lundi 15 novembre 2010

Flash! Raz-le-bol, émeutes, un Sénateur fait des promesses.

Le sénateur Moise Jean-Charles vient d'intervenir sur Radio Venus FM pour rassurer la population, leur demandant de garder son calme; le gouvernement promet de résoudre les problèmes dans le Nord, les infrastructures, drainage et santé sont les priorités du pouvoir en place, a t-il déclaré.

Le mouvement spontané serait de nature populaire. Les dirigeants haïtiens commettent souvent l'erreur d'ignorer l'opinion publique.

1- Les gens ont peur du choléra. Il n'y a pas de service pour transporter les malades a l'hôpital. La mairie jette les morts dans des camions de fatras. Il y a une pénurie de chlore et de produits pour traiter l'eau, beaucoup de familles qui subsistaient a partir du commerce de restauration se retrouvent sans ressources financières avec l'épidémie qui fait rage. De plus, même sans ressource, elles doivent acheter des produits pour prévenir le choléra: moins de ressource, plus de dépenses, la mort est garantie.

2- Des rumeurs circulent contre la Minustah. A la mi-journée, sur Radio Venus FM des gens ont appelé pour rapporter que des membres de l'ONU s'activeraient a jeter des produits dans les rivières. Des rumeurs mal gérées par les chefs d'une mission qui se sentant en territoire conquis, ne font rien pour améliorer leur image. Comme l'assassinat du jeune Gérald Jean Gilles a la base nepalaise du Cap-Haitien, les responsables de la mission se contentent de démentir les accusations, de couvrir les accusés au lieu de mener des enquêtes transparentes et de protéger l'image de Minustah. Normalement, on devrait déplacer les nepalais vers un autre pays.

3- La mission paraît trop liée au régime en place. Elle ne fait rien pour renforcer la gouvernance même au niveau local, elle devient donc la cible privilégiée des citoyens complètement fatigués avec le choléra, la fermeture du marché de Dajabon a la frontière, la fermeture du marché de la rue 3, les sinistrés dans le camps créant des conditions pour la violence.

Hier dimanche, il fallait voir l'indignation de la population quand le Maire adjoint de la ville Fritz Joseph décida de transporter le cadavre d'un jeune homme dans un camion de fatras.

Les capois semble avoir atteint leur seuil d'indifférence.

P.S.: Alors que nous écrivons ce texte, on nous apprend que partout dans la ville, même des femmes et des enfants, jettent des pierres sur les voitures de la MINUSTAH. Devant le Quartier-general de la mission au Cap-Haitien est assiégé par une foule qui menace de donner l'assaut.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
15 novembre 2010
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