mercredi 15 août 2018

#Haiti, face au concept matérialiste historique du “progrès par transfert”.- #LeReCit

L’arrivée des exilés arabes en #Haiti au début du 19e siècle devrait permettre, ce que les marxistes français Antoine Pelletier et Jean-Jacques Goblot appellent “le progrès par transfert”, s’il y avait une politique nationale d’intégration.

Selon ces théoriciens : à un moment de l’évolution homme/milieu, l’apport de nouvelle culture est nécessaire pour rompre l’étroitesse et dépasser le cadre de l’évolution naturelle, limitée au cadre de la vie locale, à une histoire véritablement mondiale.

Au lieu de se livrer à une politique d’accusations réciproques en vue de désigner un bouc émissaire, les classes dirigeantes doivent-être conscientes de l’absence de politique d’intégration en faveur des exclus. Ce qui justifie les approches familiales, claniques.

Au lieu d’intégrer les anciens esclaves à l’indépendance d’#Haiti, les généraux et les mulâtres fils de colons se sont comportés en héritiers du système esclavagiste qu’ils ont rétabli par le caporalisme agraire — colonisation interne.

Ils n’ont pas eu de politique d’intégration en faveur des polonais de Cazale. Des juifs et des chinois ont dû fuir le pays. C’est le cas pour les noirs venus des USA, de la Jamaïque,... Tout le problème de ce pays est la faute de l’absence d’une politique nationale d’intégration.

Les élites ont préféré alimenter les préjugés contre ces minorités en ridiculisant leur mode de vie, leur culture et leur savoir-faire.
Ainsi, pour survivre, elles ont développé leur propre stratégie d’intégration basée sur la famille; d’où le développement des clans.

Au lieu de corriger la situation, les hommes politiques et certains diplomates en ont profité, pour alimenter les tensions sociales, faire du chantage, déstabiliser #Haiti, contrôler le pouvoir, s’enrichir.
C’est ce qui nous avait poussé à dire : Sispann anmède Boulos!

Or, l’intégration des polonais, des arabes, des juifs, des chinois.... pourrait constituer un avantage pour le jeune État, en termes de culture de production, de commerce et même de mode de vie. Mais, nous avons échoué à ce niveau.

De plus, cette tradition de méfiance que les héritiers de la colonie française libérée ont instaurée, a anéanti la volonté d’auto-intégration des minorités restantes qui réussissent à faire fortune, à devenir influentes au point de dicter des politiques.

C’est à ce niveau tout le risque politique existe. Au 21e siècle, le secteur privé d’#Haiti ne peut plus continuer à se cacher derrière des dirigeants marionnettes. Avec les réseaux sociaux, informations et/ou rumeurs se diffusent à une vitesse incroyable. Le Roi est nu !!!

Les “minorités dirigeantes” qui ont réussi en dépit de tout, n’ont d’autre choix que d’encourager une politique publique d’intégration en faveur des autres secteurs exclus. Un vrai projet de construction d’une idéale nationale avec toutes les composantes du pays.

Rome et les Etats-Unis sont des pays qui ont dominé l’histoire du monde grâce à leur capacité à tirer profit du savoir faire des minorités et à intégrer les autres peuples.

Cette réflexion vise à conseiller aux bourgeois, qui croient pouvoir tout résoudre en blâmant l’Etat, à se ressaisir.

Car, aux yeux du peuple, vous êtes l’État; vous contrôlez la douane, les finances...le pouvoir politique. Se cacher derrière des dirigeants marionnettes n’est plus une solution. Vous devez plutôt oeuvrer pour l’intégration nationale, le développement d’un marché intérieur, le progrès et le bien-être généralisé.

Dans le livre “Matérialisme historique et histoire des civilisations” de A. Pelletier et J. Goblot, nous lisons:
“...l’étude des “progrès par transfert” démontre comment “le transfert” favorise le progrès. C’est un moment particulier, mais nécessaire, du progrès même.”

L’intégration de la diaspora haïtienne doit-être une priorité dans cette stratégie de “progrès par le transfert”. Notre diaspora représente une source de connaissance et/ou de savoir-faire modernes qu’on peut intégrer gratuitement au développement d’#Haiti.

Cyrus Sibert, #LeReCit

https://twitter.com/reseaucitadelle/status/1029470636589101057

Aucun commentaire: