Par Cyrus Sibert
Cap-Haitien, le 22 Mars 2009 (Le Ré.Cit)
C’est par un cocktail à Rival Hôtel qu’on a inauguré, le samedi 21 mars 2009, à 19 heures, l’arrivée de la ligne maritime Mediterranean Shipping Company Limited (MSC) au Port du Cap-Haitien. Les sociétés haïtiennes Cap-Terminal S.A. (CTSA) & Mediterranean Shipping Company Limited Haïti S.A. avaient lancé une invitation en ce sens. Des hommes d’affaire comme Malherbe Dorvil, Président de la Chambre de Commerce et membre de la commission Présidentielle de compétitivité, Hans Brother Shutt de Royal Caribbean, Lesly Nazon de Distillerie Nazon, Nonce Zéphir et Dany Zéphir de Maison Norvella, Marc Georges de Total Shipping, Madame Natacha Barrella de UP 2 Date Travel Service, Yves Bastien de l’Hôtel Beau Rivage sont au nombre de personnalités à prendre part à l’évènement. Le Ministre du Commerce Madame Marie Josée Georges Garnier s’était fait représenter par Madame Dieudonne E. Luma Consultante du Ministère pour le Nord, en attendant l’établissement d’un Bureau Départemental dans le Nord.
Après une série d’échanges cordiaux, Demetrios Torres Fernandez de Cap-Terminal S.A. s’était présenté pour souhaiter la bienvenue aux invités et introduire la MSCH. Dans une brève allocution, Monsieur Fernandez voit en l’arrivée des navires de la Mediterranean Shipping Company de « témoignage du potentiel économique de la région ». Il qualifie les démarches des hommes d’affaire qui ont milité en ce sens de « volonté de faire de ce département un nouveau pôle économique avec comme moteur une meilleure organisation du transport maritime, un service indispensable pour la création d’industrie à l’exportation ». Il a conclu par un jeu de mots à partir du sigle de la branche haïtienne de la compagnie : MSCH (Meilleur Shipping au Cap-Haïtien) ou (Meilleur Service au Cap-Haïtien).
L’office Manager de MSCH, Madame Edwige V. Moïse dans son allocution en a profité pour faire une brève historique de la MSC. Fondée en 1970, la Mediterranean Shipping Company est la deuxième au niveau mondial et la première en Haïti avec 25% de part de marché. La compagnie joue un rôle important dans l’économie haïtienne, vu qu’elle assure les échanges entre Haïti et le marché mondial. Sa présence dans le Nord va changer la dynamique économique de la région. Elle travaille avec 400 agences spécialisées dans le transport de container au niveau local. MSCH agent exclusif est représentée au Cap-Haïtien par Prestige Shipping de Pierre Bélizaire et Cap-Terminal de Catherine Bell. Elle a présenté ses félicitations aux deux représentants et rassure que des services réguliers seront offerts. Dans les semaines à venir, Cap-Terminal et MSCH recevront au moins 2 navires par mois. Toujours, selon Madame Moise, l’arrivée des deux navires accueillis officiellement en Novembre 2008 et en Janvier 2009, n’a été qu’un début. Le Port de la ville du Cap-Haïtien est compté parmi les 200 ports desservis par les navires de la MSC.
Les réactions de l’assistance étant sollicitée, Nonce Zéphir de la Maison Norvela , l’un des plus anciens établissements d’exportations de denrées du Nord, est intervenu pour signaler qu’il faut rendre justice à qui justice est due. Car MSC ne fait que reprendre un service déjà rendu par Haïti Shipping Line Company. Il en a profité pour mettre l’accent sur les prix : Pourquoi de meilleurs prix ? Les prix au Cap-Haïtien sont deux (2) fois plus chers qu’à Port-au-Prince. Monsieur Zéphir s’est enorgueilli d’être à la tête de la plus importante compagnie en termes d’exportation. Ses exportations aideraient à couvrir 99.5 des frais de MSCH.
