POINT DE PRESSE DES NATIONS UNIES EN HAITI Jeudi 7 Avril 2011 Animé par Sylvie van den Wildenberg, Porte-parole de la Mission, avec pour invités: -Jean-François Vézina, Porte-parole de la police des Nations Unies (UNPOL) -Lieutenant colonel Mauricio Cruz, Porte-parole de la Force militaire -Bouah Mathieu Bile, Chef de la section d'assistance électorale de la MINUSTAH INTERVENTION DE SYLVIE VAN DEN WILDENBERG, PORTE-PAROLE DE LA MINUSTAH Bonjour à toutes et à tous, et merci d'être avec nous, aujourd'hui, pour cette conférence de presse hebdomadaire. Je salue comme toujours les auditeurs de Radio MINUSTAH qui nous suivent en direct. Au sommaire de cette conférence de presse, nous aborderons le processus électoral en cours, ferons le point de la situation sécuritaire et évoquerons également le débat qui s'est tenu hier sur Haïti au Conseil de sécurité, à NY. Avant d'aborder ces questions, je voudrais rendre hommage à la mémoire d'un de nos frères disparus : Un de vos frères et un des nôtres. Il s'appelait Jean-Robert Exil, il était de nationalité haïtienne. Il travaillait au service de la paix, au sein de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Jean-Robert Exile compte malheureusement parmi les 32 victimes, dont une majorité de membres du personnel des Nations Unies en RDC, du terrible accident d'avion qui s'est produit lundi, à Kinshasa. Jean Robert avait débuté sa carrière au Nations Unies en 1995, en tant que membre du personnel national de la première mission de maintien de la paix en Haïti, la Mission des Nations Unies en Haiti (MINUHA). Il était électricien de formation, et travaillait au sein de nos services d'appui logistique, qui sont si importants pour le bon fonctionnement des missions de maintien de la paix dans le monde. En 2002, Jean Robert avait rejoint la Mission des Nations Unies en République du Congo (MONUC). Comme tous ses collègues disparus, il avait choisi de dédier sa vie à une noble cause, celle de la paix. Jean-Robert avait 46 ans, était marié et père de trois enfants. La MINUSTAH, tout son personnel, mais aussi tous ses collègues de la Mission en RDC, tenaient à ce qu'un vibrant hommage puisse lui être rendu, ici, dans son pays. Nous transmettons à sa famille et à ses proches toute notre sympathie et nos plus sincères condoléances. Processus électoral Suite à l'annonce officielle, faite le lundi 4 avril dernier, par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) des résultats préliminaires du second tout des élections présidentielles en Haïti, je souhaite tout d' abord réitérer le message que la Mission des Nations Unies a publié sous forme de communiqué de presse, juste après cette annonce : « La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) se réjouit de la publication, le 4 avril 2011, par le Conseil Electoral Provisoire des résultats préliminaires du second tour des élections présidentielles et législatives en Haïti. Elle salue la maturité avec laquelle les acteurs politiques haïtiens accueillent cette annonce, démontrant ainsi leur souci de respecter la voix du peuple et le jeu démocratique. La MINUSTAH invite tous les candidats ayant des contestations à les présenter dans le strict respect des prescrits de la Loi électorale. Elle exprime le souhait que les prochaines étapes du processus devant aboutir à la proclamation des résultats définitifs se déroulent dans une atmosphère sereine. La Mission salue par ailleurs la patience et le calme dont ont fait preuve les citoyennes et les citoyens haïtiens depuis le début de ce processus et les a encourage tous à maintenir cette attitude responsable jusqu'à l'annonce des résultats définitifs. Enfin, la MINUSTAH formule le vœu que ces élections une fois menées à terme pourront être qualifiés d'élections libres, justes, transparentes et historiques, et qu'elles donneront un élan unique au nouveau Gouvernement pour prendre à bras le corps les immenses chantiers en cours, en particulier ceux de la reconstruction et du renforcement de l'Etat de Droit ». A noter que la Loi Electorale, en son Article 178, stipule que les candidats ont trois jours (72 heures) à compter de l'affichage des résultats préliminaires pour introduire leurs contestations en première instance auprès du BCDE. Ce principe a été réaffirmé par le CEP dans son communiqué de presse 93, publié à l'occasion de l'annonce des résultats préliminaires. Si ce calendrier est respecté, le déroulement des étapes suivantes