commissaire du gouvernement avait commis une erreur sur le plan administratif, il aurait procédé en conséquence à sa mise à pied.
"Si j'estimais que le commissaire du gouvernement avait commis un faux sur le plan administratif, je l'aurait révoqué", a déclaré le locataire du ministère de la Justice, avant de préciser qu'il n'y a pas de responsabilité gouvernementale dans l'affaire Bélizaire.
"La justice est totalement indépendante dans le cadre du traitement d'un dossier pendant. Nous autres, nous avons fait ce qui méritait d'être fait selon la procédure tracée en fonction d'un consensus entre les trois pouvoirs en cas de levée immunité parlementaire. S'il y a un problème, ce n'est pas au niveau du gouvernement, il faut regarder ailleurs", a-t-il martelé.
Le professeur de droit à l'université d'État d'Haïti, a par ailleurs informé avoir mis sur pied une commission d'enquête afin d'évaluer, d'analyser et de fixer les responsabilités des uns et des autres impliqués dans le cadre de cette affaire, en vue de faire lumière nécessaire.
"Si j'ai une part de responsabilité dans ce dossier, je suis prêt à accepter les verdicts et les sanctions du Sénat. Ce n'est pas là le problème. Un poste de ministre est secondaire pour moi", a-t-il laissé entendre, tout en se montrant sensible quant aux procédures à suivre dans le cadre de son interpellation.
Réagissant sur la position des parlementaires jugeant l'arrestation du député Bélizaire illégale et arbitraire, Me Josué Pierre-Louis a indiqué que seuls les juges des tribunaux peuvent se prononcer sur cette question.
"Je suis prêt à courber devant n'importe quelle décision de la Chambre haute, quoique j'estime que les procédures de l'interpellation n'ont pas obéis aux prescrits de l'article 107 et 107-1 de la Constitution. On ne corrige pas un mal par un mal, par une violation manifeste de la loi mère. Le Sénat ne devait pas interpeller un ministre pendant que les parlementaires sont en session extraordinaire", a-t-il dit.
Le ministre Pierre-Louis dit croire que les principes de droit et le respect de la Constitution sont pour lui prioritaires.
"Dès qu'on est en cas de violation en chaine de la Constitution, Josué Pierre-Louis ne sera pas là. En tant que magistrat de mon État, je n'ai qu'un seul souci : le respect de la loi et de la Constitution. Et, ceci a le plus d'importance pour moi qu'un poste de ministre de la Justice", a-t-il conclu.
Alix Laroche
allalematin@yahoo.fr
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