samedi 26 mars 2011

Lettre de Cyrus Sibert a un Ami Député---le point commun entre tous les mouvements auxquels j'ai participé.

Mon ami Député,

Martelly est un simple constat.

Je constate qu'une grande partie des couches populaires apprécie le chanteur. Des jeunes se sont sacrifiés pour lui. Bref, je respecte cette volonté populaire qui a mes yeux n'est pas populiste de gauche.

Dans une émission sur Radio Kontak Inter, j'avais clairement expliqué que je n'ai pas l'intention de me retrouver en face du peuple. Il y a une génération post-guerre froide, postprestroika, qui mène un mouvement de contestation a travers le monde. Ces jeunes sont pragmatiques, ils sont a la recherche d'opportunités. Ils entendent évoluer dans un espace moderne. Ils sont traversés par la culture de consommation occidentale. Je dirais que ces jeunes expriment une nouvelle forme d'existentialisme. Ils vivent, ils existent, ils doivent participer a l'économie.

Moi, je les respecte. Car, la meilleur facon de pousser le peuple a évoluer ce n'est pas en le dénigrant mais en l' éduquant. Votre élection des le premier tour est un exemple de l'approche nécessaire pour mettre le peuple en confiance et l'aider a évoluer. Vous avez pris 4 ans a faire du développement dans la circonscription de Limonade. Vous êtes resté dans la commune, vous avez créé une station de radio, encadré l'équipe de football, aidé les jeunes a allez a l'ecole...

Le point commun entre mes différentes prises de positions est la recherche d'un état respectueux des libertés. Un État républicain moderne et dynamique capable de créer les conditions favorables a l'évolution de l'homme. Je cherche l'éclatement du système néoféodal et je mise sur l'introduction sur le marché haïtien de grandes entreprises capables de briser les reins de groupes monopolistes qui maintiennent la majorité dans l'exclusion.

J'aime prendre l'exemple de la Digicel. Cette compagnie a révolutionné la communication en permettant l'accès au plus grand nombre. Toutes les couches sociales participent au marché de la communication par une petite minorité d'incapables sans imagination qui domine grâce au protectionisme du pouvoir politique.

Les groupes monopolistiques s' appuient sur les dictatures. Après, la chute des Duvalier et des généraux, ils optent pour les populistes de gauche qui, sous prétexte de protéger la production nationale, gardent le pays fermé, centralisent l'économie au profit des monopoles, s'opposent a toute réforme et maintiennent le statu quo.
Quand le FMI et la Banque mondiale les forcent a privatiser, ils font du "capitalisme a papa" i.e. ils font un simulacre de privatisation au profit des amis et des groupes monopolistes, comme les oligarques de Russie.

Cette réalité ne peut en aucun cas produire la dynamique nécessaire pour la croissance et la création d'emplois. Sans un changement radicale de la situation, ces jeunes désespérés finiront par s'en prendre a tout le monde sans discrimination.

Mon engagement depuis 2002 s'inscrit dans cette démarche. Je cherche un État moderne, démocratique et républicain. Je cherche une économie ouverte. Je haies les populistes de gauche parce qu'ils ne font qu'utiliser les discours maxistes de justice sociale pour manipuler les masses, garder le pouvoir, s'enrichir et transformer le peuple en assisté dépendant de leur charité.
Je ne crois pas au volontarisme. Pour avoir été déçu après GNB, je ne fais plus confiance au discours. Aujourd'hui, je cherche un chambardement. Aventuriste, peut-être, mais c'est mieux que l'immobilisme. Seul le marché global peut contraindre les féodaux a se moderniser ou a disparaître.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)

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