jeudi 2 décembre 2010

Haiti-Élections : L'ONU menace le retrait de ses troupes...1ere étape dans la chute de Préval. Par Cyrus Sibert

La déclaration d'Edmond Mullet a l'AFP est un élément important dans l'analyse des marges de manoeuvre du régime de René Préval dans cette crise post-électorale.

«l'ONU partira "si la volonté populaire n'est pas respectée"», cette déclaration au milieu d'une crise électorale rappelle étrangement les pressions de l'ONU sur le gouvernement provisoire de Gérard Latortue pour la proclamation de René Préval dès le premier tour en 2006.

N'ayant a sa disposition aucune force d'attrition nationale, la présence des troupes de l'ONU est une garantie indispensable pour le gouvernement en place. Depuis toujours, Préval fait de la Minustah son allié stratégique pour la stabilité de son régime. Les troupes de l'ONU l'ont déjà sauvé en 2008 quand des émeutiers de la faim avaient tenté d'envahir le Palais National. Cette déclaration du Représentant du Secrétaire Général de l'ONU en Haiti semble sonner le glas. Préval vient de perdre son principal soutien. Face aux émeutes annoncées, si le Conseil Électoral manipule les résultats en faveur du pouvoir en place, la chute est pour demain.

Si la déclaration de Mullet peut-être interprétée comme un attachement au scrutin du 28 novembre 2010, le fait de mettre l'accent sur "la volonté populaire" au lieu de "décision du CEP" est une mise en garde contre les manoeuvres du parti au pouvoir d'utiliser de faux procès-verbaux et de manoeuvrer pour changer les résultats en faveur de Jude Célestin.

"Si la volonté du peuple est respectée et reconnue par le Conseil électoral haïtien, il n'y aura aucun problème, la communauté internationale va s'engager et aider le nouveau gouvernement à faire face à des défis énormes. Nous continuons de faire confiance aux membres du Conseil électoral, nous verrons s'ils sont à la hauteur des circonstances et s'il n'y aura ni intimidation, ni argent qui les feront changer", a dit M. Mulet. Cette citation exprime un doute quant a la capacité du CEP de résister aux pressions allant dans le sens d'une manipulation des résultats du scrutin. Mieux vaut tard que jamais, la mobilisation populaire a forcé Edmond Mullet a ce mettre au coté du peuple en rejetant toute manoeuvre du régime a partir du CEP .

Ce jeudi 2 novembre 2010, des rumeurs faisaient état d'une possible d utilisation des manifestations spontanées de la population mécontente le jour du vote pour disqualifier Michel Martelly.

Après une évaluation de la situation sur le terrain, l'ONU semble avoir opté pour la protection de son image, de son personnel de terrain et son avenir en Haiti. Cette déclaration de Monsieur Mullet est sans équivoque une réponse au Sénateur Joseph Lambert qui s'amuse a jouer avec le feu. Si, par naïveté et/ou par entêtement, le régime en place se trouverait confronter a la violence, il sera obligé d'y faire face seul en utilisant la Police Nationale et ses gangs.

Logiquement, si l'ONU maintient cette position, on devra s'attendre a une démission de René Préval, suivie de son départ pour l'exil. Car, nous voyons mal déjà le président Préval accepter un deuxième tour entre Mirlande Manigat et Michel Martelly. A moins, qu'il ait le support militaire et politique d'un pays allié fort pour combler le vide laissé par la Minustah.

Encore une fois, le pouvoir d'Etat paie les conséquences de l'absence d'une armée nationale ou du moins d'une gendarmerie nationale. C'est amusant quand c'est un anti-militaire comme René Préval qui paie les conséquences de l'absence de l'armée d'Haiti.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
2 décembre 2010
www.reseaucitadelle.blogspot.com
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