lundi 5 mars 2012

Jean-Bertrand Aristide, désigné "OFFICIEL B", implicitement "accusé" en Floride dans le dossier de la Téléco.

Jean-Bertrand Aristide, désigné "OFFICIEL B", implicitement "accusé" en Floride dans le dossier de la Téléco.

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L'ancien directeur de la Téléco, Patrick Joseph, aurait révélé avoir versé des pots-de-vin à l'ex-président


Publié le dimanche 4 mars 2012


Sans désigner directement l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, une récente ordonnance de la justice fédérale des Etats-Unis dans le dossier des sociétés-écran de télécommunications américaines ayant soudoyé des responsables de l'ex-Téléco, semble le viser particulièrement, rapporte la journaliste Jacqueline Charles du Miami Herald.


Ayant plaidé coupable dans cette affaire, l'ex-directeur général de la Téléco, Patrick Joseph (2001-2003), aurait révélé avoir partagé les pots-de-vin reçus avec l'ex-président, selon le Miami Herald.


L'expression « Officiel B » figurant dans le texte de l'inculpation de deux ex-responsables de la Téléco, MM. Jean René Duperval et Patrick Joseph, concerne un officiel haïtien ayant servi de 2001 à 2004. "Cette période coïncide exactement avec la période de présence au pouvoir d'Aristide", selon l'avocat de la Compagnie Cinergy, Joel Hirschhorn.


C'est également l'avis de l'avocat David Weinstein (de Miami) qui fut responsable des Narcotiques au bureau du procureur des Etats-Unis durant les dix dernières années.


Il considère toutefois que ce ne sera pas une mince affaire pour la justice américaine de poursuivre Aristide, même si le témoin Patrick Joseph fournit des indications conduisant à ce dernier.


A ce sujet, l'avocat estime que l'Internal Revenue Service (IRS), (l'équivalent de la DGI en Haïti), devrait pouvoir identifier des banques ou découvrir des données financières établissant que l'ancien président a effectivement reçu de l'argent dans ce dossier.


« A défaut de disposer d'une photo de lui en train de recevoir l'argent ou d'identifier un compte bancaire en relation directe avec les versements incriminés, il peut s'avérer difficile d'ouvrir contre lui un dossier qui puisse aboutir à sa condamnation », a ajouté Weinstein, cité par le Miami Herald.


Selon l'inculpation, « Official B » et des responsables de la Téléco ont reçu environ 2.3 millions de dollars des compagnies américaines « Cinergy Telecommunications » et « Uniplex Telecom Technologies » basées à Miami.


Ces entreprises auraient en fait servi de couverture aux opérations frauduleuses sur le coût de la minute d'appel international transitant par Haïti, en transférant une partie des bénéfices réalisés illégalement à des officiels haïtiens. Cependant, la semaine dernière, les charges contre « Cinergy » ont été annulées, informe le Miami Herald.


Lors d'une audition le mois dernier en relation avec l'inculpation de Patrick Joseph, un procureur a soutenu que la moitié d'un montant de 1 million de dollars de pots-de-vin présumés a été remise à l' « Officiel B ».


Les pots-de-vin auraient transité par la Banque centrale, dont le gouverneur était alors M. Venel Joseph, père de Patrick Joseph. La « Compagnie A », qui serait la « Digitek » dirigée par le beau-frère du président Aristide, Lesly Lavelanet, aurait également été utilisée dans le transfert des fonds.


Le Miami Herald affirme n'avoir pas pu retrouver M. Lavelanet pour une éventuelle réaction. Les avocats de Patrick Joseph, Guy Lewis et Richard Dansoh, n'ont voulu faire aucune déclaration au journal concernant les informations contenues dans le texte de l'inculpation.


L'avocat d'Aristide, Ira Kurzban, considère pour sa part qu'il s'agit d'un nouvel épisode de la campagne de dénigrement d'Aristide par les Etats Unis depuis qu'il a été élu président pour la première fois en 1990.


L'inculpé Jean René Duperval comparait ce lundi par-devant un tribunal fédéral de Miami pour répondre des accusations portées contre lui.


Des entrepreneurs américains et un ex-haut responsable de la Téléco, Robert Antoine, sont déjà condamnés dans le cadre de ce dossier. La plupart des inculpés répondent de la violation des lois des Etats-Unis relatives au blanchiment d'argent et à la corruption de fonctionnaires étrangers par des entreprises américaines. [jmd/Radio Kiskeya]


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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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