mardi 29 décembre 2020
L'émergence d’une Bourgeoisie et d'une classe moyenne Dominicaine est le résultat positif de l’occupation de la partie Est de l’ile par les forces haïtiennes, de 1822 à 1844.- #LeReCit
lundi 21 décembre 2020
Laënnec Hurbon est mal renseigné de la situation politique actuelle d'Haïti.- #LeReCit
Cyrus Sibert,
#LeReCit @reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr
21 décembre 2020
WhatsApp : + 509 3686 9669
Lisez notre texte sur la "stratégie du chaos permanent" en Haiti, à partir de ce lien : http://reseaucitadelle.blogspot.com/2020/12/coregroup-ani-agence-nationale.html
lundi 14 décembre 2020
#CoreGroup - #ANI (Agence Nationale d'Intelligence) : Le Droit d’#Haiti d’avoir les mêmes institutions de sa voisine la République Dominicaine.- #LeReCit
[ L'invocation du Droit de la "République d'Haïti" à avoir les mêmes institutions que la "République Dominicaine" peut aider à démasquer les faux “pays amis” et les véritables instigateurs du chaos permanent que connaît le pays. ]
L’arrestation de l’ancien député Arnel Bélizaire donne une idée de l’efficacité des ambassades quand elles sont directement menacées par la violence des groupes armés en Haïti. Cependant, quand c’est la population des quartiers populaires qui est la cible des kidnappeurs et des assassins politiquement motivés, il y a tout un dilatoire. Elles font semblant de ne pas comprendre la réalité, alors qu'elles disposent des moyens de renseignement de pointe et pourraient apporter un support efficient à la police haïtienne avec des drones, des snipers, des véhicules blindés et même du support aérien lors des opérations au sol.
Comment expliquer de telle passivité, alors qu’Haiti se trouve à la 3e ligne frontalière des Etats-Unis que représente la zone Nord-Ouest de la Caraibe?
Aujourd’hui, des anciens parlementaires, des trafiquants de drogue libérés prématurément par la justice américaine, des membres du secteur privé, l’opposition radicale, certains représentants de l’État et de la société civile, et même du secteur des droits humains entretiennent la violence à travers des gangs armés pour des intérêts divers.
Alors que certains lancent des menaces terroristes ouvertement sur les médias et/ou dans la presse, malgré les armes saisies en provenance des États-Unis ou de pays de l’Amérique latine, le gouvernement haitien est le seul à recevoir les blâmes de la Communauté internationale représentée par le "CORE GROUP".
On se demande, s’il ne s’agit pas de la fameuse “Stratégie du chaos permanent”, développée par les auteurs Michel Collon et Grégoire Lalieu dans le livre “La Stratégie du Chaos, Impérialisme et Islam”, entretiens avec Mohamed Hassan, dont les exemples parfaits sont la situation en Libye, en Syrie, au Yémen...
En effet, au 21e siècle, avec le danger des guérillas urbaines improvisées —- ( lisez, "The Accidental Guerrilla" de David Kilcullen, Edition Oxford Press )—-, les puissances occidentales n’ont pas besoin d’envahir des pays pour les contrôler. Il suffit d’attiser les luttes intestines pour le pouvoir et la richesse, d’armer des groupes clandestinement, tout en les protégeant contre les interventions répressives des autorités policières et judiciaires, au moyen de pseudo rapports de prétendues violations des droits humains.
Dans de telles conditions, aucune nation ne peut s’organiser, aucun État ne peut subsister, c’est le chaos permanent, la descente aux enfers. Le tissu social se déchire, les familles sont disloquées, les investisseurs en fuite. De plus, les jeunes sont isolés au profit des exploiteurs de toutes sortes; les mafieux, les trafiquants humains, d’organes ou de main d'œuvre forcée, la criminalité transnationale, en profitent, grandement.
