lundi 6 décembre 2010

Nouvelle crise électorale, Haiti Le Grand perdant.

Le 28 novembre 2010 n'apporte rien d'autre qu'une nouvelle crise pour notre pays. En bon boulanger habitué a façonner sa pate, René Préval croit pouvoir manipuler la Nation a sa guise au risque de créer de nouvelles crises. Les protestations contre les fraudes électorales de dimanche 28 novembre dernier ne font qu'affaiblir le pays sur la scène internationale. Une situation qui fait l'affaire du CIRH (Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haiti), des ONG et de la Minustah. Car, affaibli, notre pays Haiti ne pourra pas gérer sa reconstruction. Un gouvernement illégitime, contesté a l'intérieur, ne sera pas un interlocuteur capable de gérer les milliards attendus pour la reconstruction du pays.

Nous sommes ainsi revenus a la case de départ. Ce qui rappelle les années 90. En ce temps, les diplomates-manipulateurs en poste en Haiti ont su encourager l'armée a commettre son coup d'Etat avec des promesses de supports de toutes formes. Des généraux, poussés par leur ambition politique, ont ainsi entraîné l'armée dans une impasse. L'institution de défense nationale l'a payé de son existence.

En exile, les diplomates-manipulateurs ont pu inciter Aristide a exiger un embargo contre son pays. Ils ont stimulé son appétit pour le pouvoir pour atteindre leurs objectifs. Conséquences, l'économie nationale est détruite, aujourd'hui nous importons tout. L'agriculture dominicaine s'en est bien sortie. Aujourd'hui, notre peuple, a la recherche de produits agricoles, se fait humilié sur la frontière.

De plus, depuis le coup d'Etat notre pays évolue dans une situation de tutelle: Interdiction d'acheter des armes, les ONG renforcées assurent la gouvernance, donc la gestion de l'aide internationale. L'Etat d'Haiti continue sa descente aux enfers.

Après le retour du Président Aristide en 1994, les diplomates-manipulateurs ont compris sa maladie du pouvoir. Ils l'ont encensé, faisant de lui l'homme le plus fort de la région. Tout se faisait a Tabarre. Ils ont su stimuler son orgueil jusqu'à le porter a faire main basse sur le pouvoir. Aristide s'est ainsi fait piéger par la crise électorale de 21 Mai 2000 durant tout son mandat. Après avoir supporté l'opposition contre lui, ces mêmes diplomates-manipulateurs ont pu le pousser a signer une demande de mise sous tutelle d'Haiti. Aujourd'hui, il est en exil en Afrique du Sud.

Aujourd'hui, Edmond Mullet, un homme de plus de l'écurie des diplomates-manipulateurs, vient de jouer son tour a René Préval. Il l'a donné toutes les garanties possibles et imaginables, ignorant les rapports internes sur la violence, les distributions d'armes et les fraudes électorales pour le pousser a entraîner le pays dans une crise électorale qui l'affaiblira encore plus. Le marché juteux de la reconstruction sera ainsi l'affaire de la bureaucratie internationale qui d'ailleurs a déjà placé son entité administrative CIRH, a la tête de l'Etat.

Le processus de mise sous tutelle continue. La maladie du pouvoir n'a fait que détruire notre pays. Si Duvalier a rendu un grand service au colon en contraignant les intellectuels de la classe moyenne haïtienne a l'exil pour enseigner dans ses écoles de l'Amérique du Nord et de l'Europe, Aristide et Cédras l'ont aidé a réintroduire ses forces d'occupation, en détruisant l'armée nationale et le mouvement populaire. Aujourd'hui René Préval offre sur un plateau, le marché de la reconstruction évalué a plusieurs milliards de dollars. Les déclarations discordantes entre Ban Ki-moon et Edmond Mullet sur le vote de 28 novembre 2010 sont une preuve que la communauté internationale joue sur deux tableaux: le respect du vote populaire / la dénonciation des fraudes électorales.

Durant toute l'histoire, il y a eu toujours des diplomates-manipulateurs pour attiser les crises politiques. La phrase célèbre: " Kembe La, pa negosye, mwen avew" (Tenez bon, refusez toute négociation, comptez sur nous) a été répétée tous les acteurs politiques haïtiens. Aussi, les manipulés sont-ils toujours victimes. Duvalier, Namphy, Cédras, Aristide sont tous en exil.

Finalement on dira que nous sommes des imbéciles, des skyzophrènes, des idiots qui se prennent pour des dirigeants intelligents, le dernier des peuples.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
6 décembre 2010
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