samedi 9 juillet 2011

La Déraison Parlementaire a ses Limites

Mon cher Calixte,


Je ne demande pas la dissolution du Parlement mais je demande au Président d'exercer ses pouvoirs constitutionnels. Il y a 15 parlementaires qui sont activement recherchés pour trafic de drogue. Il y a un parlementaire qui a tué un citoyen et il y a une plainte contre lui au Parquet du Cap Haïtien. Et il y a d'autres choses à énumérer mettant en cause d'autres parlementaires. Ces messieurs prennent refuges au Parlement et orchestrent un complot contre l'Etat. La justice doit faire son travail. C'est ce que je demande. Le Parlement ne doit pas être un repère des bandits. Ils font un coup d'Etat avec la Constitution, ils ont saboté la prestation du Président Martelly. Ils ont reçu de l'argent pour rejeter Gérard Rouzier. Michel soukar a fait le point et a montré comment la mafia dominicaine a placé ses poins au haut niveau de l'Etat. Appuyé par les parlementaires corrompus de l'INITE, le gouvernement Bellerive a donné des contrants évaluant à plus de 300 millions dollars aux compagnies dominicaines sans appel d'offre. Les Parlementaires ont de l'argent des compagnies dominicaines pour saboter les initiatives de l'Etat Haitien en vue d'assurer la continuité de la corruption.









Les parlementaires de l'INITE sont contre la scolarisation universelle. Les parlementaires de l'INITE empêchent à la population d'aller à l'école. Ils sont contre l'éducation de la population. Le maintien de la politique de Saintanise est le fondement du rejet des choix du Premier Ministre Rouzier et la base de la résolution inconstitutionnelle des 16 sénateurs putschistes. La politique de corruption de l'INITE a atteint son paroxysme. Martelly a des leviers pour prendre en main les affaires de la nation.





Guichard Doré










Cher Doré,



J'ai lu tes mails avec la plus grande attention d'autant plus que tu es mon ami. Je comprends et partage ton indignation face au blocage politique et institutionnel dans le pays. Mais, tu suggères des solutions qui risquent d'être plus graves que le mal. Loin de moi l'idée de défendre un Parlement où les hommes intègres se comptent sur les doigts d'une main. Nos parlementaires battent tous les records. Ils trafiquent les aides à la population, sont impliqués dans plusieurs actions illicites. Ils n'ont aucun sens du bien public, de l'histoire et encore moins de la noble fonction qu'ils exercent. Ils sont pour la plupart indéfendables.





Nos institutions sont cependant ce qu'elles sont et nos lois sont ce qu'elles sont. Nous devons chercher à les préserver de deux écueils: celui du totalitarisme et de la régression. Les deux ne sont pas identiques. Dissoudre le parlement comme tu le suggères sera une décision totalitaire et mettra tous les démocrates sur le chemin de M. Martelly. Cela se fera pas parce que les Lambert et les Bastien méritent qu'on se solidarise avec leur cause, mais parce que le principe de la démocratie exige que demeurent les institutions et derrière les institutions que le règne du droit soit garanti.





Tu dois te dire que la situation évolue vers un blocage étant donné que le législatif et l'exécutif se cantonnent dans leur position. Il faut dire que cette situation n'est pas propre à Haïti et en cela elle n'est pas exceptionnelle. Depuis les dernières élections législatives aux Etats-Unis, exécutif et législatif se tiennent sur des positions irréconciliables. Ils parviennent toutefois à s'accorder sur deux ou trois points: le cas des finances publiques, les impôts.





En Haïti, il y avait moyen de trouver une solution. Sur ce point les torts sont partagés. Le parlement a cherché l'affrontement et le président n'a pas tenté de trouver une solution politique. Par solution politique, j'entends qu'il aurait pu, n'ayant pas eu une majorité dans les unes, chercher à la constituer après les élections en lançant un dialogue direct avec les élus autour de points précis pour former une majorité présidentielle. Cette solution aurait pu être la base pour élargir le parti du président. Les parlementaires aussi auraient pu prendre l'initiative et proposer un premier ministre.