Ce à quoi le Directeur Financier, Madame Moïse ne s’était pas opposé. Elle rappelle que la MSCH est prête à négocier de nouveaux tarifs. Toutefois, elle a mis l’accent sur les difficultés liées aux lancements d’un nouveau service. Le Directeur financier, Madame Marie Carline Altiné, interrogée sur le facteur prix, a enchaîné dans le même sens, signalant que la réduction des prix est fonction du volume. « Quand à Port-au-Prince MSCH transporte 600 containers, au Cap-Haïtien la compagnie n’a droit qu’à 50. Elle se dit confiante dans l’avenir, car à Port-au-Prince ils avaient débuté avec 25 containers pour atteindre aujourd’hui 12 000 par an. »
Plusieurs investisseurs pensent que le Nord ne pourra pas développer de parcs industriels ni profiter de la loi Hope, si une compagnie de transport maritime ayant des navires de grande capacité avec des itinéraires réguliers ne fréquentent son port. Selon eux, cela a toujours été un problème pour la région. « Avec MSC qui a déjà des contrats dans la zone, à Freeport, en République Dominicaine et à Port au Prince, nous avons dans la zone un élément indispensable au développement du commerce et de l’industrie. »
Même quand les citoyens ne voient pas encore les promesses électorales de réaménagement de la ville du Cap-Haïtien faites par René Préval, en 2005, sur la place Notre Dame, les initiatives pour le décollage de la côte Atlantique d’Haïti, donc le Grand Nord, sont multiples. L’Association Touristique d’Haïti / branche Nord, la Chambre de Commerce d’Industrie et des Professions du Nord, des groupes professionnels pour l’écotourisme, l’Association des Medias du Nord AMEN, le RCPN (Réseau de Correspondants de Presse du Nord), les groupes de jeunes et comités de quartiers, sont autant d’espace où la problématique du développement du Nord est quotidiennement débattue. Les habitants du Nord veulent jouir des possibilités offertes par la route Cap-Ounaminthe-Dajabon, la Centrale électrique Jose Marti du Cap-Haïtien et le développement du site balnéaire Labadee. Ils ne se laissent pas décourager par l’état désagréable de la route nationale #1 et ses conséquences sur les conditions de transport. Car le développement de la région est incontournable. Pour preuve, les groupes monopolistiques qui croyaient que la stabilité de leurs investissements à Port-au-Prince était fonction de l’inexistence d’un aéroport au Cap-Haïtien, réalisent aujourd’hui que les ressortissants haïtiens sont de plus en plus nombreux à transiter par la République Dominicaine évitant Port-au-Prince. Le développement du Nord est inévitable. Les investisseurs haïtiens doivent changer de mode d’approches. L’arrivée d’une ligne maritime qui permettra de transporter plus rapidement et régulièrement des biens est accueillie favorablement par la population. L’Etat prendra les mesures qui s’imposent pour dynamiser le secteur. Les agents de douane qui s’érigent en ‘‘chefs’’ capables de suspendre le débarquement d’un navire, faute de pots de vin, doivent être réprimés, car les bateaux de la Mediterranean Shipping Company ne pourront mouiller que durant « 24 heures » dans le port du Cap-Haïtien.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 22 Mars 2009, 15 heures 47.
1 commentaire:
Le vaste echec de notre pays est la
centralisation et la division de nos
compatriotes.La republique de Port-au-Prince,ce royaume d'insalubrite n'a
trouve de reponse aux difficultes.La realite
d'Haiti dont l'economie est en periode
de marasme refuse la decentralisation.
Les mercenaires de Port au Prince sont
echoues.Il revient aux nordistes de
passer a l'action.Le relancement du touriste des actions specifiques doivent etre envisagees:L'amenagement
de l'aeroport du Cap en vue de permettre son classement dans la categorie d'un aeroport pour recevoir
dans des conditions satisfaisantes des
(airbus Jet)avions moyens et longs.Il
est temps de prendre des mesures necessaires pour tranformer l'aeroport du Cap Haitien en un etablissement a caractere commercial.
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