vendredi 26 novembre 2010

Sagesse électorale : René Préval devait négocier sa reddition.

La campagne électorale prend fin ce vendredi 26 novembre 2010. Les élections législatives et présidentielles se tiendront ce dimanche 28 novembre 2010. Après plusieurs mois de palabres, de violence et d'incertitude, nous voici au jour J. Comme deux armées dans l'antiquité, dans quelques heures les guerriers seront en contact, les camps vont croiser le fer. Dieu seul sait qui seront les survivants, qui remportera la victoire et qui accéderont au pouvoir pour les cinq prochaines années.

Pourtant, Il est certain que le grand perdant de toute cette mise en scène est le régime en place. Malgré les millions déversés sur le pays, le candidat du parti au. pouvoir n'arrive pas a décoller dans les sondages. Le pire, cette dernière semaine, ses déboires ont multiplié, il a connu des moments difficiles sur le terrain. Depuis son débat contre Mirlande Manigat et Yvon Neptune, on observe dans les grandes villes un phénomène Martelly. Les jeunes exclus se retrouvent dans son discours contestataire, son langage simple, ses expériences de simple citoyen en lutte dans un pays difficile et sans opportunités pour eux. Ce sentiment pousse des partisans du musicien-candidat a envahir ses meeting publics au cris d'Aba Inite, Vive Martelly, Boeuf la manje fey la. De plus, Madame Manigat continue de creuser l'écart le laissant loin avec 16 points de différence.

Les émeutes "anti-Minustah, anti- choléra" de la semaine du 18 novembre 2010, créent un sentiment de rébellion populaire. Des jeunes n'attendent qu'un élément déclencheur pour réagir. Une crise électorale mettrait le feu au poudre.

Dans ces circonstances, René Préval n'a d'autre choix que de respecter le verdict des urnes. Un leader intelligent passerait des instructions a ses bases pour faciliter un plébiscite du candidat dont l'élection est le plus plausible tout en se concentrant sur une majorité parlementaire.

Il est clair que toute magouille pour imposer Jude Célestin enfoncera notre société dans la violence. Il ne pourra pas gouverner dans ce contexte de catastrophes en cascade. La propagation du choléra entraînera d'autres violences. Les sinistrés du 12 janvier 2010, n'ont pas encore dit leur mot.

Une décision de sagesse sur la présidence mettrait fin a cette situation de polarisation née de la période électorale. Le second tour des législatives serait plus calme et plus serein. A ce stade, Préval pourrait jouer sa survie avec sérénité.

Au pouvoir, les gens perdent leur lucidité. Les groupes d'intérêts qui dépendent du régime verront en cette analyse une stupidité a rejeter. Cependant, nous sommes sûrs que si le régime en place prend le risque de déclencher la violence par l'exécution de son plan de fraudes massives, non seulement il ne pourra pas gouverner, mais aussi, il perdrait l'avantage de pouvoir survivre grâce a une représentation au parlement et dans des mairies. Avec, des candidats a tous les niveaux, l'INITE peut représenter une force politique non négligeable. Même sans la Présidence, Préval et sa clique pourraient rester au pouvoir a un niveau ou a un autre.

Cependant, si le régime en place met a exécution son plan de fraudes massives, ce que les radicaux souhaitent, on devrait s'attendre a une rébellion grandissante qui aboutirait a son renversement, son déchoucage, jusqu'aux collectivités. René Préval et les groupes d'intérêt qui le supportent seront attaqués jusque dans leur fief avec des conséquences économiques graves.

Nous souhaitons que le pouvoir en place pourra suivre l'exemple de Juan Bosch, de Pena Gomez et de Juaquim Balaguer pour éviter le chaos politique en cette conjoncture difficile de la vie nationale.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
26 novembre 2010
www.reseaucitadelle.blogspot.com
Envoyé par mon BlackBerry de Digicel

Aucun commentaire: