samedi 9 juillet 2022

Assassinat - Jovenel : Joel Léon et son texte de diversion! #LeReCit


Assassinat - Jovenel : Joel Léon et son texte de diversion! (Texte de Cyrus Sibert) #LeReCit

Jamais on pourrait imaginer que la Commemoration de l’assassinat du président Jovenel Moise allait créer de la convoitise chez des aristidiens. Ceux qui ont trahi le mouvement populaire des années 70s, 80s et 90s, au profit du culte de la personnalité d’un prêtre défroqué, sont jaloux. Leur jalousie semble aller jusqu’à regretter que leur “petit dieu Titid” n’ait pas été mis à mort en 2004. Cela leur aurait permis d’avoir aussi un jour férié de Commémoration national à l’instar du 7 Juillet 2022 en mémoire du Président Jovenel Moïse.

C’est dingue! Mais c’est comme ça! 

En effet, le texte de Jean Léon, titré « De Jean B. Aristide en 2004 à Jovenel Moïse en 2021, les mêmes assassins ! » est un tour magique qui cherche à comparer la démission de Jean Bertrand Aristide en 2004, à l’assassinat du président Jovenel Moise. Aussi est-il un effort de comparaison qui ne résiste pas à l’analyse ni au bon sens.

La jeunesse haïtienne doit se montrer vigilante. Car, il existe un laboratoire aristidien associé aux nuls de la gauche-épicurienne, nihiliste et démagogique pour réécrire l’histoire suivant une approche révisionniste avec l’idée que les jeunes d’aujourd’hui ne sauront pas la vérité. 

Je n’ai nullement l’intention de combattre totalement ce texte de Joël Léon qui sans doute contient des témoignages à évaluer dans le cadre de travaux de recherche historique. Il a eu le courage de reconnaître que le Président Jovenel avait pris ses distances par rapport aux éléments de la bourgeoisie voleuse et insatisfaite parce qu’il voulait réaliser quelques projets dans le pays. Toutefois, nous ne pouvons pas le laisser accomplir son stratagème, son sophisme, ce piège qui consiste à faire croire que l’international a assassiné Jovenel Moïse, donc, il n’y a plus rien à faire…C’est fini!

C’est faux! Nous connaissons la musique. Quand les criminels d’Haiti agissent, ils accusent l’international. C’est un moyen de diversion. On accuse tout le monde pour ne pas accuser personne. On appelle cela “une ambiguïté constructive” (Henry Kissinger) i.e. des condamnations sans certitude absolue, une suspicion pour construire le doute qui appuiera les démentis plausibles ou fera avancer un agenda.

Mais aujourd’hui, il y a la masse critique présente sur les réseaux sociaux. Ce que j’appelle “la cérémonie online du bois caïman”, l’espace des échanges dans une perspective de cette prise de conscience indispensable au soulèvement général puis au changement. Ainsi, nous sommes présents, disponibles et disposés en permanence pour éviter la répétition de la manipulation cynique de la jeunesse, comme ce fut le cas dans les années 80s - 90s. 

Décryptons le texte de Jean Léon

Nous n’allons pas nous arrêter sur son règlement de comptes politiques avec Stanley Lucas, ce patriote qui s’est constitué en rempart contre toutes les dérives totalitaires d’Aristide. Aussi, ignorons-nous ses fleurs à l’endroit de l'oligarque Réginald Boulos. Décidément, avec ces deux approches, l’auteur cherche à individualiser des problèmes systémiques d’Haïti, un mal enraciné dans notre passé de colonie esclavagiste. L’opinion nationale et internationale connaît la haine de ces aristidiens contre Stanley Lucas qui depuis 30 ans a eu le courage et la détermination de dénoncer la mainmise des oligarques sur le processus démocratique ou la capture de l’Etat qui empêche à Haïti d’avancer. De façon pédagogique, Stanley Lucas a créé le concept GROUPE DE BOURDON - devenu populaire - pour expliquer le pillage et le comportement prédateur anti-national de l’oligarchie la plus répugnante de l’Amérique Latine.

1- Tout d’abord Jean Léon nous dit : c’est le projet de rapprochement du président Jean-Bertrand Aristide à la Chine qui est à la base de son renversement. C’est complètement faux!

Il existe une grande différence entre la Chine de 1990, la Chine de 2004 et la Chine d’aujourd’hui. Au temps d'Aristide, la Chine ne représentait pas une menace pour les États-Unis. Au contraire, les gouvernements américains successifs ont encouragé l’ouverture de la Chine au monde, parce qu’ils croyaient que son développement économique allait provoquer un changement politique, disons mieux, l’effondrement du Parti communiste chinois. Ce n'est pas un secret. Tout le monde investissait en Chine qu’on considérait comme l’usine du monde. 

Donc, c’est prendre les gens pour des imbéciles de venir leur dire que les États-Unis ont renversé le président Aristide parce qu’il envisageait une coopération avec la Chine. 

2- Léon Joel a confirmé dans son texte que les soldats américains avaient “enlevé” Aristide en 2004 en présence de “beaucoup de témoins”. Il est clair, qu'il ne s’agissait pas d’une opération clandestine. Soyons sérieux. Les forces spéciales américaines savent se montrer discrètes. L’ombre est leur point fort. Si elles arrivent au bureau du Président Aristide alors qu’il y avait du monde, c’est parce qu’il existait une entente entre Aristide et l’Ambassade Américaine. 

La vérité : Le président Lavalas avait appelé le Chargé d’Affaire américain et sollicité l’aide de l’Ambassade des Etats-Unis pour sa sécurité, dans une perspective de négociation et même de démission “en vue d’éviter un bain de sang”. Car, il ne faisait pas confiance à la Police qu’il avait sous-équipée au profit des gangs et en même temps, depuis l’assassinat de son fidèle Chef de Gang Amiot Méteyer alias cubain par ses sbires, Aristide se méfiait des gangs. Son petit jeu était de faire venir les soldats de l’Ambassade et après de faire volte-face. Et là, sa sécurité dépendrait des Etats-Unis ipso facto. Car, comme en 1991 l’Ambassadeur français lui avait sauvé la vie, il croyait rejouer le même scénario. Comme preuve, l’autorisation de déploiement de la Force Multinationale en 2004, tout cela est basé sur la demande du Président Aristide qui espérait manipuler l’Administration Américaine, obtenir des soldats pèpè pour la survie de son régime. La demande de sécurité serait une première étape dans l'exécution de son plan. Mais, cela n’a pas marché!

C’est fausser l’histoire de ne pas mentionner le role central de l’Armée Cannibale, la Gang d’Amiot Méteyer devenu rebelle après l’assassinat de son Chef. Cubain comme on l’appelait avait incendié et massacrer des opposants politiques d’Aristide dans la ville des Gonaives, le 17 décembre 2001.

Donc, les américains étaient clairs. Pas de déploiement sans un règlement politique. La démission d’Aristide qui les avait appelés au secours, constituait pour eux le règlement politique attendu.

En ce sens, c’est l’obsession de compter sur l’étranger au lieu des forces nationales qui lui a coûté son pouvoir. Tous les efforts de renforcement de la Police que le Président René Préval avait réalisés avec l’aide de madame Madeleine Albright furent interrompus au second mandat d’Artiste. Il croyait qu’il lui suffisait d’avoir le support du Black Caucus, des chefs de gangs et des seigneurs locaux de la drogue pour qu’il puisse gouverner Haïti en Roi. Aujourd’hui encore, il attend les américains pour l’installer au Palais National comme président anticonstitutionnel et de facto. “ Devan pòt tounen dèyè kay! ”

Je ne dis pas que la bourgeoisie ou l’oligarchie n’avait pas joué un rôle dans cette affaire. Cependant, c'est méconnaître la force du mouvement populaire dans les années 1990s. L'oligarchie était submergée par les forces populaires qui exigeaient le changement, elle était sur la défense. Et même durant les trois années du coup d'État exécuté par les militaires, malgré la répression, le refus collectif et la résistance populaire étaient puissants et le pays s'acheminait vers le soulèvement général.

Mais, le problème d’Aristide, depuis son retour en 1994, c’est qu’il oublie que le fondement même de son succès politique est le réseau d’organisations de base, religieuses, paysannes et populaires. Il a chassé, diabolisé et découragé les militants conséquents de la gauche authentique qui avaient le courage de lui dire la vérité, incendiant les bureaux de partis politiques et les résidences privées de leurs leaders. Il a appliqué une politique de renforcement des gangs au détriment des structures politiques authentiques, celles qui avaient commis l’erreur de lui confier le capital politique de toutes les luttes sociales menées durant plus de trois décennies.

Ce genre d’approche de Joel Léon vise à diluer l’assassinat du président Jovenel Moise dans l’international, un mot qui veut tout dire et son contraire, en vue de créer le doute favorable aux assassins décriés dans de la capitale haïtienne comme le fameux Joel Joseph emprisonné actuellement aux Etats-Unis -- un Lavalas très connu et trop proche d’Aristide au risque d’éclabousser le leader Lavalas.

Certes, il y a toujours des intérêts internationaux dans tous les crimes et coups d’État en Haïti. Mais, cela se fait toujours dans le sens contraire : Des acteurs locaux de l’oligarchie, représentants de groupes d’intérêts et la mafia internationale, construisent leur plan de coup d’État, puis ils voyagent à l’étranger à la recherche du support des grands blancs, ces colons absentéistes qui mènent une vie de luxe dans les capitales occidentales grâce aux ressources financières extorquées en Haiti, à partir du système d’extraction mis en place depuis l’assassinat de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines. 

Ces gens qui organisent leur influence sur les gouvernements occidentaux, participent au pillage du pays, ils détournent l’aide internationale au mépris de la misère des couches défavorisées qui croupissent dans les bidonvilles ou des paysans affamés du milieu rural. Toussaint Louverture s'est battu contre cette machine infernale d’influence constituée de colons résidant sur les plantations et de colons absentéistes installés à l'étranger qui assurent le blocage de tout effort de changement. Il les avait mis gentiment sur un bateau à destination de la métropole.

Il y a aussi des internationalistes naïfs de bonne foi qui croient aider Haïti en supportant un mouvement subversif. Mais, fondamentalement, c’est une question de rapports sociaux internes de domination et de mépris. La survivance du système esclavagiste se presente sous une forme nouvelle d’apartheid économique monopoliste d'exclusion de la majorité des haïtiens et renforcé par des préjugés de couleur, d’origine, de famille…de la discrimination systémique. Ne nous trompons pas de cible!

Alors, comme je l’ai répété à plusieurs reprises, 2022 n’est pas 1990 quand des démagogues affairistes avaient le contrôle des médias et manipulaient aisément le peuple haitien et les gens de bonne foi. Aujourd’hui, c’est différent !

Revenons sur le sophisme “international”!

Joël Léon doit nous expliquer pourquoi la République Dominicaine, la Jamaïque et tant d’autres pays de la Caraïbe peuvent-ils établir des relations avec la Chine et la Russie sans voir leur président assassiné par les Etats-Unis? 

Depuis 1962 la Jamaïque vend de la bauxite à l’URSS, en pleine guerre froide, pour construire ses avions, ses fusées et ses missiles. Aucun président Jamaïcain n’a été assassiné depuis lors. 

A la page 116 du livre “Dragon in the Caribbean” (China’s Global Re-Dimensioning Challenges and Opportunities for the Caribbean) de Richard L. Bernal, éd. NLJ, 2016, l’auteur présente la chronologie des relations des Etats de la Caraïbe avec la Chine de la façon suivante :
- Antigua (depuis Janvier 1983);
- Bahamas (depuis mai 1997);
- Barbados (depuis Mai 1977);
- Belize (Chine de 1987 à 1989) avec Taiwan depuis 1989;
- Dominica (depuis mars 2004);
- République Dominicaine (Taïwan depuis 1952) / puis avec la Chine depuis 2018;  
- Grenada (Octobre 1985 - Août 1989), Taïwan 1989-2005, retour à la Chine : Janvier 2005;
- Guyana (Chine depuis Juin 1972);
- Haïti (Taïwan depuis 1956);
- Jamaïque (Chine depuis Novembre 1972);
- St Kitts and Nevis (Taiwan 1983);
- Ste Lucia (Chine 1997-2007) / Taïwan (1984 -1997), retour à la Chine 2007;
- St Vincent and Grenadines (Taïwan, depuis 1981);
- Suriname (Chine depuis Mai 1976);
- Trinidad and Tobago (Chine depuis Juin 1974).

De plus, ce lien de recherche sur Google https://fr.wikipedia.org/wiki/Repr%C3%A9sentations_diplomatiques_de_la_Russie donne la liste des représentations russes à travers le monde. On y voit des petits pays de la Caraïbe, de l'Amérique latine, de l’Afrique, d’Asie….aucun des chefs d’Etats de ces pays n’a été assassiné à cause de l’établissement des relations avec la Russie.

