Par Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, le 26 Février 2009 ; (Le Ré.Cit.).-
Rien ne va plus pour les enfants du projet Pierre Toussaint. Le nouveau Conseil d’Administration établi aux Etats-Unis, connait de graves difficultés financières. La compagne lancée par l’accusé Douglas Perlitz et les dissidents naïfs ou complices du Conseil d’Administration atteint son objectif. Le nombre de partenaires financiers américains qui contribuaient à la survie des enfants de rue du Cap-Haïtien, est en nette réduction. Ils se laissent convaincre par la stratégie du présumé pédophile qui se présente en victime et leur demande d’attendre une nouvelle structure pour accueillir leur fonds. Sur le terrain la coordination du projet assurée par Robenson Gédeus est harcelée par une équipe de Douglas Perlitz. Jessica Lozier, une coopérante du Projet CRUDEM de Milot et ancienne coopérante de Douglas, travaille d’arrache pied en vue de mettre en place une nouvelle organisation qui fonctionnera sous la direction de Douglas Perlitz. Elle se fait remarquer plus fois à l’Hôtel Roi Henry Christophe, en tête à tête avec des enfants de rue en difficultés. Nicolas Preneta, bras droit de M. Perlitz fait le va et vient comme Délégué. Douglas a, quant à lui, réalisé des rencontres à Dajabon, la ville frontalière de la République Dominicaine au Nord-est d’Haïti. Le 4 janvier 2009, il aurait rencontré des enfants à Ouanaminthe, sur le territoire haïtien. D’autres jeunes (enfants vicitmes dans le passé) confirment avoir reçu des appels téléphoniques de Douglas. Ce dernier et Jessica bénéficient du support complice ou naïf de Madame Hope Carter, membre de l’ancien conseil, qui entend défier les victimes et la justice haïtienne, en essayant de remettre ‘‘Doug’’ sur le terrain et en ‘‘possession de ses enfants’’.
Quel intérêt ont ces citoyens américains dans l’exploitation des enfants de rue de la ville du Cap-Haïtien ? Pourquoi s’entêtent-ils à supporter Douglas au lieu d’attendre que justice soit faite sur l’affaire ? Au nom de quelle humanité cherchent-ils à exploiter financièrement le Projet Pierre Toussaint en vue de contraindre les enfants victimes à renoncer à leur volonté de dénoncer les abus sexuels de Douglas ? Pourquoi le CRS (Catholique Relief Service) ne tient pas ses promesses d’aide envers les enfants de rue ? Les organisations caritatives de l’Eglise Catholique sont elles innocentes dans cette affaire ?
À Réseau Citadelle (Le Ré.Cit) nous revivons cette interview avec Madame Sheila Maximilien à partir de laquelle elle promettait au nom de CRS de renforcer le centre et de ne plus le laisser à la merci de groupes qui utilisent l’autorité de l’Eglise Catholique. Car l’accusé Douglas est arrivé en Haïti par les circuits de l’Eglise Catholique. Il a utilisé l’Eglise comme rampe de lancement pour son centre. Pis est, c’est à partir de CRUDEM, un projet de l’Eglise Catholique à Milot que Jessica Lozier, supportée par madame Hope Carter, organise la résistance en faveur d’un accusé de pédophilie en fuite de peur d’être arrêté et questionné par la justice.
On ne peut que se poser les questions suivantes : Le Centre Pierre Toussaint et son fondateur Douglas Perlitz étaient ils un point visible d’un vaste réseau d’exploitation sexuelle mis en place par des personnages qui sont à l’intérieur de l’Eglise ? (1) Pourquoi des personnalités de CRUDEM s’entêtent-ils à laver Douglas de ces accusations et à relancer pour lui un nouveau centre d’accueil pour enfant de rue ? Nous savons que plusieurs maisons d’accueil dirigées par des sœurs catholiques avaient assisté Douglas dans le lancement de son projet pervers. Ont-elles agi en connaissance de cause ou ont-elles été trompées par ce citoyen américain ? D’après nos renseignements, un prêtre américain connu sous le nom de Father PAUL est le principal soutien de Douglas Perlitz. Ce prêtre serait en difficulté avec la hiérarchie de l’Eglise aux USA. Il fait preuve de grande intimité avec Douglas. Au niveau local, le terrain sur lequel le Village Pierre Toussaint est construit et l’ancienne résidence de Douglas à Bel Air sont des dons des prêtres de la congrégation OBLAS. L’Eglise cherche-t-elle à tuer ce dossier dans l’œuf, de peur que cette dénonciation ne serve de mauvais exemple ? A-t-elle honte de ‘‘nettoyer les écuries d’Augias’’ qui a pris naissance en son sein et à travers ses structures caritatives?
Près d’un an après la dénonciation des enfants victimes et le dépôt d’une plainte de la BPM /DCPJ (Bureau Pour la Protection des Mineurs/Direction centrale de la Police Judiciaire ) au niveau de la justice capoise contre Douglas Perlitz, le juge instructeur Ralph Prévost mène toujours son enquête. (2) Il se dit prêt à lancer un mandat d’amener contre l’accusé en fuite. Interrogé par ‘‘Le Ré.Cit’’, il nous dit : Ces genres de dossiers traînent quand l’accusé principal est en fuite. On devrait pouvoir l’interroger et confronter sa version des faits. Etant donné que les partenaires d’Haïti promettent d’exécuter à travers INTERPOL tout mandant, nous allons agir en ce sens. Bien entendu, ils ne promettent pas d’extrader les étrangers vers Haïti, mais au moins de juger l’accusé là où il se trouve. Le juge conseille au Centre Pierre Toussaint de se constituer partie civile et de collaborer avec la justice.
