Les projets dans le Nord annonciateurs d'une grande transformation économique.

Les projets dans le Nord annonciateurs d'une grande transformation économique

Haïti: Ce qui se passe dans le Nord est annonciateur d'une grande transformation économique dans la région et peut-être dans tout le pays comme le souhaite plus d'un, a déclaré Fritz Jean sur les ondes de Radio Magik 9 ce mercredi. L'ancien gouverneur de la Banque centrale fait référence à la construction du parc industriel de Caracol, dont la pose de la première pierre a eu lieu, il y a environ deux semaines, et l'Université du roi Henri Christophe qui devrait être inaugurée, si tout se passe bien, le 12 janvier prochain.

« Le parc industriel, exécuté sur 246 hectares de terre, grâce au financement de la BID, en partenariat avec la Sae-A Trading - une firme sud-coréenne - devra permettre la création de 35 000 emplois directs et 75 000 autres de façon indirecte. Si les normes appliquées dans les grandes institutions universitaires sont respectées, l'Université du roi Henri Christophe, avec une capacité d'accueil entre 10 000 et 12 000 étudiants, devra pour sa part faciliter la création de 900 à 1 200 nouveaux emplois », a indiqué Fritz Jean, qui révèle d'autres projets visant à faire de la région du Nord un véritable pôle de développement économique.

La Banque interaméricaine de développement et le gouvernement haïtien envisagent la signature d'un mémorandum en vue de développer les potentialités de la région et d'en faire une destination touristique privilégiée. Mais entre-temps, poursuit Fritz Jean, des pourparlers sont engagés entre les différents concernés dans l'objectif de rediriger des milliers de croisiéristes vers des sites autres que celui de Labadee dont la capacité d'accueil est de trois mille. La Royal Caribbean Cruise Line, qui détient le contrat d'exploitation de Labadee, débarque chaque année avec six mille croisiéristes.

L'implantation de ces différents projets aura d'autres effets positifs, selon l'ancien gouverneur de la BRH, qui s'attend à ce que des investisseurs d'autres régions du pays viennent s'installer dans le Nord. Il prévoit aussi des retombées positives pour le secteur agricole. « En vue de répondre à l'augmentation de la demande des produits agricoles que peut engendrer la création de ces milliers d'emplois, un projet baptisé "Production plus" serait déjà envisagé par le gouvernement haïtien et les responsables de la USAID », a informé Fritz Jean, qui craint que nous puissions rater cette occasion.

	« Nous sommes en face d'une région en pleine mutation. Mais connaissant notre histoire, nous pouvons rater ce rendez-vous », prévient l'ancien patron de la Banque centrale. Pour éviter cette situation, Fritz Jean propose la création au niveau régional d'une banque de développement pour faciliter aux investisseurs l'accès, un type de service pas trop exploité par les banques commerciales en Haïti. Fritz Jean reconnaît toutefois des difficultés liées à l'absence d'un bon système cadastral, qui, dans le pays, empêchent les banques de prendre des risques dans le domaine du crédit. Parmi les autres propositions faites par l'ancien chef de la BRH figurent l'adoption de mesures en vue de faciliter la circulation des marchandises sur le marché régional et national et l'intégration de la diaspora haïtienne. « Le pays ne peut pas être réduit à ses 27 700 kilomètres carrés. Il faut qu'il soit ouvert à ses fils de l'extérieur comme le fait l'Etat d'Israël », préconise Fritz Jean. Les Haïtiens qui évoluent à l'étranger et qui ont accumulé une certaine expérience dans de nombreux domaines doivent être invités à mettre leurs connaissances au profit du pays, selon Fritz Jean, qui a beaucoup insisté sur le manque de cadres en Haïti capables de gérer normalement l'université. La création de ce pôle économique dans le Nord ne sera pas sans conséquences au niveau démographique. L'ex-gouverneur de la Banque centrale a attiré l'attention des autorités sur la nécessité d'adopter ce qu'il appelle un plan d'aménagement du territoire pour définir les zones destinées au logement, à l'agriculture et à d'autres fins, a fait savoir Fritz Jean, qui croit qu'il y a autant d'inquiétudes que d'opportunités dans le Nord. Abondant dans le même sens que son prédécesseur, Frantz Duval, également invité à l'émission, craint la création de nouveaux bidonvilles, susceptibles d'aggraver la situation environnementale avec le développement de ces activités économiques dans le Nord. Même s'il se dit satisfait de ces initiatives qui constituent le premier pas de ce qu'il appelle la « relance des régions », Frantz Duval met en garde contre tous les mauvais choix stratégiques qui peuvent être regrettables et irréparables à l'avenir ». Frantz Duval plaide en faveur de la conservation des attractions touristiques de la région du Nord. S'agissant de l'Université du roi Henri Christophe, le responsable de la rédaction du plus ancien quotidien d'Haïti estime anormal le fait qu'à environ un mois de l'inauguration de cette institution, les noms de ceux qui devraient en assurer la gestion ne sont pas encore connus. Frantz Duval prévient contre l'idée d'en faire une entité de l'UEH dont la gestion se révèle, d'après lui, un veritable échec.
	Danio Darius Ricardo Royal

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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