L’adresse de la représentation de Russie en République Dominicaine est disponible sur Google :
Adresse:
Calle Mustafa Kemal Ataturk, 46 ans,
Santo-Domingo,
République dominicaine
Ambassadeur: Francisca Viginia Velázquez de Sinó,
Téléphone: (+1 809) 692 8524
Fax: Email: consuladoruso@gmail.com

Il faut cesser de prendre les haïtiens pour des cons ou des imbéciles qui avalent toutes vos âneries. 
C’est insulter les haïtiens et la mémoire de nos ancêtres quand vous nous dites que toutes ces petites-îles de la Caraïbe, dont certaines sont encore sous l’autorité de la Reine d’Angleterre, ont le droit d’établir des relations diplomatiques avec la Russie et la Chine, mais pas Haïti, la Première République Noire et indépendante du monde. Même quand ce texte ne vise pas à débattre de la position diplomatique d'Haïti entre Taiwan et la Chine, faire croire aux haïtiens qu’ils sont les seuls dans le monde à ne pas avoir la liberté de choisir en fonction de leurs intérêts, c’est les rabaisser au rang de sous peuple. C’est aussi la survivance de l’idée châtiment du maitre, le fameux coco macaque (koko Makak) qui dominait l “’imaginaire collectif institué” du temps de l’esclavage.  

C’est une vision ''tunnel" chez les Aristidiens de voir tout à travers l’international. Ce genre de discours zombifie le peuple haitien et tue chez lui le civisme, l’idée de responsabilité sur son environnement et la volonté de puissance. Notre nation perd sa fierté d’antan.

Pourquoi on ne peut pas comparer Aristide et Jovenel?

Si Jean-Bertrand Aristide a détruit toutes les institutions avec l’espoir que l’international, le blanc, “Mister President Clinton” allaient tout reconstruire pour lui, Jovenel Moise fit le contraire. Il croyait dans le rétablissement des institutions nationales comme l’Armée, les travaux publics, l’EDH, la production nationale, l’agriculture détruite à partir des années 1990s. C’est la raison pour laquelle il a renforcé les coopératives de production agricole dans l’Artibonite. D'entrée de jeu, il exigea le départ de la MINUSTAH et nomma l'état-major de l’Armée haïtienne. En 2019, suite au séisme dans le Nord-Est, il refusa l’aide internationale, déploya l'armée haïtienne et des unités des travaux publics. Il a eu le courage de déclarer persona non grata, la représentante de l’ONU Madame Susan Page qui humiliait Haïti par un communiqué inopportun et embarrassant, lors du Sommet de la CARICOM à Port-au-Prince en 2019. On n’avait jamais vu cela depuis François Duvalier.

Jovenel Moïse était l’homme de la “Reconquête nationale”. Alors, que pour Aristide/Lavalas, c’est la démarche contraire. Au pouvoir, Aristide avait toujours une demande internationale : de l’embargo, à l’occupation et sans compter les faveurs personnelles. L'Armée haïtienne fut démobilisée, la police sous-équipée, les entreprises publiques transférées à des oligarques corrompus membres de son parti Fanmi Lavalas ou de l’INITE sous prétexte de privatisation. Aristide, qui est le produit du globalisme catholique, dont tout dépend du Pape à Vatican, était l’homme idéal pour la gauche mondiale néolibérale qui militait en faveur de la marchandisation du monde au nom de la globalisation. Son passage au pouvoir a déstabilisé tout notre système traditionnel, historique et communautaire de sécurité, de production et d'autodéfense sur lequel était fondé notre résistance en tant que nation pendant plus de deux décennies.

L’ancien Président Américain Bill Clinton a témoigné, devant le Congrès Américain, de l'échec de sa politique de destruction systématique de la capacité de production agricole d'Haïti au profit des produits étrangers. Alors, il faut se poser la question : quel dirigeant haitien lui a permis de faire cela? La réponse est dans la question : Jean-Bertrand Aristide. 

Ann mobilize pou’n pa kite yo manipile pep la ankò!

“ Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. C'est même de cette façon que cela s'est toujours produit. ” dixit Margaret Mead


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
9 Juillet 2022
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mardi 5 juillet 2022

Pauvre Lyonel Trouillot !!!

On ne peut être plus démagogue qu’un fumeur de pipe vide!

On ne peut être plus démagogue qu’un fumeur de pipe vide! Il faudra un jour faire une étude sur l’appareil idéologique qui a encadré le paiement de la dette de l’indépendance. Car, des intellectuels francophiles et surtout “faussaires” qui oeuvrent à détourner l’attention du peuple haitien en individualisant ou en privatisant les causes de nos malheurs, cela ne manque pas en Haïti. Ils sont incapables d'analyse sous l’angle des rapports de domination sociale qui transforment notre pays en un enfer où l’exclusion règne sous toutes les formes. En plus de la précarité et de la faim, de l’obsession de mener une vie de Prince sans base économique solide, le manque de caractère transforme nos intellos en laquais de l’oligarchie nationale et des tueurs internationaux d'Etat. J’ai été consterné par l’interview de Laënnec Hurbon sur France24 quand il a présenté le Président Jovenel Moïse comme responsable des gangs en Haïti. Car, depuis 2002, je lis religieusement les livres du Professeur Hurbon sur l’imaginaire collectif, la violence et le pouvoir en Haïti. Alors que dans les livres de recherches auxquels il a participé avec le Professeur André Corten l’approche individualiste sur les questions de pauvreté et de violence est fortement rejetée, déconseillée et même combattue, sur France 24 il a carrément fait du président Jovenel un bouc émissaire. Responsable d'un phénomène transnational qui traverse toute l'Amérique latine. Pourtant, dans le livre “La violence dans l’imaginaire latino-americain”, les chercheurs ont analysé la violence en Amérique latine, donc en Haiti, en constatant que celle-ci joue le role de “régulateur social” enraciné dans l’histoire des colonies esclavagistes. Cette violence existe dans toute les couches de la société, dans les rapports homme/femme, dans la famille : la violence que subissent les enfants, à l'école, dans les communautés, jusqu'au rapports entre classes sociales. Les chercheurs l’ont catégorisé en deux (2) groupes “ Violence des actions” et “violence des situations”, puis les ont décortiqué en utilisant les mots “violence direct ou physique”, “violence institutionnelle - légitime ou abus d’autorité”, “violence structurelle - violence économique, l’exclusion, les privations”, “violence culturelle”, “violence symbolique - les discriminations contre les paysans, indigènes, nègre morne”, la "violence délinquante" considérée comme absence d’ordre rapportée par les médias. Le professeur Hurbon a pris part à ses recherches. Il maîtrise ses concepts. Alors, pourquoi a t-il individualisé le problème faisant de Jovenel Moise le responsable de la violence des gangs en Haiti, contribuant ainsi à la campagne de diabolisation précédant son assassinat? La réponse : Quand l’intellectuel haitien veut faire plaisir aux maîtres du système, il devient méconnaissable. Qu’est-ce qu’on peut retenir du texte de Lyonel Trouillot -- ce démagogue épicurien qui fume une pipe vide? Honnêtement, je ne perds pas mon temps à lire Lyonel Trouillot - Car, le monsieur est un pédant retardé qui tire sa grandeur dans sa capacité à aider les médias français à détruire l’image d’Haiti. Comme récompense, de temps en temps, ont lui offre un prix; ce dispositif de prix fabriqués pour faire croire aux laquais nègres qu’ils ont atteint le niveau d’homme civilisé, qu’ils ne sont plus des indigènes. En somme, ils sont sortis du lot de leurs congénères, ils sont devenus des blancs à peau noire, bien sûr.—- mais, un ami a partagé avec moi son papier limité titré “Pauvre Jovenel” dans lequel il se contredit avec des concepts surannés, cherchant désespérément à manipuler la réalité jusqu’à nous faire croire que le désastre actuel est la faute aux duvalieristes. Donc, lui et ses amis jouisseurs n'y sont pour rien! Tout d’abord, dans son texte, Lyonel Trouillot reconnaît que la “Mort de Jovenel Moïse ne changeait rien.” Étrange révélation pour quelqu’un qui nous disait que Jovenel est responsable de tous les problèmes de ce pays. Si c’était vrai, son absence aurait arrangé les choses. Toujours dans sa stratégie manipulatrice de bouc émissaire, malgré le fait qu'il a effleuré les fondements du problème haitien en affirmant que “la continuité des rapports sociaux produisant trop d’inégalités et d’exclusion, ne pouvaient que produire et reproduire de la dégradation”, il s'est précipité d'indexer le PHTK. Ce point central des rapports sociaux n’a fait l’objet que d’un maigre paragraphe. Le plus important pour Lyonel Trouillot, c’est de parler du PHTK — qui certes a une grande responsabilité dans la situation actuelle du pays — mais qui est le produit des rapports de domination sociale. C’est aussi le cas pour INITE, Fanmi Lavalas et la classe politique en générale, constituée d’organisations politiques qui d’ailleurs pratiquent l’exclusion dans leurs structures internes et acceptent de jouer le rôle de metteurs en scène pour une oligarchie anti-nationale corrompue, dans le cadre d’une "démocratie de présentation". (Dans le livre Etat faible de André Corten. La démocratie sur l'île d'Haïti est devenue un système de présentation qui permet aux élites de présenter au public ce qu’elles ont arrangé en privé. Il n’y pas vraiment de participation populaire.) Toute la contradiction dans le texte de Lyonel Trouillot se trouve dans le fait de reconnaître que Jovenel Moïse menaçait des intérêts du système. Avant il nous disait qu’il était l’homme du système, son discours était démagogique et qu’en réalité il n'attaquera pas le système. Aujourd’hui, il reconnaît qu’il “serait exécuté par des comparses ou des proches ou encore d’anciens partenaires ne pouvant l’accompagner dans une folie qui menace leurs intérêts” Faut-il signaler qu’il a qualifié de FOLIE, la rébellion contre les oligarques corrompus. De plus, ce président qui s’est rebellé, est pour lui un “FANTOCHE”. Il est clair que l’écrivain défend la culture de soumission au système qui domine “l’imaginaire institué” enraciné dès la colonie esclavagiste quand Haïti était colonie française. Un fantoche qui se rebelle jusqu’à menacer les intérêts de ses partenaires, le raisonnement de Lyonel Trouillot est aussi vide que sa pipe. C’est le moins qu’on puisse dire. Pour éviter de parler de sa gauche-démagogique qui a détruit Haïti, Lyonel Trouillot nous présente une hypothétique extrême-droite. En 2016, dans un élan opportuniste, il nous avait dit que Moise Jean-Charles était le candidat de la gauche haïtienne. Donc, aujourd’hui, il semble trouver embarrassant de parler de cette gauche dont Moïse Jean-Charles est le leader, il s’est inventé une extrême-droite. Défaut professionnel d’un écrivain qui sait manier la fiction ou manœuvre déloyale, en tout cas, cela ne cadre pas avec la réalité en Haïti. Tout le monde voit les manœuvres de l'extrême-droite à travers le monde. En Haïti, c’est différent. Car, toutes les personnalités qu’on pourrait accusé d’extreme droite participent à toutes les combines de la gauche-démagogique : Assassinat du président Jovenel, Accord de Montana, Gouvernement de Ariel Henry... Sublime déraison! Selon Lyonel Trouillot, sa gauche-démagogique et épicurienne qui monopolise le pouvoir depuis plus de 30 ans n’a rien à voir avec l’effondrement de l’Etat haitien ni la dé-liaison sociale. C’est la faute aux duvalieristes dont bon nombre sont membres de