Des hommes d’affaire nous reprochent notre entêtement à faire entendre la voix des enfants de rue. Ces gens, qui sont les bénéficiaires des faveurs de Douglas à titre de commissionnaires/intermédiaires, supportent les opérations de remise en scelle du pédophile accusé par des enfants de rue du Centre Pierre Toussaint. Avec Jessica Lozier, ils font équipe. Ils travaillent à acheter le silence des victimes, en leur offrant un plat chaud par jour. Une maison au centre ville leur sert de nouvelle base.
Six (6) jeunes qui acceptent de cautionner les abus reçoivent des transferts de fonds de Douglas et menacent ceux qui ont osé dénoncer Douglas Perlitz. L’argent est transité par un cadre de la SOGEBANK très actif au coté de Douglas. Faut-il signaler que le Conseil d’Administration du Projet Pierre Toussaint établi aux Etats-Unis avait décidé, après une enquête recommandée et menée par Madame Sheila Maximilien de CRS, de mettre fin aux services de Douglas Perlitz. Aussi, ledit Conseil, avait-il décidé de transférer les fonds du Projet d’un compte de la SOGEBANK à la UNIBANK. Cette décision fut exécutée en octobre 2008.
Le CRS (Catholique Relief Service) ne tient pas ses promesses. Les services en faveur des enfants de rue sont en nette réduction. Chaque jour la nouvelle administration est obligée de réduire les services disponibles. Bien que payés pour une durée de 10 ans, les locaux du centre de Carénage sont fermés. La décision a été prise le 17 décembre 2008. La majorité du personnel est mise en disponibilité. Au Centre préparatoire de Carénage les services qu’on savait offrir aux enfants de rue étaient : Toilette, école – avec objectif de leur permette de changer de comportement et d’apprendre à intérioriser les principes sociaux, animation, casiers - pour l’entreposage des affaires personnelles des enfants de rue, soins de santé et accompagnement familial. Après, on référait les enfants jugés aptes à suivre une formation au Village. Là bas, les bénéficiaires ont accès aux services suivants : Ecoles primaire et professionnelle, dortoir, soins de santé, loisirs, suivi de l’accompagnement familial. Ce Village est, aussi, menacé de fermeture.
On comprend mal le silence des organisations de droits humains et de ceux qui se disent travailler au profit des enfants pauvres d’Haïti. Face à un tel comportement démissionnaire qui traduit le mépris qui traverse notre société aux réflexes de castes et de classes, Sra. María Josefina Paulino de la branche dominicaine de l’organisation Movimiento Para el Autodesarrollo Internacional de la Solidaridad (MAIS) , par contre, promet d’intervenir en vue d’empêcher que le territoire dominicain soit le refuge des pédophiles. Quoi attendre des acteurs haïtiens ?
Les haïtiens de l’intérieur et ceux de la diaspora peuvent aider en consultant le site : http://haitippt.org/Get_Involved.html. Nous ne devons laisser personne contraindre nos enfants à la pédophile. Nous devons supporter le Board actuel qui a eu le courage de commander une enquête d’une compagnie privée américaine et prendre la décision qu’il fallait à savoir : expulser Douglas Perlitz du Projet. Aujourd’hui, le prédateur utilise ses astuces et ses influences pour bloquer le projet.
De jour en jour les fonds manquent. Les enfants victimes sont ainsi punis pour avoir eu le courage de dénoncer les abus sexuels de Douglas et de collaborer avec la Police haïtienne. Ils sont coupables de n’avoir pas subi en silence les abus sexuels de Douglas Perlitz.
Pour avoir suivi depuis bientôt un an, l’Archevêque du Cap-Haïtien et Président de la Conférence Episcopale d’Haïti, Mgr Louis Kébreau et sa « Théorie de la Foi Agissante », nous continuons d’espérer une correction de cette situation anormale. En plus de l’enquête judicaire lancée suite à une plainte du BPM/DCPJ déposée le lundi 16 juin 2008 au Tribunal Civil du Cap-Haïtien, nous pensons que ceux qui croient encore dans l’ « Intégrité de la Personne Humaine », agiront en vue d’aider les enfants de rue de la deuxième ville d’Haïti. Nous refusons de les abandonner à leur sort, comme le font, les hommes d’affaire et cadres opportunistes de banque. Nous refusons d’aider le bourreau. En 2009, nous ne devons pas cautionner l’esclavage sexuel. N’agissons pas comme les chefs de tribus d’Afrique qui ont vendu leurs frères aux marchands d’esclaves. Nous ne devons pas accepter les précieux dollars de l’étranger corrompu et pervers. La souffrance des enfants du Centre Pierre Toussaint est celle de tous les enfants, même quand s’ils sont dans la rue.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit.), le 26 Février 2009, 13hres 55.
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