La reconstruction Haïti: Quatre mois après. Jean Sénat Fleury, 5/12/10 www.jeansenatfleury.com La reconstruction d'Haïti est aujourd'hui dans l'impasse quatre mois après le tragique tremblement du 12 janvier 2010 qui a complètement ravagé la capitale haïtienne et plusieurs autres villes dans le Sud du pays. Tout est au point zéro, commente Alain Armand, un ami sur place pour suivre l'évolution des travaux en rapport avec la reconstruction d'Haïti. Des citoyens un peu partout au pays crachent leur déception face à la gestion post-séisme du pouvoir en place. Des rues bourrées de déblais, des maisons gravement endommagées menacent la vie des millions de sinistrés vivant à Port-au-Prince et dans plusieurs autres villes situées dans le sud du pays. Au centre-ville, à part quelques bâtiments publics et établissements scolaires déblayés, le gros des dommages reste et plonge les citoyens dans le désespoir. Sur place, on constate que les installations électriques brisées traînent encore dans certaines rues, outre l'odeur des cadavres qui pollue l'air. Quatre mois après le séisme du 12 janvier, les conditions d'hébergement des sinistrés restent précaires. Des familles se sentent abandonnées à elles-mêmes. « C'est un calvaire chaque fois qu'il pleut sur les camps, ces abris provisoires ne protègent pas contre les intempéries», se déplore un occupant qui a perdu trois membres de sa famille dans le catastrophe. En effet, selon les chiffres officiels, ils sont environ 1,3 million de sans-abri à vivre, depuis le séisme sous des tentes ou dans des cabanes de fortune. Cette population survit dans des conditions d'extrême précarité. Selon des estimations réalisées à la mi-mars par le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l'ONU (OCHA) près de 40.000 personnes seraient menacées par des glissements de terrain ou des inondations. L'un des secteurs les plus touchés, malgré tout la presse haïtienne publie beaucoup de reportages sur la situation de terrain. Le Nouvelliste raconte comment Saint-Marc, à 80 kms au nord de la capitale, « étouffe sous le poids des réfugiés de Port-au-Prince. » Il évoque « 10.000 rescapés…logés par des proches, des inconnus ou dans des églises », des « familles qui accueillent parfois jusqu'à sept personnes (et) n'ont reçu aucune aide » ; les bus « bondés de sinistrés fuyant dans l'espoir d'un toit et d'une assiette ; ils cherchent un moyen pour se mettre à l'abri des répliques du séisme. » Fonds pour la reconstruction. Le Brésil en versant 55 millions de dollars est devenu mardi 11 mai 2010 le premier pays à contribuer au Fonds pour la reconstruction d'Haïti mis en place pour apporter son appui dans la reconstruction de la nation à la suite du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier. Mais les problèmes restent immenses et les Haïtiens doutent de la politique de reconstruction du gouvernement. Selon une enquête réalisée auprès de 1, 723 personnes par une société indépendante haïtienne, la priorité des Haïtiens concerne en premier lieu, l'emploi (68%), l'éducation (22%) et le logement (10%). Les personnes interrogées lors de cette enquête ont également exprimé leur manque de confiance en la capacité du gouvernement à mener à bien le plan de reconstruction du pays présenté le 31 mars à New York. « Les efforts qui suivront la conférence des bailleurs réalisée en faveur d'Haïti doivent avoir par priorité de s'assurer que le peuple haïtien recommence à travailler. Nous, Haïtiens, ne voulons pas continuer à vivre de charité. Nous voulons travailler afin de pouvoir éduquer nos enfants et leur offrir un toit », clame un citoyen. Réactions en cascades contre la gestion du gouvernement Préval/Bellerive, depuis quelques semaines, à travers le pays, des manifestations contre la lenteur du gouvernement, la loi sur l'état d'urgence ou la prolongation du mandat du président Préval font l'actualité en défrayant la chronique. La question est : Quatre mois après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, où est-on avec la reconstruction d'Haïti? Le défi est immense : le séisme a détruit la moitié des bâtiments autour de Port-au-Prince, causant la mort de près de 300.000 personnes et laissé au moins un million de sans-abri. Une urgence doit se faire pour commencer au moins avec les travaux de reconstruction du pays. |
jeudi 13 mai 2010
La reconstruction d'Haiti: Quatre mois après
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