L'aide humanitaire en Haïti promet d'être plus efficace en 2013
Nigel Fisher, coordonateur humanitaire et résident des nations unies en Haïti
Le gouvernement haïtien et la coordination humanitaire des Nations unies ont communiqué le plan d'aide humanitaire 2013 pour Haïti lors d'une réunion qui s'est tenue le mardi 18 décembre 2012. Rosane Auguste, ministre déléguée auprès du Premier ministre pour les droits de l'homme et la lutte contre la pauvreté extrême, et Nigel Fisher, coordonateur humanitaire et résident des Nations unies en Haïti, ont promis de tout mettre en œuvre afin de rendre plus efficace l'aide humanitaire en Haïti, qui se chiffre à 144 millions de dollars américains pour l'année à venir.
« Face à la vulnérabilité du pays, rudement éprouvée au cours des trois dernières années, déclare la ministre, l'aide humanitaire est devenue incontournable pour Haïti, si bien qu'au cours de l'année 2010, le montant de l'aide humanitaire a presque égalé l'aide publique au développement, soit 1.4 milliard de dollars américains. »
« Cependant, poursuit Mme Auguste, force est de constater qu'il y a une réelle inadéquation entre les communiqués des agences clamant leurs réussites et l'extension criante de la pauvreté dans le pays. Il importe donc que le gouvernement de la République neutralise les éléments d'inefficacité de cette aide et puisse en fixer les modalités de réussite. Notre plan 2013 vise justement à recadrer le déploiement des actions humanitaires dans le pays.»
A ce jour, plus de 2 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire en Haïti. De ce nombre, plus de 80 000 enfants de moins de 5 ans. Auxquels s'ajoutent les plus de 350 000 personnes qui doivent endurer des situations infrahumaines dans des camps de déplacés du tremblement de terre, la vie chère et le chômage. Sombre tableau.
« Cette situation, en plus d'être la conséquence des effets cumulés des tempêtes tropicales et sécheresse qui ont été le lot de l'année 2012, affirme Nigel Fisher, est aussi le résultat de la non-prise en compte par les partenaires internationaux des capacités existantes en Haïti, particulièrement après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. C'est pourquoi le plan d'aide 2013 vise à rectifier le tir en accompagnant l'administration haïtienne et non en la substituant. » Le diplomate onusien précise que les retombées de ce plan atteindraient plus d'un million de personnes dans les secteurs, tels la santé, l'eau potable, l'assainissement, le logement et l'éducation.
« Nous promouvons, conclut M. Fisher, l'investissement durable dans le pays pour le sortir de sa condition affligeante. Toutefois, cette vision de la normalité ne signifie pas que les besoins humanitaires ont disparu. Tout récemment, l'ouragan Sandy nous a rappelé la vulnérabilité d'une grande partie de la population aux aléas naturels, dont Haïti est régulièrement le théâtre. »
Les responsables du PAH 2013 ont, en outre, réclame une aide humanitaire qui ne se confine plus dans le sauvetage des vies, mais s'implique dans le plaidoyer actif destiné à influencer les politiques qui créent et qui entretiennent les contextes d'urgence.
Dumas Maçon
Source: Le Nouvelliste
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