Secretaire d'Etat Brian A.Nichols and PM de facto Dr Ariel Henry |
Depuis l'assassinat du président Jovenel Moise, l'Administration du Président Joe Biden mène une diplomatie partisane donnant carte blanche au gouvernement des assassins dirigé par le premier ministre Ariel Henry en Haiti. Avec un cynisme incroyable, l'homme indexé dans la mise à mort du président constitutionnellement élu d'Haïti obtient un chèque en blanc pour engager le pays, dépenser les recettes du trésor public, comme bon lui semble. Le 7 février dernier qui marque la fin de la mission qu’il s'était lui-même fixée, est passé comme un jour normal. Aucune note du syndicat des diplomates occidentaux affectés en Haïti, le fameux COREGROUP, pour condamner la répression violente des manifestations pacifiques qui réclamaient la démission de l’imposteur qui a tout fait pour ne pas organiser les élections promises.
Le peuple haitien a eu droit à une campagne médiatique du Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats-Unis qui, personnellement, a arpenté tous les médias de la capitale haïtienne en vue d’imposer au peuple haitien l’idée qu’il est condamné à vivre sous un régime dictatorial, non élu, sans aucune légitimité…et que seul compte le support des Etats-Unis au "Roi Henry", rejetant ainsi tout mouvement pacifique appelant au départ de l’imposteur. En agissant de la sorte, les Etats-Unis se sont associés à un régime impopulaire, nul, nihiliste et violent, dont les liens avec ceux qui ont assassiné le président constitutionnel sont évidents.
Un mois après, mars 2024, un mouvement de rébellion des gangs armés fait irruption dans la capitale haïtienne avec des revendications qualitatives i.e. de nature politique. Son porte-parole Jimmy Chérizier alias Barbecue explique sans ambages que les "hommes armés" réclament le départ du Premier Ministre Ariel Henry et prônent une nouvelle approche révolutionnaire dénommée "Vivre Ensemble". Ils ont attaqué plusieurs commissariats de Port-au-Prince, la Capitale haïtienne, mettant la Police Nationale sur la défensive après qu’elle a perdu plus de 6 de ses membres.
Les leaders Moise Jean-Charles et Guy Philippe, qui prônaient avant une révolution pacifique en vue de débarrasser le pays de la dictature de Ariel Henry le 7 février 2024, annoncent une alliance et un Conseil présidentiel. Ils ordonnent la poursuite de la luute et appellent le peuple à la mobilisation générale pour une révolution nationale.
Il est à noter que Moise Jean-Charles s’est toujours présenté comme un fanatique de Cuba, du Président Nicolas Maduro de Venezuela, du président Vladimir Poutine avec le drapeau russe dans toutes ses manifestations de rue et de la Gauche Sud-Américaine en général. Quant à Guy Philippe, cet ancien commissaire de police et ancien chef de la rébellion armée de 2003, il vient tout juste de sortir de prison aux Etats-Unis où il a été humilié dans une affaire de blanchiment d’argent de la drogue. Ce jeune officier charismatique a été formé en Équateur (Amérique latine) et épouse les idées populistes de Hugo Chavez. Aux abois, les masses populaires voient en ces deux personnages l’espoir de sortir le pays du chaos. Moise Jean-Charles et Guy Philippe jouissent actuellement d’une popularité considérable en Haiti.
De plus, il y a le facteur déclencheur :
Ils sont de plus en plus nombreux les vidéos circulant sur les réseaux sociaux de chefs de gangs qui reprochent au Premier Ministre De facto Ariel Henry de les avoir trahis en signant un Accord avec le Kenya pour le déploiement d’une force multinationale dont la principale mission est leur extermination. Ce qui rappelle le ralliement historique des bandes armées face à l'expédition de l'armée Napoléonnienne dirigée par le Général Leclerc en 1803.
Or, sur la scène internationale, la Russie, la Chine et de nombreux pays de l'Amérique latine se sont toujours opposés à l’idée de mission militaire en Haïti. Au Conseil de Sécurité de l'ONU, le veto Russe et/ou Chinois est toujours utilisé pour bloquer les résolutions allant en ce sens. Récemment, à une réunion des pays de la Caraïbe, le président Nicolas Maduro a dénoncé l’idée de force étrangère en Haïti.
Déduction logique : les gangs armés qui ont servi la politique du Premier Ministre Ariel Henry, le gouverneur plénipotentiaire de l'Administration Biden en Haïti, décident d’abandonner leur chef pour trahison, parce qu'il vient de signer leur extermination au Kenya. Ce faisant, ils décident de rejoindre “la coalition anti-déploiement de troupes étrangères en Haïti” que dirige le Sénateur Moïse Jean-Charles et le Commandant Guy Philippe; une position partagée par le Venezuela, la Russie, la Chine, Cuba, le Nicaragua et d’autres leaders de l’Amérique latine qui risquent de les supporter.
Washington et tous ceux qui ont soutenu le Premier Ministre Ariel Henry - malgré les preuves de collusion avec les assassins du Président Jovenel Moïse et de ses pratiques d'instrumentalisation des gangs criminels pour justifier son refus d’organiser des élections et se maintenir au pouvoir - ne pourront pas critiquer ces gangs armés qui décident aujourd’hui de changer de camp. C’est la dure conséquence d’une diplomatie immorale et cynique. Elle dé-légitimise tout jugement de valeur morale quand cela tourne à son désavantage.
Comment les mêmes dirigeants américains qui ont demandé au Gouverneur de New York Andrew Cuomo de démission pour une allégation d’harcellement sexuel peuvent-ils supporter Dr Ariel Henry contre qui des preuves directes pèsent dans l’assassinat du président Jovenel Moise?
En conséquences, aujourd'hui, Haïti évolue dans les bas-fonds de la realpolitik où les rapports de forces violentes influencent l’arc de l’histoire.
Sommes-nous en train de vivre le scénario des pays de l'Afrique de l'Est - Niger, Mali, Burkina Faso?
Dans le contexte actuel, tout déploiement de forces militaires internationales sera perçu comme une mission de protection de la personne du Premier Ministre Ariel Henry. Ce qui expose les policiers du Kenya, des pays de la CARICOM et autres dans un climat de lutte politique partisane avec le risque d’amplifier les combats dans la Capitale haïtienne et d’engendrer des guérillas accidentelles “Accidental guerilla”. Une mission de paix qui risque de transformer Haïti en champ de bataille entre belligérants géopolitiques avec des dommages collatéraux considérables.
La conjoncture peut-être plus compliquée qu’on le pense.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
07 Mars 2024
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