---------------
"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)
C'est avec l'âme en fissure que la petite élite d'Haïti assiste la montée de la génération nouvelle au timon des affaires à Port-au-Prince. Une pop star, Michel Martelly deviendra à coup sur, ce dimanche, le 56ème président de ce pays dévasté par des catastrophes naturelles et de gouvernance.
Ceux qui ont appris à la rue à jouer au jeu démocratique « une personne, un vote » ne peuvent endiguer cette expression presque fanatique à la personne de Martelly même s'ils ne sont pas d'accord. Cette expression n'est autre que celle de la colère des opprimés : nous leurs avions envoyé des messages, mais ils n'ont pas compris, envoyons leurs un président.
Pour résister et comme c'est toujours le cas, ils ont recours aux mésalliances pour forcer la nature. Le pire qu'on puisse l'accuser c'est qu'il avait eu dans le temps un comportement léger et des chants grivois comme animateur. Mais ca l'essence même de la décision populaire : il est l'un des nôtres. Plus ils se confondent dans des alliances, plus le peuple s'alignera derrière son choix inattendu. Son nouveau porte-parole, sa nouvelle idole.
L'Haïti du 21ème siècle fait face à un sérieux problème : une élite sans vision dépassée par la marche du temps et une jeunesse en rébellion. Si Martelly s'organise en chef d'état, il sera retenu dans l'histoire comme l'enfant terrible qui a libéré le peuple haïtien de son élite. Cette élite composée d'anciens affranchis et de privilégiés d'un système sans but précis et qui ne recule devant rien pour pérenniser ses intérêts.
La révolution rose et blanc a une particularité : pour la première fois, la communauté internationale semble être du coté des masses contre les élites locales. A suivre…
André-Marie L.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire