AUGUST 21, 2010 Interview de Jean-Claude Duvalier par Deborah Ball pour le Wall Street Journal
1 .The Swiss and Haitian governments claim that you stole the money in question from the Haitian state. What is your response to this? Where did this money come from?
Tout d'abord, il faut clarifier, de quels fonds s'agit-il ? Dépendant des sources il s'agit tantôt de 7 millions, tantôt de 5 millions, tantôt de 4 millions…..
Sur le montant exact je ne dispose d'aucun renseignement précis si ce n'est que cette somme quelle qu'elle soit, n'est que l'épargne que ma famille a constituée depuis plus de 60 ans a laquelle s'ajoutent les intérêts bancaires depuis plus d'un demi-siècle. Ces intérêts représentent à peu prés 80% du montant en question.
Le gouvernement suisse a bloqué ces fonds au motif qu'une procédure judiciaire aurait été initiée en Haïti. Non seulement aucune condamnation n'a jamais été prononcée contre moi en Haïti, mais mieux encore aucune procédure judiciaire n'a jamais été engagée contre les Duvalier, jusqu'à cette date, en Haïti.
Les deux décisions prises en 24 ans qui me concernent ont été rendues par les tribunaux français et suisses. Et ces deux décisions ont été rendues en ma faveur.
Criminal behaviour !
Laissez-moi saisir cette opportunité pour vous présenter en deux mots ce qu'a été mon gouvernement que j'ai voulu être avant tout un gouvernement d'ouverture.
Des mon accession à la présidence succédant à feu mon Père, à l'âge de 18 ans, en vu de maintenir l'équilibre politique dont Haïti avait besoin pour son développement économique, j'ai fait appel à tous les exilés pour qu'ils viennent apporter leurs contributions au développement de ce pays. Un certain nombre a répondu positivement. Parmi eux il y en a qui sont même devenus ministres ou ambassadeurs…
Pour y parvenir, mon premier geste a été de neutraliser toutes les forces négatives qui pouvaient constituer un obstacle à l'émergence de structures démocratiques réelles en Haïti. Ce n'était pas chose facile, croyez-moi, mais je me suis attelé à la tache.
Regardez ce qui se passe en Haïti depuis mon départ :
Combien de leaders politiques, combien de syndicalistes, combien d'étudiants, combien de journalistes ont été assassinés, exécutés sans l'ouverture de la moindre enquête. Le plus petit de ces cas eut soulevé la conscience et l'indignation de la communauté internationale durant ma présidence !
Combien de dirigeants, de sénateurs, de chefs de police, … ont été poursuivis aux États-Unis même, pour leur implication dans des trafics illicites et criminels durant ces 20 dernières années ?
Ni moi-même, ni aucun membre de mon gouvernement ou de mon administration n'avons jamais fait l'objet de poursuites pour conduites criminelles, ni n'avons été mis en accusation pour trafics illicites de tout genre, pendant ou après ma présidence.
Parlant de « criminal behaviour » vous vous trompez d'époque et de personne !
Quand j'entends les milliards qui ont été dépensés en Haïti versus les réalisations au cours de ces 20 dernières années, il faudrait que l'on demande comptes.
Demandez donc au peuple haïtien librement s'il vivait mieux avant ou s'il vit mieux aujourd'hui…et faites-moi part du verdict.
C'est pour moi avant tout une question de principe que de défendre l'honneur de feu ma mère et, j'irai même devant la cour européenne des droits de l'homme pour défendre son honneur. Faut-il clarifier que le compte bancaire en question est celui de la Fondation de feu ma mère.
Choqué. C'est le comble ! Pendant longtemps les pays du vieux continent représentaient pour tout le monde le symbole même de la démocratie par excellence ou se pratique la séparation des pouvoirs et la suprématie de la loi.
Figurez-vous que la plus haute instance judiciaire suisse,- la cour suprême fédérale,- ordonne le déblocage et la restitution de ces fonds et le gouvernement suisse, sans obtenir la permission d'un tribunal, ordonne de maintenir le blocage et propose au parlement suisse de voter une loi rétroactive qui lui permettrait de disposer de ces fonds comme il l'entend !
Même dans ce que vous appelez vous autres les républiques bananières on n'aurait pas osé.
Cette affaire sans précédent, remet en question la crédibilité de tout le système financier suisse.
Dés lors, qu'un état ne respecte plus les décisions de ses propres tribunaux il n'y a plus d'état. Même en Haïti, on ne verrait pas cela !
Paradoxalement, il y a une affaire Duvalier en Suisse alors qu'il n'existe pas d'affaire Duvalier en Haïti.
Et cette loi rétroactive proposée par le gouvernement suisse vise à subtiliser les fonds d'un client de l'UBS pour être envoyés au gouvernement le plus corrompu de toute l'Histoire haïtienne.
Pendant que je vous parle et que l'on dénie à ma mère plus de 60 ans d'épargne familiale, un proche collaborateur de ce gouvernement haïtien ayant moins de 3 000 euros de salaires mensuel, a pu accumuler, en moins de cinq ans, plus de 25 millions d'euros de dépôts bancaires en Suisse !
