mardi 3 mai 2011

Législatives du 20 avril : le président du CEP, Gaillot Dorsinvil, aurait proposé des « négociations » autour des résultats contestés et la formation d’un nouveau BCEN.






Législatives du 20 avril : le président du CEP, Gaillot Dorsinvil, aurait proposé des « négociations » autour des résultats contestés et la formation d'un nouveau BCEN


Le rapport de la MOEC est critiqué pour n'avoir laissé « aucune marge de manœuvre » pour « sauver » certains des « élus » du 20 avril 2011



dimanche 1er mai 2011,





Le président du Conseil Electoral provisoire (CEP) aurait exprimé à la communauté internationale la volonté de modifier les résultats des élections proclamés le 20 avril dernier par la formation d'un nouveau Bureau du Contentieux Electoral National (BCEN) à partir d'un rejuger des décisions prises par le précédent pour certains cas de contestation, tels les sénatoriales dans le Centre et la députation à Belladère, Maïssade (dans le Centre), Grand-Goâve, Léogane, Anse-à-Galets (dans l'Ouest) et Bombardopolis (dans le Nord-Ouest).


Dans une correspondance électronique en date du 29 avril adressée à des diplomates dont l'existence est confirmée par des sources anonymes proches de ces derniers, Gaillot Dorsinvil aurait évoqué d'entrée de jeu le cas de la circonscription de Vallières (Nord-Est) où le député sortant, Jean Berthold Bastien (INITE), avait été donné vainqueur face à Mme Fanèse Roberto Laguerre (Solidarité) dans les résultats préliminaires publiés le 4 avril dernier par le CEP. Ce résultat devait être inversé dans les résultats définitifs du 20 avril au profit de Mme Laguerre qu'on dit être une proche de M. Dorsinvil.


Il aurait également fait référence au dossier des législatives à Tiburon (Grand'Anse, Sud-Ouest) qui aurait bénéficié d'un « juste traitement » au BCEN.


Il est rapporté que, dans la même correspondance, le président de l'organisme électoral s'est félicité d'avoir toujours été du côté des Etats-Unis et de la communauté internationale dans les démarches visant à faire respecter le vote populaire. Il se serait ainsi prévalu d'avoir à deux reprises épargné au pays des catastrophes en facilitant l'accession au pouvoir de M. Michel Martelly.


Pris à partie dans la correspondance, l'Ambassadeur Colin Granderson est critiqué pour avoir agi sans consulter M. Dorsinvil en produisant au nom de la Mission d'Observation Electorale OEA/CARICOM (MOEC) un rapport qui ne laisserait à ce dernier aucune marge de manœuvre quant à la confirmation de la victoire de certains des 18 « élus » contestés.


Reconnaissant de façon quasi formelle que des cas assez graves méritent effectivement d'être révisés, le président du CEP ne se serait toutefois pas engagé à un traitement impartial des 18 dossiers en litige. Proposant plutôt des « négociations » au terme desquelles il n'y aurait que des « gagnants-gagnants », M. Dorsinvil aurait en ce sens implicitement confirmé la légèreté avec laquelle certains dossiers ont été traités au BCEN.


Une proposition qui parait irréaliste à moins de 15 jours du départ de M. Préval, c'est celle contenue dans la même correspondance attribuée à M. Dorsinvil du remplacement des 2 membres démissionnaires du CEP [dont l'un, Jean Enel Désir, est décédé dimanche d'un arrêt cardiaque] pour faire face à la fragilité du quorum actuel au sein de l'organisme électoral.


Des garanties contre des poursuites judiciaires et des pressions politiques et pour sa liberté de mouvement jusqu' au bout de sa mission seraient également réclamées par le responsable électoral.


Aucun responsable du CEP n'était joignable dimanche pour confirmer ou infirmer l'existence de cette correspondance ainsi que la teneur de celle-ci, telle qu'on en fait état dans les milieux diplomatiques. [jmd/Radio Kiskeya]

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