Par Maurice CELESTIN
Les derniers jours de la campagne électorale s'accompagnent d'événements malheureux qui ont causé la mort inutile de citoyens impliqués le plus naturellement du monde dans une activité normale qui est celle de mener une lutte susceptible de conduire vers la victoire le candidat de leur choix.
Nous sommes en 2011, c'est tout à fait légitime que des haïtiens expriment leur sentiment d'appartenance à un groupe, à un mouvement politique qu'ils jugent conforme à leurs aspirations. Fort de cela, ils sont tout à fait libres de prendre des initiatives, d'entreprendre des démarches visant à faire la promotion de leur candidat. Il n'y a absolument rien d'illégal et de défendu dans pareille action surtout quand tout s'opère sans porter atteinte au corps social, et, de la façon la plus pacifique.
Voilà que trois jeunes partisans revêtus, dit-on, du maillot à l'effigie de madame Mirlande MANIGAT ont été lâchement abattus par des mains assassines parce que tout simplement ces innocents garçons s'adonnaient à la tache d'apposer des ''posters'' destinés à faire de la publicité au bénéfice de l'ex-première dame de la République.
Quoi de si punissable qui pourrait inspirer et amener les bourreaux à prendre cette mesure d'extrême rigueur si ce n'est un goût amer de tuer, une mauvaise pensée dictée par une culture d'intolérance entretenue trop longtemps dans notre système de vie rebelle à la modernisation, rebelle à l'adoption de principes démocratiques.
Nous sommes en 2011, il est enfin temps que cessent ces monstruosités qui affaiblissent nos moyens de développement et enlaidissent le visage de notre pays plongé dans le gouffre du sous-développement à outrance.
Nous ne nous sommes pas encore remis de notre indignation et de la grande peine causée par ce crime odieux que nous apprenons qu'un brillant fils du Nord-Ouest, un enseignant au niveau secondaire, un jeune plein d'avenir, appartenant lui, aussi au RNDP et faisant campagne pour madame MANIGAT a été tué par balle. Cette nouvelle porte notre colère à son point culminant.
Nous demandons, instamment, au commissaire du Gouvernement dont les attributions sont celles de rechercher les crimes et les délits, de mettre immédiatement l'action publique en mouvement en demandant aux forces de police de prêter mains fortes afin que les auteurs et les co-auteurs de ce crime inqualifiable soient appréhendés et livrés à la justice.
Il faut que ces pratiques cessent pour que règnent chez nous la tolérance et le respect de la vie.
Les haïtiens doivent comprendre enfin que la lutte électorale est, plus qu'une simple ''guerre de mots'', une confrontation d'ordre idéologique qui ne devrait en aucune façon entraîner de mort d'hommes. La période post électorale doit se dérouler sans heurt ni rancœur. Les partis gagnant et perdant doivent s'unir aux fins de travailler au bénéfice du pays, à son épanouissement et au bonheur de ses enfants.
Au Canada, l'échange de propos amers est plus accentué, beaucoup plus virulent qu'en Haïti pourtant les élections se déroulent toujours dans le plus grand calme sans perte en vie humaine. Pourquoi chez nous on doit sans cesse compter des morts, des scènes de pillages et d'incendies? Pourquoi suite à une élection, certaines personnes n'auront plus le droit de rentrer au pays, pourquoi d'autres seront forcées à l'exil ou à prendre le maquis ? Pourquoi, comme tous les citoyens raisonnables du monde civilisé, l'Haïtien n'aura-t-il pas enfin LE DROIT DE FAIRE UN CHOIX?
Maurice CELESTIN LE CHAPEAUTEUR
lechapeauteur@yahoo.com
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)
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