Tu me diras qu'aucun parti ne dispose de majorité et qu'il revient au président de prendre cette décision. Avec des nuances dans le système, mais c'est le parti majoritaire en Angleterre, en Allemagne et dans bon nombre de pays qui ont constitué le gouvernement en passant des alliances avec d'autres partis politiques.





Maintenant que reste-t-il au pays ? Que le président tente de constituer une majorité dans les deux chambres avant que la situation ne se radicalise davantage ou bien qu'il se résout à faire le choix, redoutable, qui va dans le sens du législatif. Autrement, nous seront sur une pente dangereuse, celle qui risque de nous conduire sur des voies totalitaires ou régressives.





Bien à toi,



Fritz











La Déraison Parlementaire a ses Limites



La déraison parlementaire a atteint son paroxysme avec la pétition de 16 Sénateurs qui, sans aucune forme de procès, ont rejeté le choix du Premier Ministre désigné avant même qu'il se présente au Sénat. Face à la déraison parlementaire, le Chef de l'Etat dispose d'un pouvoir de crise et de suspension.





L'article 136 de la Constitution stipule que « le Président de la République , Chef de l'Etat, veille au respect et à l'exécution de la Constitution et à la stabilité des Institutions. Il assure le fonctionnement régulier des Pouvoirs Publics ainsi que la continuité de l'Etat. » Sur plan pratique et opérationnel, le Président de la République incarne l'autorité de l'Etat. Il dispose des pouvoirs de crise et de suspension, des pouvoirs d'orientation et d'impulsion. Il va devoir tirer toutes les conséquences du dysfonctionnement des pouvoirs publics par le choix délibéré des parlementaires pour paralyser le pouvoir exécutif, et donc l'Etat.





Le Président de la République est le Chef de l'État. Les compétences et les pouvoirs du Président de la République sont multiples. Il a des pouvoirs d'impulsion et d'orientation, des pouvoirs réglementaires, des pouvoirs de nomination et des pouvoirs de convocation. Il a des pouvoirs de négociation et d'accréditation, il a des pouvoirs d'engagement, il a des pouvoirs de maintenance, de sauvegarde et de protection. Il a des pouvoirs d'officialisation et de publication. Il a des pouvoirs de crise et d'imprévu.





Docteur Bernard Gousse est l'homme de la situation. Le Parlement ne peut pas continuer à prendre l'Etat en otage en paralysant le pouvoir exécutif. Le Parlement est une institution républicaine, s'il est dysfonctionnel, le Chef de l'Etat qui est aussi Président de la République va devoir tirer toutes les conséquences. Le Président Michel Martelly est le Chef des institutions républicaines. Le Parlement est une institution républicaine, donc le Président de la République est le Chef du Parlement. Tel est l'esprit de nos institutions. Au terme de l'article 136 de la Constitution , le Président de la République dispose d'un pouvoir de crise. Il devra tirer toutes les conséquences du dysfonctionnement de l'institution parlementaire et adoptera la décision d'homme d'Etat qui s'impose. En analysant la situation du pays, on constate qu'il y a plus de 5.000 morts du choléra. Très bientôt, l'Etat sera en défaut de paiement. Des cyclones dévastateurs sont annoncés, la crise alimentaire s'est accentuée, la sécurité nationale est compromise avec la propagation du choléra, ect. Les parlementaires jouent avec les affaires de l'Etat en paralysant le pouvoir exécutif. Le Titato et le chantage ont leurs limites. La population est dans la misère, la rentrée des classes et les engagements internationaux du pays ne peuvent souffrir du chantage du GPR.





Les parlementaires ont déjà reçu leurs frais d'installation et leurs salaires. La population est toujours sous les tentes. Plus de $4 milliards sont déjà dépensés dans les projets vap menni alors que la population n'a rien trouvé sinon quelques sacs de riz.





Les parlementaires sont élus pour servir la population. Ils n'ont pas été élus pour paralyser les pouvoirs de l'Etat. À eux de choisir.




Guichard Doré

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