Thèmes de l'Émission de la semaine Orlando le 26 août, 2011 Actualités Politiques : Grandes Lignes
Alors qu'à l'avant-scène la tension du bras de fer entre le Législatif et l'Exécutif, continue à maintenir le suspense. Derrière les rideaux dans couloirs du parlement cependant, subrepticement entre parlementaires et parlementaires, les chuchotements combinards à peine perceptibles, sont à propos des amendements. Ce sont les amendements qui malheureusement refont surface graduellement. Ceux qui jusque là doutaient que le parlement dans son ensemble soit le dernier rempart de la continuité. Voilà une preuve palpable qui établit dans les faits qu'il en soit ainsi ! Ce parlement à la rigueur veut nous faire croire aujourd'hui qu'il s'agit de réchauffé, alors qu'il veut nous servir du rata !
Ce qui est plus grave le premier parlementaire qui a dénoncé le fait que les amendements promulgués par Préval le 13 mai 2011, n'ont pas été ceux votés par les deux chambres, Steven Benoît, vient d'écrire une lettre ouverte au président du Sénat pour lui demander de revenir sur le dossier des amendements pour sortir le pays du flou. Qu'il y a-t-il de flou pour Steven Benoît ? A-t-il tourné casaque ? Alors que c'est sa dénonciation de la fraude constitutionnelle qui avait provoqué la publication d'un arrêté présidentiel mettant fin au processus d'amendement en rétablissant la constitution dans sa version originale. Cette décision exécutoire n'a rien de provisoire, ni de flou. Elle est définitive. « You cannot un-ring a bell. » Il n'y a rein de flou, de provisoire ou d'incertain dans le texte de l'arrêté présidentiel ! On est retourné et on est aujourd'hui fermement sous l'égide de la constitution dans sa version originale !
Si on voudrait revenir aux amendements, comment établirait-on leur authenticité quand les originaux des procès-verbaux ont été déclarés publiquement disparus ou introuvables ? Et même si par miracle on les aurait retrouvés ou reconstruits sur mesure, est-ce que légalement Martelly pourrait promulguer cette nouvelle version des amendements ? Pourrait-on utiliser légalement la signature de Préval pour le faire, alors que la version antérieure qu'il avait vraiment signée, serait différente de celle que l'on voudrait promulguer ? Steven Benoît, à ce moment là n'entrerait-on pas indubitablement dans le domaine de la fraude et de l'erreur catastrophique, pour ne plus en sortir ? On créerait artificiellement et inutilement une crise constitutionnelle incommensurable !
Retourné sous l'égide de la constitution dans sa version originale, on ne pourra annoncer la déclaration d'amendement de la constitution qu'à la dernière cession ordinaire de la 49e législature le 2e lundi du mois de septembre 2015. Et la 50e législature ne pourra commencer à plancher sur les amendements déclarés qu'à la première session ordinaire, après son investiture le 2e lundi du mois de janvier 2016. Martelly ne pourra promulguer les amendements adoptés par les deux chambres du parlement qu'à la fin de son mandat en février 2016. Qu'est-ce que Steven Benoît est allé chercher dans cette galère ? Quels arguments que Robert Magloire et Anacassis ont dû lui offrir pour le convaincre au point de l'inciter à s'enrégimenter dans cette bande et embrasser aussi ouvertement la stratégie de la continuité ? Steven Benoît, quel est l'intérêt d'une telle démarche ?
Si l'intention est de profiter de la tension causée par le bras de fer entre le Législatif et l'Exécutif, pour faire promulguer ces amendements aux sons des cloches de bois, sans que personne ne s'en aperçoive, par un parlement impopulaire et corrompu. Ceci plongerait automatiquement le pays dans une crise constitutionnelle beaucoup plus grave. Certes, il est de l'intérêt d'Aristide qui manipule le parlement à volonté et particulièrement le groupe des 16, qui s'est constitué son bélier politique, de rendre le pays ingouvernable et de le maintenir dans cet état, aussi longtemps que possible. Pécheur en au trouble par excellence, faute de pouvoir récupérer rapidement une bonne partie de sa base, en vue de rafler une victoire à la Pyrrhus aux prochaines élections de la fin d'année, c'est la façon la plus sûre et la plus facile pour lui de se donner du temps pour récupérer à la fois, sa pertinence, son espace et sa clientèle politique, en provoquant des crises larvées, des délais et des retards.