Si nous considérons que, historiquement, le projet permanent de la Communauté internationale face à #Haiti a toujours été la mise en échec de sa révolution de 1804, suite à l’humiliante défaite infligée à la puissante armée française de Napoléon à Vertières;
vu l’hypocrisie qui entoure la question des gangs en Haïti;
et tenant compte de l’instabilité entretenue par la Communauté Internationale depuis le départ de Jean-Claude Duvalier, qui n'était pas plus dictateur que Augusto Pinochet et les Généraux dictateurs du Brésil, de l'Argentine, disons de l'Amérique du Sud;
on peut déduire que cette "stratégie du chaos permanent" a été expérimentée en Haïti et en Somalie, puis appliquée ailleurs comme en Libye, Syrie, Yémen...
Ainsi, on peut facilement constater comment Israël est libéré de la menace syrienne, grâce au "chaos permanent" qui existe dans ce pays.
Donc, après les cyber-attaques, le "chaos permanent" est une arme parfaite, la nouvelle arme de domination. Une arme efficace qui permet de faire l'économie des déploiements massifs de troupes à l’étranger à des coûts économiques et humains exorbitants.
Pour pallier ce problème, les autorités haïtiennes doivent lancer une campagne de réformes visant à "harmoniser les institutions haïtiennes avec celles du voisin et partenaire immédiat qu'est la République Dominicaine. Une République voisine qui dispose de Forces Armées, de plusieurs Agences de Renseignement, d'une Police militarisée, et surtout d'un Régime politique présidentiel.
Cette Communauté internationale qui blame les autorités haïtiennes pour toute décision visant à les aider à assurer leur obligation souveraine de police et de sûreté, n’a pourtant aucun problème avec les milices civiles qui opèrent en République Dominicaine.
Faut-il rappeler que nos voisins ont aussi connu de longue période de dictature dont la plus sanglante et la plus féroce fut celle du Général Rafael Trujillo, connu sous le nom de El Jefe.
On n’a pas besoin d’inviter le Canada, l'Organisation de la Francophonie ni la Caricom dans nos affaires internes. Le président Jean-Pierre Boyer avait utilisé la même stratégie quand il fallait doter le pays d’un Code civil. Il avait juste adopté le Code Napoléon, avec quelques changements superficiels.
Car, il n'y a rien de mal à importer des idées qui marchent, à s’adapter, ni même à suivre son compétiteur — en matière de marketing ou de gestion d’entreprise. Les romains, n'ont-ils pas adopté les idées des grecs? N'ont-ils pas envahi Carthage pour assimiler ses techniques maritimes quand le besoin de renforcer la marine romaine et de dominer la mer était nécessaire?
Au lieu de continuer à nous engluer dans des monstruosités importées d'Europe, comme la Constitution de 1987 qui ne correspond pas à notre réalité caribéenne, nous devons nous harmoniser avec ces voisins avec lesquels nous partageons l'île, les mêmes difficultés environnementales, géopolitiques, sécuritaires, migratoires, sanitaires…
Certes, les institutions dominicaines ne sont pas parfaites; mais, on peut utiliser cette stratégie pour construire des éléments de langage capables de démasquer les hypocrites et leur campagne sournoise anti-haïtienne maquillée en démocratie ou droits humains. Concrètement, cela permettra de développer des institutions haïtiennes comparables à celles qui existent de l’autre coté de la frontière, tout en les améliorant; comme les Romains l’ont fait avec les Grecs et les Carthaginois.
Cyrus Sibert,
#LeReCit @reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr
14 décembre 2020
WhatsApp : + 509 3686 9669
samedi 12 décembre 2020
Refleksyon sou ANI (Agence Intelligence Nationale). Eksperyans pèsonèl Cyrus Sibert nan batay kont gang kidnapè Willy Etienne.-
[ Si Japonè yo te konnen Etazini pa te gen yon 3e bomb atomik, yo patap janm aksepte depoze zam devan lame ameriken kite nan denyè limit li. Kidonk, yo te ka pa pedi 2e gè mandyal la. ]
Yonn nan defo pouvwa sa : toujou gen yon seri moun andedan’l pou izole prezidan an, anpeche’l konsilte lòt moun sou yon seri desizyon lap pran. Sa’w tande-a, yo gen espas pou gagote tout jefò kap fèt pou ranfòse leta, mete sekirite, rezoud pwoblem, epi kreye kondisyon pou devlopman. Sa vrèman dekourajan ! Sa fè lontan nap mande kreye yo sèvis ransèyman nasyonal pou peyi d’Haiti. Men, nèg yo sanble ap sabote pwojè sa. W ta di se espyon etranje kap travay, pou pase peyi d’Haiti anba rizib. Pa egzanp, nou goumen anpil pou Leta fè rapò sou evènman yo ak objektif pou enfòme enstans entènasyonal yo ak patnè Haiti sou evenman ki pase yo. Men, nèg yo pa janm fè anyen oubyen yo fè yo twò ta. Rezilta, lè wap li kominike depatman trezò meriken sou dosye LaSaline nan, w ka wè se rapò Pierre Espérance yo ke yo kopye. W santi gen yon travay ki pa fèt sou pwen sa. Nèg yo pa menm kite prezidan an wè si prochen etap la pral li menm. Se akize gwoup blakawout ak Lavalas bwezen akize’l direkteman nan dosye sa. Yo pral atake konseye li jiskaske yo kreye pèsepsyon ke lè se li menm kite bay lòd pou masak la. 5e kolòn nan ap byen travay andedan pouvwa sa. Se tankou plent Henry Ceant te pote a. Pami tout konpayi ki gen plizyè milyon dola vèt #Petrocaribe, se nom ti konpayi Prezidan Jovenel ki te gen yon ti kontra kelke milyon goud ke yo te mete. Epi tout moun t’ap di prezidan an “Kite Ceant frape, sa pa konsène’w!” Konsènan ANI kise (Agence Nationale Intelligence), menm jan Repiblik Dominiken genyen ajans ransèyman li, Haïti dwe gen ajans pa li tou. Okenn peyi, oken oganizasyon tankou OEA, ONU, CORE GROUP paka anpeche sa. Nou gen dwa sa kòm yon leta. Nou ka defann sa! Nou dwe defann sa! Men tout pwoblèm lan, se ki fason pou sa fèt? Kijan pou’l fonksyone? Sa ki ekri nan dekrè a demontre klèman ke yo priyorize entèvansyon. Yo di klèman ke ANI ap ka fè travay lapolis, aloske li te pi enpòtan pou konsantre’l sou kolekte ak analize enfòmasyon. Tou dabò, nap di, gen 2 lekòl panse sou kesyon entelijans :mardi 8 décembre 2020
#COVID19 : Haïti et la République Dominicaine, le vécu de deux nations sur une ile infectée.- #LeReCit
#COVID19 : Haïti et la République Dominicaine, deux tableaux différents pour une même épidémie.
À Santiago, 22 novembre 2020, 3 heure p.m., un chauffeur de taxi réclame 700 pesos pour nous transporter de l’aéroport à l’hôtel. On peut vite remarquer que le port de masque est obligatoire. On nous signale que c'est sous peine de se faire arrêter par la police.
Dans la soirée, dès 7 heures, c’est le couvre-feu. C'est la fameuse "Toque de queda". Durant la semaine, cela commence de 9 heures du soir à 5 heures du matin. Le week-end, précisément le samedi et le dimanche, de 7 heures du soir à 5 heures du matin.
En cas de violation du "Toque de queda", l'amende est de 15,000 pesos. Exceptionnellement, certains chauffeurs peuvent faire une demande d'autorisation leur permettant de travailler après le couvre-feu. Cependant, même quand le chauffeur est autorisé, le passager doit avoir un motif valable justifiant son déplacement durant le couvre-feu.
On nous apprend qu'avant, les autorités acceptaient des fêtes privées à l'intérieur d'une résidence, durant le couvre-feu. Mais, actuellement, c'est devenu plus strict. Les fêtes privées sont interdites, sous peine d’arrestation de tous les participants qui seront amenés au poste de police, le fameux “cuatel” (caserne).