leur gouvernement. Par exemple, l’un des plus connus des duvalieristes Rony Gilot était l'ami personnel et conseiller de Jocelerme Privert, le président de facto idéalisé par le clan de Lyonel Trouillot. Pathétique! En Haïti les démocrates aiment la transition. Tous les présidents élus ont été combattus par eux. Leur champion c’est Jocelerme Privert et les autres qui distribuent des chèques pour financer des séjours de militants de luxe à Paris. À bien suivre le raisonnement de Lyonel Trouillot, ce sont les duvalieristes qui avaient réclamé un embargo total sur Haïti. Est-ce les duvalieristes qui ont signé l’accord de Paris en 1994, libéralisant l’économie nationale, détruisant l’agriculture, l’industrie nationale, provoquant l’acculturation des jeunes? Est-ce les duvalieristes qui avaient créé l'Armée rouge et les gangs dans les quartiers populaires et/ou populeux? Lyonel Trouillot veut nous faire croire que ce sont les duvalieristes qui avaient liquidé les entreprises publiques sous prétexte de privatisation. L’invasion militaire, la destruction de l’Armée d'Haïti et l’écroulement de toutes les structures de sécurité intérieure et rurale, il est difficile de les mettre sous le compte des duvalieristes. Franchement, ce Lyonel Trouillot est un “Intellectuel faussaire” sans pudeur. Comment peut-on brandir encore les duvalieristes comme une menace pour la démocratie, 30 ans après avoir régné en roi en Haïti, soit après trois décennies d’échecs cumulés? Qu’il aille dire au service secret français et à leurs protégés oligarques : “Cette mission est impossible!” Cette manipulation ne passera pas! La cause du problème en Haïti est le système d’exclusion socio-économique mis en place par les néo-colonialistes à partir de 1822 suite à la mort du Roi Christophe. La France a toujours supporté ce système et même quand en 1986 elle parlait de démocratie en Haïti, c’était sans toucher l’infrastructure économique. Or, il n’y a pas de démocratie sans participation sociale et économique. Une économie de plein emploi et d’accès au crédit constitue l’ultime condition pour la réussite de la démocratie. Démocratie = Participation politique, économique, sociale, culturelle. La démocratie ne peut pas réussir dans un système d’exclusion extrême aussi archaïque comme Haiti avec cette culture de violence, de mépris social, de raciste systémique et d’apartheid économique. A chaque système politique correspond un système économique. Le système économique que nous avons en Haïti n’est pas favorable à la démocratie, mais à la féodalité. Ce n’est pas un hasard si les maîtres du système utilisent aujourd’hui la violence comme régulateur et moyen de contrôle : des mercenaires pour assassiner un Chef d’Etat qui refuse d’obéir, des gangs pour terroriser la population et exclure la souveraineté populaire, réduisant les élections démocratiques à un vote de 52 personnes dans une chambre hotel privé appelé Montana. L’économie néo-féodale monopoliste d’exclusion cherche son corollaire politique : Un pouvoir de nobles et de seigneurs obéissants aveuglément à l’oligarchie corrompue. (Ariel Henry et tous les zombies de ce gouvernement sont incapables d’aborder la vie chère). (Lisez Alvin Toffler : Les nouveaux pouvoirs) C’est démagogique de parler de démocratie en Haïti sans combattre le système économique monopoliste et féodal. On ne peut pas chercher la bonne grâce des oligarques corrompus, gardiens des intérêts néo-coloniaux français en Haïti et parler de la démocratie. C’est démagogique, manipulateur et faussaire! En passant, je conseille à Lyonel Trouillot de consulter le livre “Tyrannie du mérite” de Albin Michel. Cela lui permettra de comprendre le niveau dépassé de ses approches Gauche/Droite. Car, aujourd’hui la Gauche et la Droite se ressemblent et sont au service du marché, de la finance et contre les peuples. Elles acceptent tous les deux la financiarisation de la politique, la marchandisation de la démocratie et de la globalisation. Les élus sont remplacés par des technocrates insensibles, le discours politique n’a plus de sens moral ni historique; les dirigeants politiques sont devenus des affairistes, l’aspiration des masses est remplacée par des statistiques; la justice sociale par le mérite, la sagesse et l'expérience par la diplomanie; la dignité et l’honneur par le pouvoir d’achat. Aujourd’hui, il s’agit d’OUVERTURE et de FERMETURE. Ceux comme vous, qui sont pour l’ouverture débridée, défendent les idées libérales-libertaires et de marchandisation de tout… de l’amour, du patriotisme, de la culture…des organes. Pour eux Haïti n’a pas besoin d’une Armée, il suffit d’être ouvert, d’être prêt à accueillir des troupes étrangères. Mais, c’est cette ouverture qui aujourd’hui a créé cette dé-liaison, l’ingérence internationale excessive qui a détruit les systèmes traditionnels de contrôle social qui empêchait jadis, le banditisme généralisé et les zones de non-droit en Haïti. Les partisans de la fermeture veulent bien corriger les dégâts que vous avez causés. Ils veulent bien échanger avec le monde, mais en concervant l’identité nationale, la dignité d’être un haitien et l’héritage culturel qui ont fait de nous la Première République nègre indépendante, la seule révolution d’esclaves jamais réussie de toute l’histoire de l’humanité. Depuis 1994, les intellectuels et hommes politiques épicuriens comme Lyonel Trouillot ont abandonné les revendications des masses populaires en vue de se faire une santé économique et financière. Ils sont partout à la recherche de leur satisfaction personnelle. Ils ont trahi le peuple haitien et aujourd’hui n’ont aucune légitimité pour nous dire ce que nous devons faire. Ils ont eu leur temps, ils ont échoué piteusement, traînant le pays avec eux. Le temps est à la « reconquête nationale ». La ligne d’action du président Jovenel Moïse est inscrite dans cette vision consistant au renforcement de l’État et ses institutions : EDH, MTPTC, Ministère de l’Agriculture; cet ancien Etat fort qui assurait le nettoyage des villes, la réparation des routes et des canaux d’irrigation, l’ordre public et la sécurité nationale. Son assassinat constitut la confrontation de deux visions, deux approches : Celle d’un Etat faible prôné par la gauche néo-libérale à partir des années 90 et la vision traditionnelle et historique d’un Etat fort équipé et armé assez pour fournir des services et protéger son peuple. On l’a vu lors du tremblement de terre de 2019 dans le Nord-Ouest, le Président Jovenel ne fit appel à aucune force internationale. Les Forces Armées d’Haiti et les Travaux publics d'Haïti étaient sur le terrain pour porter assistance à la population. C’est cette vision d’un État fort qui a fait le succès d'Haïti dans le passé. Mais, elle a été interrompue par des démagogues au service de l’impérialisme néo-libéral qui nous ont fait croire qu’on pouvait tout détruire avec l’espoir que l’international et ses ONGs allaient reconstruire. La “RECONQUÊTE” continuera puisqu'on ne change pas un pays avec une équipe d’irresponsables nihilistes, épicuriens dont l’histoire ne retiendra que le résultat chaotique de son leadership. Comme fumer une pipe vide, cette équipe de petits jouisseurs arrogants prend ses illusions pour la réalité. Résultat, le chaos. C’est toute une nation, qui est menacée d’extermination.


