jeudi 19 mai 2011

Le Président de la République doit impérativement mettre en place son équipe (version corrigée)




Se référant à la situation compliquée dans laquelle se trouve le Président de la République, quelqu'un lui a conseillé de placer: "The right man in the right place". Les conseillers du Président semblent privilégier la formation du gouvernement qui devra remplacer celui de M. Jean Max Bellerive. Tout le reste semble être reporté pour après.


Or, le problème qui se pose, c'est que le peuple attend des réponses immédiates pour améliorer les conditions infra humaines dans lesquelles il évolue sous les tentes. Il s'attend en outre, à un premier effort de l'exécutif pour lui faciliter la rentrée des classes de septembre.


Le Président pour le moment ne dispose pour agir convenablement que du personnel du Palais National et de ses amis de campagne. Certains des travaux de terrain auraient pu être exécutés par les représentants du Pouvoir Exécutif au niveau des Départements et arrondissements, mais, il tarde à installer les siens.


Que le Président prenne son temps pour bien choisir et bien agir n'est pas le problème. L'inconvénient majeur réside dans le fait que son entourage immédiat n'estime pas prioritaire de travailler sur les prérogatives propres au Président de la République. Ne serait-ce que dans le montage des dossiers, en attendant le vote de la déclaration de politique générale du Premier Ministre que SEM Martelly aura choisi.


Le Président a promis des résultats à la nation. Il s'est engagé à faire les choses autrement et à exercer un leadership plus efficace que celui de ses prédécesseurs. Prions, pour que ceux qui l'entourent ne le ralentissent trop dans l'organisation de la présidence et de toutes les structures qui y sont liées (Délégation, Vice Délégation, Directeurs Généraux, Ambassadeurs....). Je ne crois pas que tous ceux qui sont en poste répondent au profil qui aiderait le Président de la République à faire de grands pas vers le changement prôné.


Le Président a fait de la décentralisation un axe essentiel de son régime. Il faut qu'il s'y mette dès maintenant. Il doit récupérer et évaluer les travaux de l'équipe présidentielle de René Préval sur la décentralisation, il doit procéder dans le meilleur délai à une évaluation des différents conseils municipaux afin de combler ceux qui sont dysfonctionnels.


Le gouvernement qui sera accepté par le parlement aura 100 jours pour prendre connaissance des différents dossiers et préparer leur feuille de route. Le Président lui, n'a pas de répit. Depuis le 14 mai, on attend de le voir à l'oeuvre. On attend ses premières décisions. On s'inquiète du maintien en place des responsables politiques de l'institution électorale. On est effrayé de l'ampleur du faux constitutionnel, on a voulu faire passer, indépendamment de la volonté de la 49ème législature, des propositions qui ont été débattues et rejetées par l'Assemblée, pour honorer des engagements envers de puissants groupes de la Diaspora. Le Président devra y intervenir de manière énergique pour que les responsables soient identifiés et sanctionnés.



S'il tarde à assumer pleinement toutes les responsabilités devant lui permettre de respecter les engagements qu'il a réitérés dans son discours d'investiture et dans son discours de circonstance lors de la commémoration de la fête du drapeau à l'Arcahaie, il enverra à ses adversaires un message qu'ils interpréteront et chercheront à tirer avantage. Le Président a de très bonnes idées, il doit miser sur une équipe compétente, dynamique pour les mettre en oeuvre. Le Gouvernement n'est pas un outil sûr, vu que certains ministères iront certainement à d'autres plateformes politiques. Le Président ne peut compter à 100% que sur les institutions dont la Constitution lui confie la responsabilité exclusive de choisir et de nommer les titulaires. L'adoption d'un arrêté de nomination en conseil des ministres n'est qu'une formalité à laquelle, même le gouvernement actuel ne pourra se soustraire.



Que ceux qui ont l'oreille du Président le lui fassent comprendre. Il doit absolument renforcer son équipe et utiliser les canaux institutionnels pour documenter, élaborer et intervenir sur les questions urgentes en urgence.


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