Nous avons pu assister à l'entrée en vigueur d'un "Torque de queda". C'était un samedi, il était 7 heures du soir. Au bar, on se dépêche d'acheter une bouteille de bière "Presidente", et après de rentrer chez soi. Une décision qui dérange les maisons de commerce, car la clientèle se bouscule malgré tout. Les gens veulent se détendre, c'est triste de laisser passer une telle opportunité. Mais, on n'a pas le choix. Les autorités sont très strictes.
Dans la rue, une étudiante haïtienne, originaire de Limbé, qui attendait un taxi nous conseille d'être prudent. "Les autorités dominicaines sont très strictes après le couvre-feu" nous dit-elle.
" Les consignes sont strictes, à l'heure du couvre-feu si tu te fais attraper par la police, tu seras emprisonné pour la nuit, obligé de payer une amende ..... et condamné à faire des travaux de nettoyage de l'espace publique." a-t-elle ajouté.
N’étant pas au courant de ce dispositif, nous avons payé 1000 pesos en vue de convaincre un chauffeur de taxi de faire un trajet qui normalement coûte 500 pesos en temps normal. Cela pourrait même coûter encore moins, 50 pesos dans ces voitures assignées à un circuit fixe, et identifiées par des lettres alphabétiques A,B,C,D…M… et qui transportent 6 passagers.
Le chauffeur de taxi nous a précisé qu’il allait prendre le risque de se faire arrêter par la police, car il est déjà 6 heures 45. Nous n'avions pas eu de choix, il fallait regagner notre demeure pour y passer la nuit. Cela nous a coûté 1000 (durs) pesos. Mais, l’essentiel, les autorités dominicaines appliquent un couvre-feu strict dans la ville de Santiago, conformément à leur stratégie visant à combattre l’épidémie. Aussi, toute personne circulant dans la rue doit porter un masque. Dans tous les commerces, dans les restaurants, dans les espaces publics, le masque est obligatoire. Dès que tu sors de chez toi, tu dois porter un masque.
Cette capacité de l'État dominicain dans sa dimension centrale et/ou municipale de faire respecter ses consignes est extraordinaire.
Un tour dans la zone frontalière de Dajabon.
Port de masque obligatoire sous peine d’être arrêté. |
Dans le bus qui nous emmène dans la ville frontalière de Dajabon, tout le monde porte un masque. C'est la règle. Le contrôleur surveille à ce que ce principe soit respecté, de peur de se retrouver en difficulté avec la police qui exerce un contrôle strict.
« arrangez votre masque jusqu’au nez! », lance-t-il à un passager, avant de nous réclamer 100 pesos pour la boîte dans la soute à bagage.
Partout, les gens respectent le port de masque. On peut voir un peu partout quelques jeunes sans masque autour de marchand de viande frite et de manioc. Car, quand on mange on a le droit de l'enlever. A part cela, globalement, la consigne est respectée.
Brusquement, un marchand de fruits fait irruption, à l'intérieur du véhicule. Des sachets de pommes, de raisins ou de prunes sont proposés aux passagers qui n’ont rien acheté. L’ambiance COVID-19 semble limiter l’envie de consommer les produits proposés par ce marchand ambulant. Le masque qu'il porte n'a pas rassuré les potentiels acheteurs.
Faut-il signaler que les attroupements dans les stations de transport en commun, bus ou taxis, démontrent clairement que la distance sociale est impossible. Aussi, se demande-t-on, si le fait de se concentrer sur le masque et le couvre-feu, ne diminue pas l’un des éléments essentiels de prévention à savoir le lavage régulier et continue des mains? C'est notre constat. Munis de leur masque de protection, les gens ont tendance à négliger le lavage des mains.
