mardi 26 juillet 2011

Vérité sur la tournée du couple Présidentiel Martelly dans le Nord d'Haiti. (Texte de Cyrus Sibert)


Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com

Les capois sont mécontents. Ils n'arrivent pas à comprendre l'entêtement de la presse nationale et internationale à attribuer à toute une population, deux bouteilles lancées par des membres de la Base « Renfort » établie en face de la station gazoline Texaco Pont-neuf du Cap-Haïtien. Or, il est pourtant clair que l'œuvre est d'une base composée de militants Lavalas partisans de Moise Jean-Charles, des témoins ayant rapporté que des membres de la « Base renfort » se battaient la veille (samedi soir) pour l'argent de Moise Jean-Charles.


 Les gens sont plus confus, parce qu'en Mai 2001, le cortège du Président Jean-Bertrand Aristide avait essuyé des jets de pierres, on avait tiré à l'arme à feu, il n'y avait pas autant de bruit autour de l'évènement. Il s'agit pur et simplement d'un acharnement qui voit l'ECHEC partout,  qui amplifie tout, dans une logique de ne pas reconnaitre le choix du peuple - à travers un vote démocratique - qui a donné un mandat de 5 ans à un « Chanteur du compas ».


La vérité !


Un petit groupe de caïds dans le Nord, se donnent pour objectif d'isoler la ville du Cap-Haïtien dans le but de conserver leur position d'interlocuteur unique de l'Etat central. Si le Président René Préval a développé un mépris pour la deuxième ville au point de ne pas la visiter officiellement depuis  1996, c'est parce qu'il a été accueilli après son élection par des excréments humains.  Des militants Lavalas, partisans d'Aristide qui réclamaient 3 ans, l'avaient insulté publiquement alors qu'il se trouvait sur un podium devant le port APN de la ville. Par cette pratique, une minorité a donné à la deuxième ville un Chef d'Etat entrant pour ennemi. Durant son second mandat, René Préval nous a fait voir de toutes les couleurs. Ses amis du Cap-Haïtien ne pouvaient pas l'inviter chez eux, car il rejetait toute idée de visiter officiellement la deuxième ville du pays.


Comme on peut l'observer, un peu partout à travers le monde, l'exclusion fait l'affaire des minorités dirigeantes. Les expériences d'embargo prouvent que ces minorités dirigeantes se renforcent et en profitent pour distiller une image qu'elles entendent donner, les explications conçues de toute pièce, avec  l'espoir qu'aucune autorité extérieure ne viendra constater la réalité sur le terrain.


Ainsi, le dimanche 24 juillet 2011, le président Michel  Martelly a décidé de visiter le Nord, de rentrer dans la ville à pied et de dormir non pas sur les hauteurs, mais à l'Hôtel Christophe de la rue 24 B.  Malgré les informations qui circulaient concernant des réunions organisées par le Sénateur Moise Jean-Charles à Milot, au local de l'Ecole nationale de Fort Saint-Michel et à la Plaine du Nord, dans le but de faire échec à cette tournée qu'il interprète comme un défi à son leadership dans le Nord, le Chef de l'Etat voulait prouver aux capois qu'il ne comptait pas les abandonner. Il a décidé de rentrer à pied dans la ville du Cap-Haitien, accompagné d'une foule de jeunes qui criait « YO SEZI »


Ce qu'on n'a pas dit !  Malgré les réunions et l'argent,  ce dimanche 24 juillet 2011, il n'y avait aucun mouvement populaire contre la visite du Président Martelly au Cap-Haitien. Cette fois-ci, il n'y avait pas d'excrément humain à l'entrée de la ville. Un échec total pour Moise Jean-Charles, car la 1ere Dame était déjà dans sa ville natale, à Milot, où elle a été accueillie par une population en liesse qui scandait haut et fort, c'est pour la 1ere fois qu'une 1ere Dame, « Manman Nou », visite la commune de Milot dans le but de s'enquérir des conditions de vie du peuple : «  Nous attendons notre Père --Papa nou -- demain. » Désespérés, des hommes du 2e Sénateur ont lancé deux bouteilles à l'entrée Est de la ville. On n'a pas dit non plus que la police est intervenue pour empêcher des représailles de la foule contre les bandits qui avaient lancé les bouteilles.

 

A Réseau Citadelle, nous n'arrivons pas à comprendre cette logique qui consiste à tolérer la délinquance  de Moise Jean-Charles. Un homme bien connu pour ses actes de violence, mais qu'on encourage dans le seul but de faire échec à Michel Martelly. Un fait qui rappelle la création de René Civil et de Paul Raymond par ceux qui voulaient combattre René Préval.  On connait la suite, ces deux hommes, après avoir accumulé visibilité et influence, étaient devenus le cauchemar de la Presse et de la société civile haïtienne. Cette réalité de blocage systématique de Martelly prouve les alliances possibles entre bourreaux et victimes dans le but de contrôler la scène politique nationale, de protéger ses privilèges ou les intérêts de son patron. Même quand nous n'accepterons jamais qu'un Apôtre du changement soit métamorphosé en Tyran, cette réalité nous porte à mieux comprendre Jean-Bertrand Aristide en 1991. En Haïti, quand on pense que vous n'avez pas le droit d'exercer le pouvoir, on ne vous accordera pas même un temps de probation. D'entrée de jeu, les défenseurs du système s'érigent en opposants en collusion avec d'autres organes capables à même de relayer leurs discours pessimistes et destructeurs.


A ceux-là qui s'inquiètent de la situation dans le Nord, nous disons que la Tournée du Président Michel Martelly était un succès.


1-     On n'avait jamais vu un Président marcher de  l'Aéroport à la Place de la Cathédrale. Même après les jets de bouteilles, il a refusé de monter en voiture, faisant confiance au support populaire évident, il a continué à pied, saluant la population comme au temps de la campagne.


2-     La population de Milot et de la Plaine du Nord n'avait jamais vu une première Dame venir les visiter pour s'enquérir de sa situation

3-     Les pauvres de l'Asile communale n'avaient jamais vu une Première Dame venir les rendre visite


4-     Les petits marchands du Marché Clugny n'avaient jamais vu une Première Dame circuler dans leur espace sale, malsain et abandonné.  Elles dansaient, elles chantaient et elles criaient : Me Martelly, Yo Sezi, Nou se moun, Madanm lan vin nan mache ya.


5-     Les leaders de femmes n'ont jamais vu une 1ere Dame les rencontrer pour s'enquérir de la réalité des femmes dans le Nord.


Durant cette tournée, le couple Présidentiel a vu de ses yeux, le Centre de Choléra de Carrefour Lamort (Quartier-Morin) ;  l'état de l'Hôpital Justinien, du Marché Clugny, de l'Asile communale, de l'Hôpital Saint-Jean du Limbé, de l'Hôpital Bon Samaritain du Limbé, de l'Ecole des enfants sourds –muets de Saint-Philomène (Cap-Haïtien). Il a aussi rencontré les entrepreneurs du Nord, la chambre de Commerce, des leaders qui avaient supporté son élection et lancer la semaine du tourisme avec la participation de Tours opérateurs dominicains.


Un fait marquant, moins de 100 jours après son accession au pouvoir Président Martelly a dû rendre des comptes à la population dans un dialogue sur la Place d'Armes. Car au lieu d'un discours traditionnel, le Chef de l'Etat causait avec le public qui lui posait des questions directes en rapport avec son vécu quotidien : Le besoin de dynamiser le port du Cap-Haïtien par la modernisation de la douane, l'électricité : trop de quartiers n'en ont pas accès, la nécessité de réparer le Pont Jean-Claude ou Pont neuf, l'urgence de renvoyer le Maire actuel de la ville Michel Saint-Croix, la formation d'une Force de défense nationale, Justice pour les personnes assassinées durant la campagne, le dysfonctionnement de l'Hôpital  Justinien abandonné par la population à cause des cas répétés de «mal-practice », la chèreté de la vie (produits de première nécessité).


Des questions auxquelles le Chef de l'Etat a fourni les réponses suivantes :  Le problème de la douane va être résolu ; il y a un projet en cours pour refaire le réseau électrique de la ville ; je viens de passer sur le pont, merci de m'apprendre qu'il est menacé nous allons y réfléchir ; nous travaillons avec 5 pays qui acceptent de nous aider à doter le pays d'un force militaire ; la justice travaille librement sur les crimes commis ; la baisse des prix dépend de la production nationale et de notre volonté de changer d'habitude de consommation – manje, pwodi lakay. Quant à la 1ere Dame, à sa sortie du Marché Clugny, elle a contacté une institution qui accepte de financer la réparation de l'actuel marché en fer  et la construction d'un nouveau marché en dehors du centre ville. Elle promet d'accompagner l'Hôpital Justinien dans la mesure où la Direction se montre dynamique avec des dossiers de demandes détaillées, claires et précises, elle compte supporter suivant les moyens disponibles les pauvres de l'asile communal, elle envisage de refaire le toit de l'Hôpital Bon Samaritain du Limbé et d'aider à meubler, dans une certaines mesure,  l'Hôpital Saint-Jean.


Un dialogue entre un Couple Présidentiel qui se croit obligé de visiter les  villes de province pour mieux satisfaire la population, respecter ses promesses électorales et une population vigilante qui entend exiger des explications et demander des comptes, tels étaient les points forts de cette tournée présidentielle du Président Michel Martelly et de la Première Dame dans le Nord. Un point qui symbolise l'avancement du Projet Démocratique pour lequel tant de militants sont tombés.


RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 26 juillet 2011, 22 heures 19.

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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)



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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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