samedi 20 septembre 2008

Nouveau cas d’abus sexuel sur mineure au Cap-Haïtien : Un observatoire voit le jour.


Par Cyrus SIBERT

Cap-Haïtien, le 20 septembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

Un communiqué du Barreau du Cap-Haïtien, daté du 11 septembre 2008 et numéroté OAV-365-EXE06-08 dans le registre des correspondances de l’association professionnelle, annonce que le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Barreau du Cap-Haïtien et les membres de son Conseil ont décidé en ces termes : ‘‘Michelet FELIX, candidat à la prestation de serment à titre d’Avocat est actuellement sous le coup d’une enquête administrative interne. En attendant les résultats de la démarche entreprise, il a été décidé de rayer momentanément le nom de Monsieur Michelet FELIX sur la liste soumise pour la cérémonie qui sera tenue au Tribunal de Premier Instance du Cap-Haïtien, le vendredi 12 septembre 2008 à 10 heures précises du matin.’’

En effet, les familles de la ville du Cap-Haitien et ce qui reste de personnes de moralité sont secouées par un incident : Michelet FELIX, professeur de mathématiques au Collège Notre Dame du Perpétuel Secours, a abusé sexuellement d’un enfant de 12 ans. Il s’agit d’abus de confiance sur mineur. Le professeur, autour de la quarantaine, devait comparaître devant le tribunal correctionnel de la ville. L’affaire a même été entendue au Tribunal des référés. La fille a tout avoué. Elle a eu des relations sexuelles avec ce professeur. Ce dernier a profité des heures de leçons particulières, pour initier l’enfant à des pratiques sexuelles. Elle a innocemment compté le nombre de fois que le professeur l’a entraîné dans ces dérives : « 8 fois ».

La famille faisait pourtant confiance à ce prof. En plus du collège Notre dame, il enseignait dans d’autres établissements de la ville. C’était un frère d’Eglise.

Cité à comparaitre par devant le Tribunal correctionnel pour répondre de ses actes, il a été prévenu par ses collègues de la profession du droit. Comme d’habitude, on prend la poudre d’escampette ; il se réfugie aux Etats-Unis.

Dans la cité capoise, c’est un scandale. On est consterné et renversé par cette situation de détournement de mineure. On se fait de la peine pour cette famille victime comme tant d’autres. Les parents sont crédibles. Ils forment un couple exemplaire de rudes travailleurs qui ose encore espérer un avenir meilleur pour leurs enfants, à la sueur de leur front, sur la terre de Dessalines. Ils sont des entrepreneurs capois membres de ce qui constitue la minorité saine, non inféodée à l’argent sale.

Jusqu’où iront ces abus ?

Il faut des lois sévères pour combattre les prédateurs sexuels qui exploitent l’innocence des enfants. Les personnes qui tolèrent sous leur toit ce genre d’abus doivent-être poursuivies, celles qui protègent les prédateurs aussi, celles qui exercent des pressions sur les enfants au profit des prédateurs, toutes doivent être poursuivies et jugées.

Il y a aussi le laxisme des juges, face aux prédateurs sexuels. Souvent ils se montrent complaisants envers eux.

L’Etat doit protéger les familles et combattre le détournement des mineurs. La Brigarde de la Protection des Mineurs (BPM) doit avoir plus de moyens pour agir. Les comportements déplacés d’un adulte, face à un mineur doivent être poursuivis et combattus sans relâche.

Nous ne pouvons plus tolérer cet état de fait. Nous sommes trop complaisants envers les prédateurs sexuels. Nous avons tendance à banaliser des comportements barbares. Il y a toujours un petit groupe qui à travers toutes sortes d’explications, cherche à protéger les prédateurs sexuels. Pour des intérêts cachés et inavouables, il trouve toujours une explication en faveur du bourreau.

C’est révoltant de voir une famille qui se défonce pour l’avenir de ses petits être abusée par des malins. La société doit exiger plus de répression contre ces comportements.

Nous sommes touchés de plusieurs cas d’exploitation sexuelle sur mineurs : A Ouanaminthe, un père viole sa fille à neuf ans et depuis trois ans la contraint à avoir des relations sexuelles quotidiennes avec lui. Après avoir passé les examens d’études primaires, en vacances au Cap-Haitien où sa mère vie, la fille n’a pas voulu retourner chez elle. Pourquoi ? Elle a tout avoué à un cousin. Piégé pas un speakerphone, la mère a entendu le père demander à sa fille de venir. Il ne peut plus attendre…. Aujourd’hui, cette mère stupéfaite qui a porté l’affaire au tribunal subit les pressions de toutes parts. Les bénéficiaires de la largesse du père délinquant réclament sa libération. Des parents font pression, l’accusé est prêt à payer, il en a les moyens. Et comme d’habitude, on parle de complot. Si on accuse le père, c’est parce qu’il est trop rigide avec sa fille. La victime devient coupable.

Le citoyen américain Douglas Perlitz accusé d’abus sur des enfants de rue de la ville du Cap-Haïtien, est encore en liberté. Il s’est réfugié dans son pays aux Etats-Unis d’Amérique. De plus, il continue de voir les enfants à partir de Dajabon. Les vendredis et les dimanches, il profite de l’ouverture de la frontière aux commerçants, pour faire venir des enfants…Tandis qu’au Cap-Haïtien, un petit groupe sème le doute pour tenter de laver ses méfaits. Ignorant les rapports d’enquêtes, dont un de la DCPJ (Direction Centrale de Police Judiciaire) supervisé par la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti), des partisans et amis, pour des raisons inavouées et inavouables, cherchent à bloquer le dossier.

Comme partout dans le pays, la justice fait peu de cas des abus contre les mineurs. Les prédateurs n’ont qu’à se refugier aux Etats-Unis, le temps que les juges se débarrassent de ces dossiers jugés futiles.

C’est dans ces conditions que l’ADEC (Agence de Développement et d’Education Communautaire) représentée par Marnel Louis et le RESEAU CITADELLE projettent de créer un Observatoire des Droits des Enfants du Nord et du Nord-est d’Haïti (ODEN).

On ne peut plus continuer à subir ces genres de comportement dans la société haïtienne.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 20 septembre 2008, 17 heures 00.

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