Faisant face à cette réalité, posez-vous bien la question : Si, selon le calendrier constitutionnel, les élections sénatoriales partielles et celles des autorités locales ne se font pas à la fin de l'année, qui en pâtira ? Ce n'est pas Aristide, mais pas du tout ! Dans ce court délai après 7 ans d'exil où son parti divisé a été exclu des élections, il lui est extrêmement difficile, vu la somme d'argent que cela exige pour récupérer sa base avec qui il a toujours maintenu une relation de mercenariat. Ceux sont plutôt les gens du sommet du parti qui se réunissent avec Aristide. Ceci explique pourquoi son porte parole Moïse Jean-Charles, dès le début, n'a pas caché son choix de ministères qu'il désirait dont 4 ayant les allocations budgétaires les plus substantielles.
De fait, ce sera l'Exécutif qui naturellement en pâtira ! Parce que la loi électorale prévoit une prolongation automatique du mandat des Sénateurs qui doivent aller aux élections sénatoriales partielles de la fin d'année, si les élections ne se font pas le dernier dimanche du mois de novembre 2011. Leur mandat ira jusqu'en mai 2012. Vous vous imaginez que la prolongation de ce bras de fer entre le Législatif et l'Exécutif sera inévitable, provoqué continuellement pour des prétextes farfelus ! A la lumière de ce fait, posez-vous bien ces questions : Qui a maintenant intérêt dans ce bras de fer ? Qui a intérêt dans sa pérennisation ? Qui a intérêt dans l'ingouvernabilité prolongée ? Et en fin de compte qui en sera affaibli ? Voilà en quelque sorte la dernière version des stratégies tout azimut de la continuité, qui ne finissent pas de se réinventer !
On a malheureusement au pouvoir des néophytes qui ne comprennent pas que l'Exécutif ne peut pas être sur la défensive, sans s'affaiblir. Nous sommes en train de vivre maintenant ce même problème aux États-Unis. Ce n'est pas seulement l'Exécutif qui en pâtit, mais tout le pays, faute de leadership !
On vient de passer ces 5 dernières années du deuxième mandat de Préval dans une atmosphère de crise interminable où le déclin était en chute libre. La catastrophe du 12 janvier 2010, a été un coup dur, mais pas un coup de grâce. Certes, la capacité de survie, de résistance et d'accommodation du peuple haitien, est proverbiale. Cependant, à bout de souffle et aux abois, il espère maintenant le changement, pas de vides promesses. Ce n'est pas une raison ou un prétexte pour le nouveau pouvoir de prendre ses aises à s'atteler au travail pour sortir le pays de l'ornière de la misère, de la pauvreté et de l'insécurité. Organiser et gagner les prochaines élections de la fin d'années avec un nouveau CEP et de nouvelles autorités locales, voilà la voie d'émancipation du pays des serres de la continuité. La machine électorale étant gérée par les autorités locales, on ne peut pas prendre le risque d'aller aux élections avec les autorités locales de Préval et circonvenir la stratégie de la continuité. Les autorités locales sont de fait les tentacules qui établissent la présence de l'autorité centrale à travers le pays. En d'autres termes la présence de nouveau pouvoir. Autrement dit Martelly, si vous n'êtes pas conscient de cette urgence. Vous allez être traité en imposteur sans légitimité, en blanc-bec sans vision par les adeptes de la continuité pour la durée de votre mandat ! Voilà le sort qui vous attend, si vous ne prenez pas le taureau par les cornes ! La propension pour la confiscation du pouvoir à tout prix, c'est ce qui a au cours des ans maintenu cette caste au pouvoir pendant 54 ans ! Vous devinez, j'espère que ce soit aussi la cause fondamentale de la déliquescence institutionnelle et de la faillite de l'État ! ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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mardi 23 août 2011
Thèmes de l’Émission de la semaine : Robert Benodin continue de dire la vérité
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