Malgré tout, en termes de mesures préventives, les dominicains semblent faire mieux que nous, les haïtiens. Car, on n'a qu'à traverser le pont qui permet de traverser la frontière terrestre, symbolisée dans la partie nord de l'Île par la rivière Massacre pour qu'on puisse constater une autre situation, un autre tableau. En effet, pour les haïtiens, l'épidémie #COVID19 n'existe pas. Pas de masque! Au marché transfrontalier, comme dans les tap-tap (camionnettes de transport en commun), les gens ne portent pas de masque. Notre compagnon de route nous a même conseillé de ne pas porter de masque pour éviter d'attirer l'attention. Car, un masque peut signifier quelqu'un qui vient de l'étranger; surtout le type de masque bleu ciel, made in China.
Au marché de Ouanaminthe, les gens ne portent pas de masque. |
Du côté haïtien de la frontière, ce sont les voyageurs qui reviennent des grandes villes comme Santiago ou Santo Domingo qui font peur. Le bâtiment construit par l'Union Européenne sert de point de dépistage avec une équipe de jeunes portant des maillots MSPP/NE/OIM (Ministère de la Santé Publique du Nord Est et l'Organisation Mondiale pour la Migration) qui posent des questions sur ton parcours en République Dominicaine.
Si tu viens de la ville de Santiago, c'est la quarantaine. Donc, sur la frontière, des jeunes qui se font passer pour des guides volontaires, une façon de vous convaincre de leur verser quelques sous, vous explique l'astuce : "Ne dites pas que vous venez de Santiago ou de Santo-Domingo. Il faut juste dire que tu viens de Dajabon."
Au centre de dépistage, la température de ton corps est contrôlée. Mot de passe : Dajabon. On vous trempe le pouce droit, dans de l'encre bleu, vous êtes autorisé à rentrer en Haïti.
A la question "Pourquoi vous mettez en quarantaine des gens venus de Santiago ou de Santo-Domingo?", l'un des jeunes techniciens du service nous répond : "Ce sont des villes à forts taux d'infection #COVID19. C'est le même protocole pour les voyageurs venus des États-Unis ou d'Europe. Ils doivent-être placés en quarantaine pendant 3 jours, dans un local préparé en ce sens.”
Le centre de dépistage MSPP/NE/OIM |
Pourquoi trois (3) jours?
" Parce que les tests sont envoyés au Laboratoire national établi à Port-au-Prince, et cela prend trois (3) jours pour avoir le résultat" explique-t-il.
Et si le test est positif?
"Dans ce cas, la personne sera placée en isolement dans un centre de Fort-Liberté" répond-il.
“A Ouanaminthe nous avons un centre de quarantaine tandis qu’à Fort-Liberté, il s’agit d’un centre d’isolement. A ne pas confondre.” précise-t-il.
Selon les témoignages de personnes ayant été placées en quarantaine, c’est l'enfer. Il n’existe aucun service pour permettre à une personne de passer 3 jours et parfois plus dans ce centre. Sachant qu’en Haïti les délais sont souvent au taux du jour, 3 jours peut vite devenir une semaine et plus.
Aussi, nous rapporte-t-on qu'un ressortissant haïtien placé en quarantaine a failli se suicider, vu les conditions dans lesquelles il était gardé. Il est apparu à une fenêtre du bâtiment, avec corde au cou menaçant de se jeter, de se pendre et de se donner la mort. De plus, il y a l'histoire de cet homme qui s'est évadé à partir de l'une des fenêtres du centre.
Un voyageur placé en quarantaine à Ouanaminthe. |
Quand on regarde l’absence de distance sociale entre les gens en Haïti, le refus de porter de masque, et surtout la certitude que des milliers d’haïtiens en provenance de la Républicaine Dominicaine traversent la frontière à partir des points de passage clandestins, on ne peut s’empêcher de se demander : A Quoi sert ce programme de dépistage, de mise en quarantaine ou d'isolement?
Plus d’un pense que le véritable but de ce service, c’est le budget qu’il attire et les opportunités d'emplois qu'il offre à quelques jeunes chômeurs.