Après le séisme du 12 janvier 2010, date aussi de l'arrêt de la cour suprême fédérale suisse, j'ai choisi de faire don des fonds de la fondation de feu ma mère, Simone Ovide Duvalier à la croix rouge américaine (compte tenu de la proximité des deux pays) en vue d'apporter une assistance d'urgence aux victimes des communes de Léogane, Carrefour, Port-au-Prince,…
Le gouvernement suisse soutient qu'il bloque ces fonds à la demande du gouvernement corrompu d'Haïti et les donnera en cadeau à une organisation suisse de préférence pour pouvoir subvenir aux besoins de la population haïtienne.
Si l'intention du gouvernement suisse était réelle à l' endroit du malheureux peuple haïtien, c'eut été la bonne occasion de négocier avec les bénéficiaires de la fondation.
J'ai de bonnes raisons, - en ayant en mémoire le précédent juif - de douter des bonnes intentions du gouvernement suisse a l'égard du peuple haïtien.
Bien sur, les épargnes de ma famille existent sur un compte de l'UBS depuis plus d'un demi-siècle ! ◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦ By DEBORAH BALL AUGUST 21, 2010Switzerland has been trying to give the money back to Haiti for nearly 24 years. But the simple act of returning allegedly ill-gotten gains has proven harder than it sounds. The money sits frozen in Swiss banks, held up by Haiti's inability to mount a case against Mr. Duvalier Next month, Switzerland's lower house will vote on a bill that could pave the way for the return of the money to Haiti—and potentially clean up its reputation as banker to the world's strongmen. The law would make it easier for Switzerland to return money to countries known to be corrupt. In the case of Haiti, it would override a January court ruling that found the statute of limitations on Mr. Duvalier's alleged crimes was up, and ordered the money be returned to him. The ruling came just hours before a devastating earthquake in Haiti killed as many as 220,000 people and caused an estimated $7 billion in damages. "We don't want this money," said Swiss Foreign Minister Micheline Calmy-Rey in an interview. "It belongs to Haiti." But if the law doesn't pass, Switzerland will have to hand the money back to Mr. Duvalier. In an email to The Wall Street Journal, Mr. Duvalier, who lives in exile in France, denied any wrongdoing and said the money belongs to him and his family. And he's livid that the money remains frozen despite the January court ruling. "Not even a banana republic would dare such a thing," he wrote in the email. "This unprecedented move calls into question the entire Swiss financial system." For two decades, the Swiss government repeatedly extended the freeze by resorting to a blanket constitutional power to act in its national interest. Meanwhile, Mr. Duvalier filed several appeals with Swiss courts to get the money back. In 2007, the political situation in Haiti shifted. The new president, Rene Preval, made fighting corruption one of his government's principal goals. In early 2007, Mr. Preval called Louis Joinet, a prominent French magistrate who was advising the Haitian government on human rights issues for the U.N. "How about seeking Duvalier's extradition?" the president asked, according to Mr. Joinet's recollection. Mr. Joinet says he feared that would mobilize Mr. Duvalier's supporters in Haiti, and instead suggested he go after the money in Switzerland. The Haitian president agreed, according to Mr. Joinet. A Haitian government spokeswoman didn't respond to requests for comment. (Pourquoi ne pas demander l'extradition de Duvalier? a demandé Le président – Rene Préval-, conformément au souvenir de M. Joinet. M.Joinet dit qu'il craignait que cela permettrait de mobiliser les partisans de M. Duvalier en Haïti, et a plutôt suggéré qu'il ailles récupérer l'argent en Suisse. Le président haïtien en a convenu, selon M. Joinet. Un porte-parole du gouvernement haïtien n'a pas répondu aux demandes de commentaires. ) In August 2007, Mr. Preval sent a letter to the Swiss president saying it was "the firm intention of the Haitian government" to pursue criminal charges against Mr. Duvalier so it could secure the return of the money. In response, the Swiss extended the freeze for another year and paid for a Geneva-based lawyer to work with World Bank and Haitian officials to put together a criminal case. The following May, Port-au-Prince re-filed its request for the money with Bern, which approved it in February 2009. Mr. Duvalier promptly filed an appeal in Switzerland's Federal Criminal Court. The Haitian government was already mulling projects the money could go toward, such as new schools or a hydroelectric plant, according to Mr. Succar, the Haitian lawyer working with Mr. Preval's office on the case. Then, on Jan. 12 of this year, just hours before the earthquake struck Haiti, Switzerland's highest court ruled that the money had to be returned to Mr. Duvalier because the statute of limitations on his alleged crimes had expired. Even amidst the chaos of the earthquake, the news from Switzerland was a blow. "It was a great disappointment," says Mr. Succar. "We had dedicated considerable efforts to the case and we were expecting to get the money back." After the Duvalier ruling, the Swiss government once again froze the money to give it time to write the new bill. The Swiss Senate passed the bill in June and the lower house will vote on it in September. If it passes, Bern could return the money to Haiti next January. In an emailed statement, Mr. Duvalier said should the law pass, he intends to "use every possible recourse, including an appeal to the European Court of Human Rights." If the funds were returned to him, he would donate them to the American Red Cross for disaster relief in Haiti, he added. ◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦◦ ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
lundi 30 août 2010
Interview de Jean-Claude Duvalier par Deborah Ball pour le Wall Street Journal.
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