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
5 Juillet 2022
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Lisez :

1- Ce qu’il faut retenir de l’Interview ratée de Lyonel Trouillot sur @FranceCulture.-


2- De quel Moise Jean-Charles Antoine Lyonel Trouillot nous parle t-il?

jeudi 2 juin 2022

My report for the month of June 2022 on COVID-19 and the general situation in Haiti.- (Cyrus Sibert)

PORT AU PRINCE, JUNE 1, 2022 (MIC) -

Haiti’s continuing political turmoil, weakened official institutions, and exponential growth in criminal violence are among the main factors cited as being responsible for the country’s turbulent embrace of the COVID-19 challenge.

At the heart of all of this, some claim, is the country’s disturbing record on human rights. A May 2020 report of the National Network for the Defence of Human Rights (RNDDH), for instance, mentions poor prison conditions, including the plight of prison officers and other staff.“

Incarcerated people live in inhuman and degrading conditions, in spaces cramped, unventilated, dirty and repulsive. The promiscuity in which these people live makes them more vulnerable in front of COVID-19,” the RNDDH concludes.

There have also been questions surrounding the allocation of both domestic and external funding to address needs that have arisen out of the country’s pandemic measures including restrictions on movement and business closures .

By the start of May, a succession of spikes (the highest being recorded in January 2022) had claimed 835 lives and accounted for close to 31,781 confirmed cases.

These are statistics widely suspected to be influenced by a mix of official sloth leading to poor data gathering and a pervasive view, including among the country’s leadership, that Haiti may have escaped the worst early effects of the virus when compared globally.

Official statistics point to a 96.4% survival rate despite the fact that, with 125,323 people being fully vaccinated (two doses), the country ranks as the country with the lowest vaccinate rate in the Americas at 0.6% of the vaccinable population.

On April 14, the Ministry of Public Health and Population (MSPP) advised the general population, and the airline industry, that mask-wearing is optional outdoors but remained mandatory indoors in closed and air-conditioned environments.

“Mask wearing”: Translation: It is an obligation to wear a mask in a closed room or air conditioner.

Hand washing remained in effect to access public and private institutions and private companies. Social distancing guidelines were clearly defined and vaccination requirements have been imposed for incoming airline passengers.

It has been difficult to determine actual state expenditure on pandemic measures and attempts to interview officials and secure documentation have been unsuccessful.However, state actions since 2020 have included: declaration of a health emergency; the closure of schools, industrial parks and places of worship; and a shutdown, at one stage, of international transportation. 

There have also been curfews, establishment of a Scientific Council to advise the government on pandemic measures and the strengthening of cooperation with the adjoining Dominican Republic including controls on the land border. 

Haiti Ministers:  No masks in evidence as the Minister of Health meets with his team. (Credit photo: Facebook page of the Ministry of Health MSPP)

Masks have also been supplied from a number of sources and include an order of 18.5 million masks from Haitian companies with accompanying tax reliefs and authorisation to resume their activities. 

Some medical supplies were produced locally, and food support was extended to some neighbourhoods. An additional 60,000 helpers for the medical system were hired. Financial support was also extended to 100,000 teachers and university professors. 

International aid included a contribution of 100,000 masks and seven thermal cameras from Taiwan and US$16.1 Millions in financial support from the United States.

China chipped in with a donation of 21 oxygen generators and 136 artificial respirators. India also made several contributions.

By June 23, 2020, 26 COVID-19 care sites had been set up. The Association of Haitian Pharmacists also produced more than 94,754 litres of alcohol-based liquids (hand sanitiser) and assisted with the distribution of close to 23 million masks. State interventions have, however come in for strident criticisms from some quarters. The Centre for Analysis and Research on Human Rights” (CARDH), for example, summarised the operations of the government as being in “violation of the principles of human rights and (an example of) bad governance.”

The organisation criticised the arbitrary release of prisoners under the pretext of the “decongestion” of the prison system. There were also the arrests of numerous journalists and other media workers for breach of curfew regulations. CARDH has also pointed to what it has described as “a lack of results for the funds disbursed.” As an example, the organisation analysed a contract signed with the company Bowang Co. Ltd/ChinaXuXia for the acquisition of sanitary materials in China.

It concluded that the transaction was executed “in violation of the laws on public procurement.” CARDH has argued that the contract was in contravention of public procurement laws. 

It has claimed that the National Public Procurement Commission had been unaware of the transaction. Also, despite the existence of the Commercial Representative of China in Haiti, the administration of Jovenel Moïse hired an intermediary company for the disbursement of 18 million dollars without guarantee. 

As evidence, CARDH provided a bank account which received the money transferred to the Chinese firm.The last public accounting for COVID-19 financing also dates back to January 2021. Mention was made then of several contracts executed by the government.

Prime Minister Ariel Henry

It also detailed expenditure to offset subsidies extended by the Ministries of Education, Environment, Public Health and Public Works, subsidies to the National Police, the Waste Management Service (SNCRS), Economic and Social Assistance (FAES) for food support, worker subsidies, and cash transfer by mobile phone to families in difficulty. 

There have also been grants for non-public schools; the purchase of sanitary products, cleaning tools, water, awareness materials, fuel, medical and sanitary materials and equipment, transport; purchase of masks, and salaries.

The 2021 report also said that 319,959 households had, up to then, benefited from transfers from the government. Questions about the distribution of contracts however lingered. In September 2021, the government decided to revise the national budget. As justification, the Ministry of Finance cited “a tense socio-political climate and an economic situation marked by the effects of repetitive crises exacerbated by the COVID-19 pandemic, structural deficiency highlighted by the Covid-19 health crisis and situations of internal unrest.”

The government says it has prepared a Post Covid-19 Economic Recovery Plan (PREPOC 2020-2023) for the next 3 years, with the objective of stabilisation and economic recovery. 

The revised budget pointed to a difficult macroeconomic outlook, declining trade, lower tax revenues compared to fiscal year 2018-2019, significant slowdown in economic activity, and fluctuations in the exchange rate.’ Included in the measures announced was a “cash transfer programme (CASH)” to vulnerable households and a “project to combat food insecurity.”The budget document also pointed to a US$5,404,287.60 donation from the IDB, and a US$1,097,738.78, transfer from the World Bank. 

The World Bank also contributed US$ 3,728,958.45 toward the creation of a “primary health care network in areas of difficult access.” (Note, there will be minor variations in exchange rate calculations). No expenditure report for these funds has, however, been made publicly available by the Ministry of Finance. In a May 10 speech at a meeting with businessmen, the Minister of Finance Patrick Boivert also announced a new budget to “address social, security and reconstruction of the southern peninsula devastated by the earthquake of August 14, 2021.” There was no mention of COVID-19.

Haitian officials all appear to be operating in post-COVID-19 mode. With the low rates of infections, hospitalisations and deaths recorded by state institutions, and in an atmosphere of scepticism on the part of the population, little attention is being paid to the performance of health care institutions. 