pour la gestion du contentieux devrait permettre que la proclamation des résultats intervienne comme prévu le 18 avril 2011. La MINUSTAH encourage le CEP et les candidats à tout mettre en œuvre pour assurer le bon déroulement du processus, dans les prescrits de la Loi et ce, en vue d'assurer le respect des délais constitutionnels incompressibles liés au processus électoral. Je vais à présent céder la parole à mon collègue Jean-François Vézina, porte-parole de la police des Nations Unies, s'agissant de questions de sécurité relatives au processus. Le Lt Colonel Cruz, Porte Parole de la Force de la MINUSTAH est également avec nous, pour l'échange question réponses. Avant de passer la parole à mon collègue Jean-François Vézina, je rappellerai que quelques 8.500 casques bleus et 3.500 éléments de la police des Nations Unies, soit, quelque 12.000 éléments en uniforme des Nations Unies ont travaillé, et continuent de travailler en appui de la police nationale haïtienne dans le cadre de la sécurisation du processus électoral sur le territoire haïtien. INTERVENTION DE JEAN -FRANCOIS VEZINA, PORTE PAROLE DE LA POLICE DES NATIONS UNIES Comme l'attention est maintenant concentrée sur la suite du processus électoral, je crois qu'il ne serait guerre de mise de mettre l'accent sur le volet sécurité de la composante UNPOL de la MINUSTAH. Par contre, Monsieur Marc Tardif, Commissaire de la composante UNPOL, m'a chargé de transmettre le message que voici : Il tenait à souligner qu'il fut impressionné par l'implication des policiers et policières de la Police Nationale d'Haïti lors de la journée de vote du second tour électoral. En effet, nous avons remarqué une présence plus soutenue et plus marquée que lors de la journée du 28 novembre 2010. De plus, nous croyons que l'élaboration du plan de sécurité de la PNH ainsi qu'une meilleure coordination de ses opérations a sûrement contribué, de façon significative, au bon déroulement des élections, sur le plan sécuritaire, et à assurer la sécurité de la population haïtienne lors des journées du 20 mars et 5 avril dernier. INTERVENTION DE SYLVIE VAN DEN WILDENBERG, PORTE-PAROLE DE LA MINUSTAH Débat ouvert sur la situation concernant Haiti au Conseil de sécurité Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Edmond Mulet, était présent aux côtés du Secrétaire général Ban Ki-moon hier, à New York, au débat du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation en Haïti. Une quarantaine d'intervenants, dont deux chefs d'Etats, les Présidents d'Haïti, René Préval, et de la Colombie, Juan Manuel Santos, et plusieurs ministres des Affaires étrangères ainsi que l'ancien Président des Etats Unis et Envoyé Spécial des Nations Unies pour Haïti, Bill Clinton, ont pris part à ce débat ouvert aux représentants des Etats non membres du Conseil. Vous pouvez consulter les compte rendus des déclarations faites au cours de ce débat sur la page du « Centre de nouvelles du Siège des Nations Unies sur le site web www.un.org –Vous y trouverez également la déclaration faite par le Président du Conseil de sécurité, au nom des Membres du Conseil, à l'issue de cette discussion. Dans le discours qu'il a prononcé en ouverture de ce débat, le Secrétaire général de l'ONU a, quant à lui, notamment souligné ce qui suit : Tant qu'il n'y aura pas d'Etat de droit en Haïti, la paix durable et la prospérité resteront des vœux pieux. Il a ajouté que le système judiciaire d'Haïti est profondément dysfonctionnel et que les titres de propriétés ne sont pas fiables, ou sont inexistants. A propos des dépenses publiques, il a estimé qu'elles manquent souvent de transparence. Selon lui, le résultat de tout cela est que les citoyens ont perdu leur confiance en l'Etat et les investisseurs demeurent hésitants à entreprendre en Haïti. Enfin le SG a réaffirmé que l'Etat de droit doit être l'une des priorités du prochain Président d'Haïti, car les Haïtiens attendent de leur futur gouvernement et Parlement qu'ils fournissent des résultats. Comme premier signe de son engagement envers le changement, a d'ailleurs souligné Ban Ki-moon, le Parlement devrait terminer le processus d'amendement de la Constitution avant l'investiture du nouveau Président. Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions. Merci. Questions -Réponses Question 1- Bonjour, Madame van den Wildenberg on a appris que les experts qui étaient en Haïti pour enquêter sur l'origine de l'épidémie du choléra ont mis fin à leur travaux. Qu'est ce qu'il en est exactement ? Sylvie van den Wildenberg : Comme je l'ai dit à la dernière conférence de presse, ce panel d'experts indépendants a été nommé par le Secrétaire général. Le panel a terminé son travail de terrain, certes, mais je ne sais pas si le travail de compilation de données à pris fin, si le rapport est vraiment finalisé à New York. Tout ce que je sais, c'est que nous attendons ces conclusions comme vous. Nous attendons que ce rapport soit publié. Question 2- On sait que la MINUSTAH était très impliquée dans la sécurisation du centre de tabulation, un des candidats à la présidence, Myrlande Manigat a dénoncé la visite nocturne du président du CEP, Gaillot Dorsainvil. Elle attribue sa défaite à cette visite. Est-ce que la MINUSTAH à une explication sur l'incident qui s'est produit dans la nuit du dimanche a lundi ? Sylvie van den Wildenberg : Il faut que je vous renvoie au communiqué qui est sorti après que l'équipe de Madame Manigat ait expliqué cette contestation. La Mission d'observation conjointe de l'OEA et de la CARICOM a fait une déclaration à ce sujet, et je pense que nombre d'entre vous ont dû l'avoir, mais je vais donner la parole à notre expert électoral, Bouah Mathieu Bile, qui va vous donner plus de détails par rapport à cette question. Bouah Mathieu Bile : C'est le CEP qui devrait répondre à cette question - mais par souci d'une transparence dans la communication - je vais leur servir de porte-parole. Dimanche après midi, le CTV a enregistré la présence de plusieurs conseillers électoraux, ils sont restés au CTV de 13 heures à 17 heures trente. Automatiquement alertés, nous nous sommes rendus sur les lieux. Nous devons rappeler qu'au CTV se trouvaient en permanence les représentants des deux candidats, les observateurs nationaux et les observateurs internationaux y compris la MINUSTAH. Les conseillers sont restés et à 16 heures, en leur présence, il y a eu une conférence de presse.
Le soir, à 23 heures, effectivement, il nous a été rapporté que le CEP est retourné au CTV. Automatiquement, nous nous sommes déplacés aussi et nous pouvons vous rassurer qu'au cours de leur deux passages ils n'ont pu accéder à aucune information, parce que les mécanismes du CTV sont assez précis. Par la suite, le Directeur du CEP s'est rendu le lundi matin à 8 heures pour récupérer sous enveloppe cachetée, les résultats qui ont été lus dans l'après midi, après délibération du CEP. Je pense que dans le communiqué évoqué de la mission conjointe [de l'OEA/CARICOM], il a été dit que la mission conjointe a pris le soin de s'informer sur cette question, et a pu corroborer que les PVs présidentiels mis à l'écart n'ont pas été comptabilisés. Effectivement, la question se jouait sur certains PVs. Pourquoi le CEP s'est-il rendu là-bas ? C'est lui qui peut répondre. Il n'en demeure pas moins que le CTV est une structure qui, aux termes de l'Article 174 de la Loi électorale, est placée sous la responsabilité du CEP, c'est donc à eux d'apprécier le bien fondé ou non d'un déplacement là-bas. Le deuxième point, c'est qu'il a été question, selon la candidate, d'un certain nombre de PVs qui auraient été retirés ou bien qui n'auraient pas été comptabilisés, à peu près 107 PVs. Nous avons rencontré les candidats, notamment la candidate, pour expliquer que, comme la déclaration de la Mission d'observation OEA CARICOM le stipule, nous pouvons certifier que ces PVs n'ont pas été comptabilisés. Nous avons certifié aussi que pendant leur passage au CTV, les conseillers n'ont pas eu accès à la tabulation et n'ont rien pu manipuler, comme pourrait tenter de le faire croire les résultats. Voilà ce que je peux vous dire. Sylvie van den Wildenberg : Bonne après midi et merci de votre présence. ********* Contacts media: Sylvie van den Wildenberg, porte-parole, MINUSTAH Cell : (509) 3702 9042 ; tél: 2240 2050, ext.2691 E-mail : vandenwildenberg@un.org Jeasn-Francois Vezina, Porte-parole UNPOL: (509) 37026655 E mail : vezina@un.org ou consultez le Site Internet de la Mission au ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
vendredi 8 avril 2011
POINT DE PRESSE DE LA MINUSTAH : Nous avons rencontré les candidats, notamment la candidate, pour expliquer que, comme la déclaration de la Mission d’observation OEA CARICOM le stipule, nous pouvons certifier que ces PVs n’ont pas été comptabilisés.
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