«
Je suis un violent. J'ai toujours pris part à toutes les
luttes armées de ces dernières années. Si c'est nécessaire
après la fin de mon mandat, je ferai la lutte armée. C'est
là que je suis plus confortable », affirme-t-il, large sourire sur le visage.
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Le Nouvelliste | Arnel Bélizaire évoque l'avenir, avec un fusil en main s'il le faut.-
Publié le : 07 août 2014
[En faisant le point ce jeudi sur les raisons de sa grève de la faim, le député Arnel Bélizaire, sans fard, flambe ses pairs parlementaires, évoque son avenir, avec un fusil en main si c'est nécessaire pour lutter contre « Michael Martelly ».]
Pour le député Arnel Bélizaire, le Parlement est pire que la caverne d'Ali Baba. Sans inhibition, il affirme résister à l'envie de «faire sauter ce temple de la corruption» où il a toutefois déposé sa couchette, sans amener le couvert. En grève de la faim depuis le 21 juillet 2014, Arnel Bélizaire, délesté de quelques livres, n'a rien perdu de sa hargne ce jeudi 7 août. Malgré une charge pondérale allégée, l'élu de la circonscription Delmas-Tabarre s'installe, pèse de tout son poids sur l'actualité. Sur sa scène au décor fait de bristols multicolores lourds de revendications, d'ouvrages, dont « Les grands discours » d'Abraham Lincoln, «L'éventail d'histoires vivantes d'Haïti» de Leslie Manigat, de photos de Jean- Jacques Dessalines et de Capois La Mort..., Arnel Bélizaire, sous perfusion de chlorure de sodium (soluté) , n'en finit pas de recevoir la visite de personnalités politiques, dans son coin, entre des gros pupitres au vernis rouge à la salle de séance de la Chambre des députés.
En chemisette et boxer, le député rumine sa colère, évoque les raisons de sa grève. Ses pairs en prennent pour leur grade. Il peste contre certains, abonnés à un régime grossissant tels des Gargantuas. Dans l'opacité totale, dans le dos du peuple, ils flambent des sommes importantes mises à leur disposition par l'USAID à travers une ONG, DAI, dans le cadre du programme «Appui au Parlement», accuse le député Arnel Bélizaire. Ces billets verts qui coulent à flots sont censés, affirme-t-il, garantir la soumission des parlementaires aux Américains. Comme pour embarrasser un peu plus le Parlement, Arnel Bélizaire demande des comptes.
Il descend en flamme le président de la Cour de cassation et du CSPJ, arrivé illégalement à ces fonctions. « A 75 ans, il n'avait plus l'âge requis », explique le député, affirmant « ne pas accepter le fait accompli », la présence tolérée de ce personnage installé dans les plus hautes fonctions de la justice haïtienne. L'autre raison de sa grève est pour la libération des prisonniers politiques, dont Énol Florestal, Louima Louis Juste et le policier Martinez. Ils sont des gens de mon équipe. « J'ai une responsabilité morale envers ces messieurs. J'ai pris des engagements personnels envers eux », explique Arnel Bélizaire. « Je sais que je quitte la Chambre des députés en septembre pour ne plus y revenir. Ce sont les dernières vacances de cette législature. Je ne peux pas partir et laisser mes frères en enfer », affirme-t-il, démentant, avec sa grève, avoir orchestré un coup de communication politique pour servir ses ambitions de devenir sénateur de l'Ouest aux prochaines élections.
Cet ex-militaire affecté aux engins lourds des FAD'H, amoureux des armes, vu avec sa mitraillette en bandoulière après avoir tiré au début d'une manifestation, posant en Ogou feray, dieu de la guerre dans la mythologie vaudoue, fan de Malcolm X, s'assume. « Je suis un violent. J'ai toujours pris part à toutes les luttes armées de ces dernières années. Si c'est nécessaire après la fin de mon mandat, je ferai la lutte armée. C'est là que je suis plus confortable », affirme-t-il, large sourire sur le visage.
Arnel Bélizaire qui dit « être lavalas, jamais macoute », souligne que « Michel Martelly est un violent » qu'il est prêt à combattre. « Je me bats contre Michel Martelly depuis 1983. Il est tellement violent qu'il sent le besoin de se battre même avec ses amis. Allez voir pour ses ennemis », indique Arnel Bélizaire, qui aime les lignes politiques de Jean- Jacques Dessalines et Capois La Mort. « Dessalines et Capois se sont battus pour la race, pour la classe, pour le peuple », fait savoir le député dont les médecins concertent afin de déterminer s'il doit entrer ou non à l'hôpital pour se faire soigner.
Prêt à faire la conversation politique avec ses visiteurs du matin, dont l'ex-maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason, l'ex-député de Carrefour, Milien Romage, le député de Léogâne, Danton Léger, l'ex-Premier ministre Yvon Neptune, Arnel Bélizaire n'est pas dénué de lucidité. Yvon Neptune le constate, lui qui s'était fendu d'une grève de la faim contre sa détention peu après la chute du régime lavalas le 29 février 2004. « Je suis là par solidarité envers quelqu'un qui m'avait retiré d'une situation dangereuse à la prison le 19 février 2005 », confie l'ex-Premier ministre Yvon Neptune, sorti du silence auto-imposé pour payer cette dette envers un ami et dire attention au pays qui navigue presque à vue sur une mer politique démontée, sans certitude d'éviter un naufrage, un chaos politique.
Loin des murs du Parlement, jusque sur la Toile, la grève de la faim du député Arnel Bélizaire fait le buzz. Pour certains, il est un Zoro, pour d'autres, un agitateur politique, un bandit, un individus sulfureux. A chacun ses observations sur cet homme politique atypique, haut en couleur, qui ne laisse pas indifférent...
Roberson Alphonse
robersonalphonse@lenouvelliste.com
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, But you can't fool all the people all the time."
(Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.) dixit Abraham Lincoln.
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