On peut même se demander si ce service n'est pas contre-productif, quand on considère que la République Dominicaine dans sa stratégie de relance de son industrie touristique ne durcit pas les procédures d'entrée sur son territoire pour les voyageurs venus des États-Unis ni d’Europe, où l'épidémie fait des ravages. Elle s’en remet à la stratégie des transporteurs aériens qui exigent que les tickets soient achetés 15 jours avant le vol. Une approche pratique vu qu’il est extrêmement difficile de voir une personne atteinte de COVID19, acheter un billet d’avion et que dans le cas où exceptionnellement quelqu'un le ferait, il serait facilement signalé par les détecteurs de température dans les aéroports. A moins qu’il soit un porteur sain (personne infectée asymptomatique).
De plus, considérant que les voyageurs arrivés à partir des aéroports d'Haïti ne sont pas placés en quarantaine, pourquoi traiter différemment ceux qui ont transité par la République Dominicaine. Certes, il peut y avoir une explication économique, c’est-à-dire une décision visant à décourager les transits par la République voisine. Là encore, c’est utiliser le service de dépistage covid19 à d’autres fins.
Bref, toutes considérations faites, toutes proportions gardées, ce fut un point d’honneur de voir sur la frontière haitiano-dominicaine pour une fois, sur le pont de la rivière Massacre, les contrôles stricts d'admission se font du côté haïtien. Un fait qui rappelle la ligne que formaient les haïtiens, sur ce pont frontalier, pour se laver les mains avant d’entrer dans la ville dominicaine de Dajabon.
Le COVID en Haïti reste un mystère. Où est passée l’épidémie? C’est la question qu’on se pose. Le Ministère de la Santé rapporte quelques cas de temps en temps, mais cela est loin des modèles de propagation d’une épidémie au sein d'une population d’environ 14 millions de personnes. Comme l’a fait remarquer un intervenant, lors d’une formation en #DataJournalism, il faudra établir des statistiques de contrôle, comme le taux de mortalité pour l’année 2020, en vue de déterminer si la maladie n’est pas en train de faire des ravages au sein des populations où les structures sont défaillantes où l'informel domine l'institutionnel ou le structurel. En ce sens, on se demande si les mairies sont en mesure de recenser tous les décès? Comment pourront-ils contrôler les 3 millions de personnes (1) qui existent en dehors des registres de l'État haïtien? Comment compter les personnes décédées en milieu rural?
Bref, soyons optimistes, n'ayons pas peur des bonnes nouvelles, restons aux faits !
Selon le site "Worldometers" en République Dominicaine, au 7 décembre 2020, on a recensé 149,138 cas de Coronavirus, 2,346 décès et 117,402 malades guéris. D'après les graphiques présentés, même quand le nombre total de personnes infectées continue d'augmenter, les nouvelles infections restent inférieures à la période de juin et de juillet quand elles avaient atteint un peu plus de 2000 nouveaux cas par jour, pour une moyenne d'environ 1600 nouveaux cas chaque jour. Pour le mois de novembre, la moyenne en République voisine descend aux environs de 700 nouveaux cas par jour. Il y a aussi une diminution considérable des décès. On ne sait pas s'il s'agit d'une meilleure prise en charge ou de la conséquence logique de la diminution du nombre de cas. (2)
Alors que pour Haïti, toujours selon le même site, on peut constater 9,399 cas de Coronavirus; 223 décès; et 8,148 malades guéris. (3)
Le mouvement continue de population entre Haïti et la République Dominicaine, et surtout le retour massif des haïtiens en Haïti lors de la période de panique de mars, d'avril et mai, n'ont pas provoqué une augmentation considérable du nombre de personnes infectées en Haïti. Un mystère qui peut servir de sujet de recherche pour les scientifiques.
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1- Données officielles divulguées lors du lancement de la campagne d'enregistrement des haïtiens non encore identifiés en novembre 2020.
2- https://www.worldometers.info/coronavirus/country/dominican-republic/
3- https://www.worldometers.info/coronavirus/country/haiti/