The suspension of parliament has meant there has been little, informed public debate on the subject. There is however a view that the pandemic has brought additional funds into the state coffers that have not been subject to a high level of scrutiny. In the meantime, the situation for most citizens has worsened considerably over the past two years. There is double-digit inflation -- 27.3%) and rising –- and the incessant fall of the national currency against the dollar, in a country that imports almost everything. The consequence has been exorbitant price increases on most necessities.

Some agencies have reported food crises in selected communities with one in three people reliant on food aid, and a lack of access to drinking water and adequate sanitation. 

The virtual shutdown of tourist activities due to rising violence linked to the political crisis has added to the woes. 

Back in 2020, Dominique Dupuy, an entrepreneur in the Haitian tourism sector, explained, during a webinar that many hotel owners were threatened with bankruptcy because of the bank loans to be paid in the context of a complete cessation of activities. There has also been precious little from the current Ariel Henry administration regarding public policy interventions to combat the prohibitive cost of living. 

The government has accordingly been the focus of sharp public reaction against a series of austerity measures including the suspension of gas subsidies. The worsening situation is said to contribute to an environment conducive to delinquency, banditry and therefore the multiplication and success of gangs. 

As a consequence, the informal sector of the economy which represents the survival space of the poorest is being paralysed by insecurity. 

Residents and businesses in several neighbourhoods are forced to take refuge elsewhere. This is the case in the area of Martissant and Croix des Bouquets (South and North entrances of the capital). This area has been occupied by armed gangs who have been kidnapping, extorting, looting, raping and killing for several months. This prevents the movement of goods and foodstuffs between provincial towns and the Haitian capital. In 2021, some 102,448 people were recorded as being internally displaced. Among them, 44,450 refugees were deported to Haiti and 58,000 displaced inside the country due to heightened insecurity (19,000) and following the earthquake in the South (39,000). With the consequences of the war in Ukraine on the world economy, the rising price of cereals, basic products for the poor the situation does not appear set to improve. In March, the economic growth was registered at -1.8% with population growth of 1.34% according to the report of the IHSI (Haitian Institute of Statistics). 

Also, the IHSI registered a 36.2% year-on-year increase in imports compared against 20.2% for local products. None of the country’s geographical regions has escaped the pangs of skyrocketing inflation. The “post-pandemic” period, if it does exist, does not offer much optimism.

https://www.mediainstituteofthecaribbean.com/haiti

lundi 30 mai 2022

🔴 Stanley Lucas ak Cyrus Sibert LIVE (29 Mai 2022)

🔴 Stanley Lucas ak Cyrus Sibert LIVE -- Analyse hebdomadaire de la conjoncture en Haiti sur @tripotaylakay (29 Mai 2022)
https://youtu.be/fXB4fBEw-uk via @YouTube



MIC's COVID-19 MONITORING HUB — FEBRUARY 2022.-

PORT AU PRINCE, FEBRUARY 18, 2022 (MIC) -

In this instalment from correspondent, Cyrus Sibert in Haiti, he interviews Dr Ernst Robert Jasmin, North Departmental Director of the Ministry of Public Health. The interview was conducted in Haitian Creole.

Dr Ernst Robert Jasmin

The current situation

 In early January, the US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) adopted a Level 4 Travel Warning against Haiti advising that travellers avoid the country “due to kidnapping, crime, civil unrest, and COVID-19”. 

 This was a very high-level advisory widely expected to impact the economy of the country. 

 Since December 2021, Haiti has been facing what has been described as a “fever epidemic” that affects the majority of the population. According to testimonies, the whole country is affected by this disease which seems seasonal but whose symptoms curiously resemble the Coronavirus. 

 Due to the small number of people tested, the statistics on this latter disease remain low. It should be noted that this wave of fever corresponds in timeline to the spread of the Omicron variant. 

 Accustomed to fever epidemics, the majority of the Haitians people see nothing new and continue to go about their business without being worried.

 It is in this context that the Ministry of Public Health reported recently: 153 new cases for 577 new tests, 0 deaths; 12 new hospitalisations; 89% of people are already cured. 

 Overall, a total of 176,038 tests have been administered, there have been 30,162 confirmed cases, 814 deaths, 5,408 people hospitalised and 25,152 people cured. In percentage terms: positivity rate 17.13%, fatality rate 2.70%.

 By mid-February, 149,814 people have received a first vaccine dose; 81,790 received their 2nd dose; 341 had a single dose vaccine and 99,237 people were fully vaccinated.

 According to our observations, based on the statistics, between the report of January 2022 and that of February 14, 2022, statistical differences in confirmed COVID-19 cases coincide with the so-called “fever epidemic.”

 Over this period, there have been 20,233 tests, 3,358 new confirmed cases, 34 deaths, 377 people hospitalised and 1,375 new people who have recovered from the virus.

The low medical coverage and the insignificant quantity of tests carried out, combined with the scepticism of the Haitian population regarding the existence of COVID-19, have prevented experts from having a real idea of the scale of the impact in Haiti.

 It should also be noted that February 4, 2022, marked the third year since a case of cholera was first recorded in Haiti. Public authorities are now celebrating what they consider to be a victory over a disease imported into Haiti by MINUSTAH soldiers. 

 Since its introduction in 2010, cholera has infected more than 819,000 people and claimed nearly 10,000 lives.

 

The impact of the Coronavirus on the Haitian health system.

 If COVID-19 has since its appearance caused an overflow and extreme pressure on health and hospital care systems around the world, in Haiti it has had the opposite effect and there is even a claim that it have been certain positive aspects. This can be surmised from an interview with Dr Ernst Robert Jasmin, North Departmental Director of the Ministry of Public Health.

 Translation of our interview with Dr Ernest Jasmin:

 “The appearance of COVID-19 caused a lot of stress at the beginning, taking into account what we observed in developed countries and big cities like New York. Because our capacity of care is modest, we had to cancel a lot of activities and direct our resources towards the management of COVID-19.

 In a context where we did not have enough equipment and the health personnel were afraid of the disease, there was a form of fear. The population was worried and expected the worst. But, with what we have, we had to face it. Thus, the Ministry of Health provided some support and some of our institutions were 60% ready to deal with the disease.

Dr Ernest Jasmin agreed to be interviewed by MIC


The Haitian Ministry of Public Health's Coronavirus Preparedness and Response Plan gives a detailed idea of the preparations.

 Unlike other countries, paradoxically, we have recorded a drop in patients at the level of healthcare institutions. At the beginning the population had (avoided) the health institutions in order not to be tested. 

 Why?

