« Le président Aristide est toujours en Afrique du Sud. Nous travaillons sur des questions logistiques pour lui permettre de partir le plus vite possible et nous l'espérons, avant dimanche » a déclaré Ira Kurzban, présent depuis mercredi en Afrique du Sud pour assister son client. « Ça peut être aujourd'hui, demain, le jour suivant. [...] Ça peut être sur un vol commercial ou à bord d'un avion privé [...] C'est au gouvernement sud-africain, en relation avec le gouvernement haïtien, de s'assurer que la logistique est assurée, que sa sécurité est garantie, etc... »
Le Président américain Barack Obama a dit à son homologue Sud-Africain, Jacob Zuma, son inquiétude de voir l'ex-Président haïtien, Jean-Bertrand Aristide rentrer de son exil Sud-africain avant la présidentielle de dimanche en Haïti, a annoncé jeudi la Maison Blanche.
Selon Tommy Vietor, porte-parole de la Maison Blanche, M. Obama a appelé mardi M. Zuma au sujet du retour de l'ex- Président Aristide « Les États-Unis, de même que d'autres membres de la communauté internationale, ont de profondes inquiétudes à l'égard d'un retour du président Aristide en Haïti dans les derniers jours de la campagne électorale, qui pourrait s'avérer déstabilisant » a déclaré M. Vietor « Le président Obama a réitéré ce point de vue lors de son appel au président Zuma » a ajouté le porte-parole « Les Haïtiens méritent de pouvoir choisir leur gouvernement par des élections pacifiques, libres et équitables le 20 mars prochain » a ajouté le président américain cité par son porte-parole.
Paris s'est dit jeudi « informée de ces rumeurs. [...] Rien ne doit détourner de la nécessaire mobilisation pour mener à bien le processus électoral en cours » a commenté Bernard Valero, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères.
Les médias de Prétoria ont fait mention des énormes pressions que subissait le Gouvernement d'Afrique du Sud, mentionnant que le président américain Barack Obama et le Secrétaire Général Ban Ki-moon, s'étaient entretenu par téléphone avec le Président Jacob Zuma, pour lui demander de persuader Aristide d'attendre après les élections.
Collins Chabane, le Ministre de la Présidence, a fait savoir que malgré les « avertissements » des États-Unis, sur la date du retour de l'ex-Président haïtien, Pretoria n'insistera pas sur l'ancien leader pour qu'il attende après dimanche pour rentrer chez lui. Déclarant que le Gouvernement Sud-africain ne pouvait pas retenir Aristide « en otage [...] et nous ne pouvons pas être tenu pour responsable s'il doit partir ou pas. »
Plus tôt ce jeudi, le Ministre Chabane avait déclaré qu'Aristide n'avait pas réussi à donner au gouvernement Sud-Africain une indication précise du moment où il avait prévu de revenir en Haïti.
Selon nos dernière informations, Clayson Monyela, porte-parole du ministère des Affaires Étrangères, vient d'inviter « les médias à l'aéroport de Lanseria à 20 heures 45 [13:45 heure d'Haïti] ou l'ex-Président Aristide donnera une conférence de presse pour discuter de ses plans. »
Pendant ce temps, à Tabarre en Haïti, la permanence est décrétée à la résidence de l'ex-Président. Plus d'une centaine de citoyens et de professionnels se sont mobilisés en vue de remettre à neuf sa résidence privée qui avait été pillée après son départ. Hier encore, du personnel s'activaient à décorer la maison et à donner un dernier coup de balai. À l'extérieur, quelques journalistes haïtiens et étrangers, étaient visibles devant la résidence. Depuis l'aéroport international Toussaint Louverture jusqu'au quartier de Tabarre, des banderoles sont déployées pour souhaiter bon retour à l'ex-Président. La Fondation Aristide pour la démocratie fait diffuser depuis mercredi soir sur les radios un spot de « Bon retour »
Jean-Bertrand Aristide, ancien prêtre se réclamant de la « théologie de la libération», reste toujours très populaire auprès des plus pauvres grâce à son discours populiste. Signe de la popularité et de l'influence d'Aristide en Haïti, les deux candidats à la présidentielle, Mirlande Manigat et Michel Martelly ont fait savoir qu'ils n'avaient pas d'objection à son retour, mais qu'ils préféreraient que ce soit, après le scrutin de dimanche...
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)
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