Haïti - Comment rendre impossible l'accession de délinquants au pouvoir ?
Cyrus Sibert, AVEC L'OPINION,
reseaucitadelle@...
Radio Kontak Inter, 94.9 F.M.
Cap-Haïtien, Haïti
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Cap-Haïtien, Haïti
Le Lundi 14 mai dernier la ville du Cap-Haïtien a connu une réunion des Barreaux d'Haïti. En effet, à l'occasion de la Saint-Yves, sous l'initiative de la Fédération des Barreaux d'Haïti F.B.H, assistée de la NCSC (National Center for State Courts), tous les bâtonniers des différentes régions du pays ont participé à une séance-débat sur la réforme judiciaire. Le projet de loi relatif à l'Ecole de la Magistrature (déposé actuellement au Parlement haïtien), le Projet de législation portant sur l' organisation et le fonctionnement de l'Institut supérieur des professions juridiques (préparé en janvier 2006 par le Gouvernement de transition), l'Avant projet de loi relatif à l'Ecole de la Magistrature (préparé en 1998) et l'Etude évaluative sur l'école de la Magistrature réalisée par Me Monferrier Dorval pour le compte de l'IFES en janvier 2004
De l'intervention de Me Gérard Gourgues nous retenons, " Il y a un vieux Clairon de Vertières pour mobiliser les patriotes chaque fois qu'Haïti est en danger", une citation de TACITE: " Ituri in aciem majores et posteriori cojitate" (Chaque fois que vous allez au combat souvenez vous de vos ascendants et de vos descendants.), la nécessité d'une grande croisade du bien public, les grandes règles de l'éthique: l'honneur, la dignité, la loyauté et la fidélité envers la loi, une déclaration de Tolstoï : Le pire mal, ce n'est pas la force des méchants mais de la faiblesse des meilleures, la corruption est la 11ème plaie de l'Egypte, Les demi mesures n'apportent aucune construction positive et durable et l'appel de joindre la mobilisation à l'action.
C'est dans cette atmosphère de débat et de critiques constructives qu'une déclaration - jugée intempestive, par un législateur - est faite: Cyrus Sibert, insiste sur la nécessité d'institutionnaliser l'archive de la justice en vue de pouvoir constituer, de rendre accessible le casier judiciaire de chaque citoyen. Pourquoi? Pour éviter que des délinquants accèdent au pouvoir.
C'est cette proposition qui a été qualifiée d'intempestive par le Député de Cayes-Jacmel. Il a pris la parole pour demander à l'assistance de ne pas considérer une telle proposition. Le terme de délinquants au pouvoir est trop fort…
D'autres participants et parlementaires présents n'ont pas compris l'intervention du député de Jacmel. Nous avons enquêté sur la réputation de ce parlementaire. Tout le monde dont, ses collègues, lui concèdent la crédibilité. Il est, au dire du Député Larêche, honnête et crédible
Si l'une des fonctions de la justice est d'épurer la société, nous devons mettre des balises pour éviter que des délinquants aient accès au pouvoir. Comment certaines personnes, connues pour leurs actes de banditisme, ont pu avoir leur certificat de bonne vie et mœurs, en vue de se faire élire à la tête de l'Etat ? La réponse est que toute personne ayant la possibilité de payer 150 gourdes (soit 4 dollars U.S.) à un greffier d'un Tribunal Civil de la République, aura son certificat de bonne vie et mœurs, sans examen de dossiers.
Un député de l'actuelle 48ème législature, collègue du député de Cayes-Jacmel, à même été élu, alors qu'il était emprisonné par le juge d'instruction qui enquêtait sur son implication dans un vol de voiture et association de malfaiteurs.
Notre intervention visait à attirer l'attention des responsables sur cette situation, vu que nous étions dans une réunion jugée sérieuse pour débattre de la réforme judiciaire. Notre proposition était complémentaire à celle de Dr Charles Manigat, sur la nécessité de construire un dossier pour chaque Magistrat. La pratique étant de transférer un Magistrat corrompu vers une juridiction supérieure, ou de réadmettre dans le système, à la faveur d'une conjoncture politique, un Magistrat révoqué dans le passé pour faute grave.
En conclusion, les bâtonniers des différents Barreaux estiment nécessaire, un temps raisonnable pour permettre aux auxiliaires de la justice et à tout citoyen intéressé de produire des réflexions sur la Réforme.
Mais, comme d'habitude, en Haïti, on organise juste un déjeuner causerie pour légitimer des projets de lois, dans ce cas, préparés par la MINUSTAH.
Si l'OEA (Organisation des Etats Américains) avait profité des élections pour aider Haïti à se doter des données sur l'identité de sa population active, il serait à l'honneur des nationaux de moderniser les archives judiciaires, de les rendre accessibles, en vue de faire un distinguo entre les délinquants et les honnêtes gens; de les mettre en quarantaine, et d'éviter à ce que l'Etat soit dirigé par des délinquants. Lorsqu'on connaît le désir de la majorité des haïtiens d'exercer le pouvoir, seul moyen de promotion sociale dans un pays peuplé de misérables en proie à la précarité, un tel projet dissuadera plus d'un à sombrer dans la criminalité.
Cyrus Sibert,
Cap-Haïtien, Haïti
29 Mai 2007
Cap-Haïtien, Haïti
29 Mai 2007
Cyrus Sibert vous invite à suivre ses émissions
sur 'Radio Kontak Inter' 94.9 F .M., Cap-Haïtien, Haïti.
Tel : 509-449-5707 / 509-686-9669
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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)
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