 People were afraid that their illness would be called COVID-19. So many of our compatriots preferred not to know their real condition.

 In addition, the epidemic caused a drop in attendance for other programmes such as: Child Health, Maternal Health, Routine Vaccination, HIV/AIDS, Tuberculosis. Patients of all kinds fled hospitals for fear of contracting the disease in health centres.

 Later, scepticism around COVID-19 vaccines caused a lot of fear. People were afraid of being vaccinated without their knowledge. All injections were refused. This has negatively affected traditional vaccination campaigns against other diseases. We had to insist and convince the patients that it had nothing to do with COVID-19.

 Health workers had to innovate to be able to continue to provide HIV/AIDS and tuberculosis patients with their drugs, without forcing them to enter hospitals. Rumours about COVID-19 and fake news significantly diminished patient confidence.

 At the level of medical personnel, the rate of absenteeism is high, especially among the elderly or those at high risk.

 The most common illnesses for which people go to hospital more easily, such as acute respiratory illnesses, have also seen a considerable drop. Still, health officials hope to observe these specific cases to assess and study the presence of the COVID-19 virus in the country.

 There was a refusal to undergo tests.

 Also, COVID-19 has caused the death of some health workers. Usually, we do not publish the list, but we have lost several co-workers.

 On the positive side, this epidemic has strengthened the capacities of the systems. The epidemiological surveillance system is strengthened. Border control has improved.

 There have been additions of equipment at the private or public level, training for staff who have become more experienced. The preparations and aid received to deal with COVID-19 have led to the strengthening of the hygiene and sanitation system within health institutions.

 It's like cholera. This epidemic has considerably changed some hygiene habits which has a considerable impact on the spread of other diseases contracted by microbes in the intestine. 

 For example, the rate of cases of typhoid, intestinal parasitosis has dropped considerably. This is to explain certain correlations that exist between epidemics.

 So, even when there are not many proven and certified cases, the preparations and changes brought about by information, education and communication campaigns can have effects on the spread or dissemination of other diseases.

 Between December 2021 and the end of January 2022, the country has experienced a seasonal flu epidemic. Among those sick with this flu, the Ministry of Health has observed a modest increase in cases of COVID-19. Modest in number compared to other countries but serious in rate.

 Unfortunately, if the fight against cholera had caused a change in behaviour, for COVID-19 we observe resistance on the part of the population.

 The recent flu epidemic is proof of this. For instance, all Haitian families have had a member who has been a victim of flu or fever during the last two months.

But people do not quarantine themselves. There is no provision to protect people in their environment. The refusal to wear a mask is a real problem. People consider the mask as an obstacle to free speech including Creole expression "babouket" (knot around the mouth of horses or donkeys to easily dominate them). Haitians don't like it. So, if there is a serious variant of the COVID-19 virus, there would be carnage in Haiti.

Mask wearing is the exception rather than the norm.

Are you sure it is not the new OMICRON variant?

 Doctor Jasmin replied:

There is a testing problem in Haiti because it is not systematic. In Haiti, the test rate is extremely low. Therefore, the number of cases identified is also low. And it surely gives a false appearance of reality. The population's refusal to undergo a COVID-19 test is one of the major obstacles for the health system to accurately determine the overall reality of COVID-19 in Haiti.

 The aid received by the Haitian government has made it possible to strengthen health centres with protective equipment for staff, hospital beds, and oxygen. Above all, an oxygen generator to fill the oxygen tanks was provided by the Ministry of Health.

 Insecurity posed a problem in terms of supply. Sometimes trucks had to face difficulties related to gangs and political unrest. Therefore, being able to produce oxygen on site was essential.

 The Ministry of Health has hired additional technicians to deal with the epidemic.

 All other services continue to provide health care to the population. Patients have begun to return to the health centres for the usual cases: high blood pressure, diabetes, dialysis, cardiology, maternity, childcare, other chronic pathologies or general medicine.

 There was no discrimination between private and public institutions. They are all part of the care system. Even when there were not specialized care centres for COVID-19, the other centres received the necessary monitoring equipment with instructions to refer patients to hospitals.

 In terms of overall lethality, he claims to have observed an increase in funerals in some cities across the country. The Ministry of Public Health has statistics on deaths in health centers. Other deaths can be traced through municipal records. But there are still many undeclared funerals in remote parts of the country. He pointed this out to funeral directors who confirm that they have observed an increase in non-violent deaths in the country.

 There is no H1N1 epidemic in Haiti. Only a flu epidemic that seems to be seasonal, and we cannot say specifically that it is H1N1.

 Even without a high number of recorded cases, COVID-19 has changed several medical practices in Haiti. Preparations, staff training and observation of the behaviour of the population allow us to say that we are better prepared than before. 

 He reported that herbal medicine serves as a means of defence for the population. There is a kind of community solidarity that allows the population to share their experience and knowledge in terms of using herbs against the symptoms, to strengthen their immune defence.

 It is a pity that we will not have carried out a study on this aspect in order to list the leaves and the recipes used during this period. We could verify their chemical composition in the laboratory and document their method of use.

 Still, the population believes in the medicinal capacity of these herbs and has made them an object of exchange and solidarity.

An empty isolation room at the Justinien Hospital in Cap-Haitien

Regarding the vaccination programme against COVID-19, it's still ongoing. There was a shortage of Moderna vaccine stock in December. The government just received new doses of Pfizer and Jenssen which are available. WHO has approved interchangeability between vaccines. People who had their first dose with Moderna can receive their 2nd dose with Pfizer or Jenssen. 

 However, my concern is that the COVID-19 vaccination will affect other vaccination programs. Because, contrary to the criticisms of the sceptics, humanity has made a lot of progress thanks to vaccination. Serious epidemics are brought under control thanks to vaccination. Considering the fear that exists against COVID-19 vaccines, I would hate to see this drive people away and decrease the number of children vaccinated for other diseases.

 This interview with Dr Jasmin allowed us to understand the refusal of other health centre managers to be interviewed. He said:

 “As a Hospital Manager serving the population in the centre of the country, I do not see how I can say COVID-19 has negative consequences on my hospital. We do not provide care, we only test people with symptoms, in the vast majority of cases, they are negative. The few proven cases have been referred to the care centres.”

 COVID-19 has impacted the Haitian health system by the invisible nature of its shadow hanging over Haiti and the refusal of its population to believe in it. All ofthis is in contradiction with international recommendations.

Video recording of the interview with Dr Jasmin:

https://www.mediainstituteofthecaribbean.com/haiti